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Entre fraudes et arnaques : On ne sait plus à quel saint se vouer !
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 01 - 2024

Pour ceux qui ont vécu d'autres temps, les informations qui tombent de manière régulière et suivie les font douter qu'ils vivent encore dans le même pays. A tous les niveaux, c'est la quête du gain facile qui appauvrit le citoyen et dénature nos valeurs qui s'effilochent de jour en jour.
S'il existait une récompense, elle est à remettre à ceux qui ont ou sont obligés d'avoir l'œil partout. Ici, ce sont des médicaments que l'on achemine en fraude vers les frontières alors que nos malades se plaignent et désespèrent de trouver de quoi se soulager de leurs douleurs. Là-bas, c'est un criminel qui prépare de l'alcool frelaté et qui risque de voir ses imbéciles de clients perdre leur vie. Aux alentours, c'est un autre qui mélange huile d'olive et autres huiles pour gagner plus en grugeant sa clientèle potentielle. Dans les environs, un haut responsable qui puise dans les caisses pour se servir et servir des primes indues, etc. A croire que le meilleur business est la fraude.
De l'huile traficotée
Mais il n'y a pas que cela. Parce que tout est bon pour gagner de l'argent sale.
Les dattes ? Une grande surface met en vente des boîtes de deux kilos de dattes «branchées». Le prix est tentant, puisque l'on assure par l'écriteau posé au-dessus du prix que cela provient de la récolte de cette année. Cela se voit, le stock s'écoule comme de petits pains. Une fois déballée, on s'aperçoit que seule la première couche est formée de dattes branchées. Le reste c'est du vrac. La seule consolation, c'est que ce sont des dattes de qualité acceptable. Il n'en demeure pas moins que c'est de la publicité mensongère et l'établissement qui a mis en vente ce produit en est responsable.
Le même manège a été en usage à propos de l'huile à l'occasion de la saison qui s'y prête. Le ministère du Commerce a, d'ailleurs, annoncé la poursuite des enquêtes relatives à la commercialisation de l'huile d'olive. Une équipe, composée de la Direction régionale du commerce de Gabès, les brigades de la Garde nationale et de la police de circulation à Oudhref dans le gouvernorat de Gabès et de l'Instance nationale de la sécurité alimentaire, a saisi dans la nuit du 3 au 4 de ce mois 1.420 litres d'huile d'olive mélangée avec d'autres huiles.
Dans le même ordre d'idée, des photos ont été partagées, reflétant de mauvaises pratiques de la part de certains agents des grandes surfaces, en ce qui concerne la commercialisation de l'huile d'olive. Ces pratiques ont été signalées et le ministère du Commerce a réagi favorablement à ces réclamations. Trois personnes ont été arrêtées à la suite de cette affaire. Doit-on se faire accompagner par un spécialiste en la matière pour s'approvisionner?
Faute de traçabilité
D'autres produits sont également manipulés pour devenir des outils offrant un enrichissement illicite, qui détruit la santé des uns et ouvre les portes d'un paradis éphémère aux autres.
Nous avons, à maintes reprises, soulevé cette question de traçabilité des produits et marchandises qui sillonnent la route. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir les alentours des marchés pour s'en rendre compte. Des tonnes de fruits et légumes sont déversés par des transporteurs à la solde de ceux qui tiennent en main la Bourse du jour et imposent les prix. A l'intérieur des marchés (celui de l'Ariana visité récemment), il y a rarement des étiquettes indiquant les prix. A quoi sert le responsable des lieux et pourquoi a-t-on dépensé des millions pour installer des caméras de surveillance ? Pour que les prix soient à la tête des clients ?
Des pommes de terre souillées !
Y a-t-il dans le monde un autre pays, à part le nôtre, où on permet de vendre de la pomme de terre souillée de terre ? Assurément non. Cette terre qui colle à ce légume peut provenir de champs pollués et à son contact tout pourrait être contaminé. Comment peut-on autoriser sa distribution et sa vente aux consommateurs ? Est-ce pour que le producteur et le vendeur gagnent quelques sous supplémentaires, en grattant sur le poids de la terre vendue au prix du produit?
Outre la traçabilité, il y a le contrôle de la qualité de ce que l'on met en vente. Il y a des organismes qui sont théoriquement chargés de cette fonction. Malheureusement, nous n'avons jamais entendu parler de la teneur d'eau contenue dans du beurre, alors que la composition du beurre est encadrée par des normes, qui imposent en général un maximum de 16% d'eau dans le produit. Combien y en a-t-il dans notre beurre ? L'usage de matière grasse de lactosérum (le petit-lait) à la place de la crème —ou un mélange des deux— dans la fabrication du beurre, alors que c'est la crème qui s'impose dans la liste des ingrédients. Il existe des «astuces» classiques qui permettent au fabricant de réduire ses coûts de matières premières, mais qui «altèrent la qualité des produits».
Ce qui est sur le marché est-il contrôlé? Qui le prouve ? Est-il possible qu'il n'y a jamais eu lieu de manipulation ? De l'absence de crème et de l'ajout d'un autre composant alors que les prix grimpent ostensiblement et que ces dérivés deviennent presque inaccessibles, la situation n'est pas très claire. D'autant plus que l'on prend la précaution de ne jamais donner le nom de la marque pour prévenir les consommateurs, tel est le cas pour ce genre de fraude sur les produits de consommation. Une sanction pour le fabricant et une alerte pour le consommateur. Nous savons que pour non conformité aux normes, de grosses quantités de beurre ont été retirées de la vente à l'étranger. Considérant que nous importons une bonne partie du beurre que nous consommons, ce beurre ne risquerait-il pas d'atterrir chez nous avec les folles manipulations qui défilent sous nos yeux ? Qui se porte garant ?
Dénoncer l'exagération
Certaines grandes surfaces à l'étranger bannissent tout simplement les produits dont les prix grimpent ostensiblement et le font savoir. Elles n'acceptent plus de vendre ces produits mais le dénoncent à l'aide d'une série d'écriteaux rouges pour avertir leur clientèle ! Où en sommes-nous, alors que les uns jouent leur rôle social et contribuent à l'effort national d'aider les consommateurs et que les autres l'enfoncent et le détroussent ?
Quel est le statut de ces «influenceurs» qui envahissent les plateaux de télévision ? Y a-t-il une loi qui les encadre, alors que nous les voyons aux côtés de personnes photogéniques certes, affublées de titres pompeux de docteurs et de chercheurs, vanter un produit de beauté, des remèdes pour bien des maladies à des prix incroyables ? En France par exemple, la fonction d'influenceur est définie dans la loi et la «promotion directe ou indirecte des actes, procédés, techniques et méthodes à visée esthétique» est proscrite. Un communiqué de l'Ordre des médecins a récemment signalé divers abus constatés. Quelles ont été les dispositions prises ? Motus et bouche cousue !
* Kamel GHATTAS


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