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Petits détails , gros enjeux
Vente en vrac, emballage, prix et environnement...
Publié dans Le Temps le 19 - 04 - 2008

Les citoyens ont-ils accueilli avec satisfaction la réintroduction de ces anciennes pratiques, à grande échelle, pour plusieurs produits dont l'huile d'olive, produit local par excellence, et autrefois vendu principalement en vrac, le miel, le pain, les aliments cuits et beaucoup d'autres produits du genre.
La pratique de l'emballage à la source s'est, en effet, étendue, couvrant, aujourd'hui, pratiquement tous les produits, y compris les légumes et fruits, la viande, les épices, les fruits secs.
Un citoyen nous a confié que tout en acceptant, volontiers, d'acheter les yeux fermés, de l'huile d'olive, en vrac, auprès des grandes surfaces, il hésiterait, longtemps avant de le faire auprès des autres classes de revendeurs et de détaillants, par crainte des fraudes sur la qualité.
Sur ce point, les gens ont parfaitement raison.
D'ailleurs, la vente au poids des produits de lessive en poudre a été interdite parce que le produit de qualité garantie et tracée a été mélangé par des produits impropres et de provenance douteuse.
Un autre citoyen a évoqué, à ce sujet, la falsification dont a été l'objet, il y a quelques années, l'essence des voitures, et le bruit qu'elle avait provoqué, à l'époque, ajoutant que la falsification du lait frais, en vrac, continue d'être une monnaie courante chez les revendeurs ambulants et les crèmeries traditionnelles.
On peut, alors, comprendre la médiatisation dont les services du contrôle économique et de la répression des fraudes ont entouré, il y a quelque temps, l'acquisition de traceurs ultra- sensibles pouvant détecter de pareilles fraudes avec la diligence et la précision requises.
Cette réhabilitation va, aussi, de pair avec les recommandations répétées de l'Organisation de défense du consommateur tendant à encourager l'utilisation des anciens modes de transport des achats, comme le filet et le couffin, à la place des sacs en plastique fournis, en apparence, à titre gratuit par les commerçants, mais qui sont, en réalité, facturés dans les prix de revient.
Dernièrement, comme nous l'avons signalé dans un précédent article, les boulangers de la banlieue nord de la Capitale sont entrés en conflit ouvert avec les citoyens parce qu'ils ont cherché à leur faire payer un supplément, au titre des sacs en plastique servis avec le pain pour son emballage, à raison de 20 millimes le sac.
Or, bien qu'elle ne soit pas encore systématique, la pratique de l'emballage du pain a été appréciée par les citoyens qui réalisent l'importance de l'emballage et du conditionnement, dans la préservation de la propreté et de l'intégrité physique des produits, s'agissant plus spécialement des produits alimentaires.

Tous les emballages utiles se valent
Justement, l'emballage industriel et à la source préserve la propreté et l'intégrité des produits, en les protégeant contre les manipulations à la main nue par les vendeurs et les clients, mais la propreté peut être préservée, aussi, en mettant les produits en vrac, loin de l'atteinte des clients et en exigeant des vendeurs le port de gants appropriés. Cette bonne pratique est appliquée, d'ailleurs, dans certaines grandes surfaces, pour le bonheur de beaucoup de clients qui préfèrent, ainsi, s'approvisionner, dans ces grandes surfaces, pour l'achat des produits sensibles vendus en vrac et au poids, tels que les fromages et les gâteaux tunisiens.
Toutefois, la répercussion de l'emballage et du conditionnement sur la hausse des prix est, souvent, excessive, comme pour l'huile d'olive mise en bouteille et de qualité garantie, qui est vendue, dans tous les magasins, à 6 dinars le litre, contre 4 dinars 600 le litre pour l'huile d'olive vendue en vrac chez beaucoup de détaillants, avec l'incertitude d'usage sur sa bonne qualité.
Mais, il faut avouer que les bouteilles en verre utilisées pour le conditionnement sont très jolies et il est étonnant que ces emballages en bouteilles ne soient pas consignés, car l'usage de la consigne permet de comprimer les prix et de limiter les déchets, quoique ce terme s'applique difficilement à des bouteilles de l'espèce de celles servant au conditionnement de l'huile d'olive, des liqueurs et des parfums.
Aussi, il n'est pas rare de voir, dans certains endroits, le sol jonché de bouteilles de verre vides, notamment les bouteilles de vin.
Le problème ne concerne pas, ainsi, la nature et la provenance de l'emballage, s'agissant, en particulier des emballages à usage durable. Un filet ou un couffin fabriqué en plastique est préférable à un filet ou un couffin fabriqué à partir de produits naturels, car l'emballage en plastique est plus résistant et moins dégradable, de sorte que la résistance à la dégradation peut devenir une qualité, et non pas un défaut, et servir la cause de l'environnement et de la maîtrise des prix.
D'énormes difficultés d'approvisionnement pour cause de pénurie et de prix élevés, concernant notamment les produits alimentaires, commencent à ébranler les catégories vulnérables de tous les pays, y compris les pays développés et les Instances internationales et à leur tête la Banque mondiale évoquent, déjà, le spectre de crises alimentaires locales et généralisées. Mais, comme le dit la formule connue, l'humanité n'engendre que les problèmes qu'elle peut résoudre, parce que ces problèmes sont causés par des comportements humains inadaptés, sévissant quelque part dans la société et qu'il suffit de corriger, par les voies adéquates, pour améliorer la situation.


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