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Dira-t-il tout ?
Aujourd'hui, Habib Essid devant les élus du peuple
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 07 - 2016

C'est le jour et l'heure de vérité pour Habib Essid. Il a choisi d'aller de lui-même présenter son propre bilan devant les députés, un bilan de 17 mois que l'on sait tous négatif, au mieux mitigé. Le verdict du parlement, vote de renouvellement de confiance ou non, est déjà connu. Habib Essid sera remplacé quels que soient ses arguments et ses réponses aux détracteurs qui l'ont poussé vers la porte de sortie
Après un marathon de réunions, de rencontres, de tergiversations et de négociations, partis politiques et organisations nationales ont fini par s'entendre sur l'impératif de changer le chef du gouvernement et surtout sur le contenu du « Pacte de Carthage ». En effet, dès son annonce par Béji Caïd Essebsi, l'initiative suggérant la mise en place d'un gouvernement d'union nationale avait recueilli un large soutien, même dans l'opposition, en l'occurrence chez l'inconsolable Front populaire qui réfute, par ailleurs, le projet de réconciliation économique, l'autre initiative présidentielle. Mais pour le fond, pas pour la forme. Près de deux mois de tiraillements ont été nécessaires pour aboutir à une feuille de route consensuelle faisant foi de programme de travail pour le prochain gouvernement d'union nationale. Le texte sera pourtant jugé faible par les observateurs et autres analystes, « il n'apporte rien de nouveau, c'est une simple reprise des têtes de chapitre se trouvant dans les programmes de tous les partis politiques et les gouvernements précédents, telles que la lutte contre le terrorisme, le chômage, le déséquilibre régional, etc.».
La Constitution le permet
Avant de partir, le chef du gouvernement partant a promis de faire toute la lumière, seulement devant l'ARP, sur des dossiers qu'il n'a pas osé dévoiler plus tôt. La campagne de dénigrement dont il a fait l'objet l'a, semble-t-il, poussé à sortir des ses gonds et à se défendre, non pas pour sauver son mandat ni son fauteuil, bien qu'il y eût un moment où son maintien à la tête du gouvernement d'union nationale était envisagé, mais pour défendre son honneur d'homme d'appareil. En sera-t-il capable et est-ce le moment ? N'est-il pas trop tard ? Lazhar Akermi, qui dit bien connaître Habib Essid, affirme qu'il n'en fera rien : « C'est un homme sans histoire », dit-il. Sans histoire, et de l'avis de tous, honnête et intègre. Mais il est déterminé à se battre, à se défendre, quitte à irriter le président de la République. La Constitution le lui permet. Il sortira donc par la grande porte de l'ARP et, sûrement, avec les honneurs que l'élite politique tunisienne a toujours su rendre à ceux qui ont accepté, à un moment ou à un autre de l'histoire de la Tunisie, assumer la responsabilité de la République, quel que soit le bilan.
Aujourd'hui s'écrira une nouvelle page de l'histoire de la Tunisie. Dans un contexte politique et économique plus complexe et plus problématique. Un contexte qui n'accorde plus de crédit à aucun gouvernement, comme l'a souligné Houcine Abassi, pour qui la classe politique n'a plus droit à l'erreur. En effet, après l'échec de la Troika, qui a amené Mehdi Jomâa à La Kasbah, et les élections législatives et présidentielle de 2014, qui y ont installé Habib Essid, c'est la situation du pays qualifiée de grave qui nécessite, cette fois, un nouveau chef de gouvernement. Mais qui sera-t-il ? A quoi ressemblera-t-il ? D'où viendra-t-il ?
Gouvernement de gestion des affaires courantes
Les représentants de la coalition gouvernementale et des blocs parlementaires répètent en chœur qu'il devra être politisé, déterminé, courageux, capable de prendre des décisions douloureuses et surtout de les appliquer quel qu'en soit le prix. En d'autres termes, un patron qui aura les coudées franches pour agir et qui sera soutenu par la majorité politique et les institutions de l'Etat. Pour qu'il puisse remettre la machine économique en marche, calmer les tensions sociales, renforcer la lutte contre le terrorisme et s'attaquer aux racines de la corruption et de la mafia politico-financière et médiatique qui ébranlent les fondements de l'Etat.
Une fois que la perle rare sera trouvée, il faut souhaiter que les négociations et les tergiversations partisanes autour des noms proposés des futurs ministres ne s'éternisent pas, au risque de déboucher sur une crise qui obligera le président de la République à dissoudre l'ARP et convoquer des élections législatives anticipées, selon le constitutionnaliste Jawhar M'barek. Lazher Akremi, un des premiers dirigeants de Nida Tounès, fait état d'une liste d'au moins 25 noms, de tous les régimes depuis l'indépendance. Sans oublier que les partis de la coalition gouvernementale qui ont approuvé le départ et le remplacement de Habib Essid s'accrochent à leurs ministres et à leur part du gâteau. On parle du tiers des ministres actuels qui pourraient être reconduits dans leur département ou ailleurs. D'où la grande question posée par nombre d'observateurs : comment un chef de gouvernement peut-il échouer seul ? D'autant que des ministres de Habib Essid parmi les « grosses pointures » de Nida n'ont pas eu la vie facile dans l'exercice de leur fonction. Néji Jalloul, en confrontation continue avec les syndicats de l'enseignement secondaire et primaire qui ne lâchent jamais le morceau quoi que fasse le ministre. Saïd Aïdi qui fait face à une succession d'affaires aussi saugrenues qu'éreintantes, comme le bras de fer qui l'a opposé à des syndicalistes de l'hôpital Habib- Bourguiba de Sfax et maintenant le scandale des stents périmés et l'égarement de la note ministérielle écrite de ses propres mains portant les mesures prises contre les responsables de cette louche affaire. Du côté du ministre d'Ennahdha, c'est la platitude. RAS. Quant aux autres : le bilan pourrait être résumé en un seul mot : décor, fuite en avant, solo ou esprit es-tu là ?
L'union nationale : unique choix
Dans tous les cas de figure, aujourd'hui, en cas de confirmation du vote de retrait de confiance, le gouvernement Habib Essid sera considéré démissionnaire et devient un gouvernement de gestion des affaires courantes, en attendant le nouveau gouvernement. Car la plus grande crainte aujourd'hui est le vide politique que pourra laisser le départ du gouvernement Essid, comme l'a signifié Houcine Abbassi qui a appelé à ce que ce gouvernement continue de gérer les affaires de l'Etat, jusqu'à nouvel ordre. Mais que signifie gestion des affaires courantes? La démobilisation est déjà ressentie dans toutes les administrations depuis l'annonce de l'initiative de Béji Caïd Essebsi et qui n'est d'ailleurs pas près de déboucher sur une nouvelle équipe gouvernementale.
L'heure est grave et quels que soient le nouveau locataire de La Kasbah et son équipe, le pays a besoin de toutes ses forces politiques et civiles pour faire face aux gangrènes qui attaquent ses assises. Le système de gouvernance actuel ne permet à aucun parti d'obtenir la majorité électorale absolue pour gouverner seul et faire face seul à la reddition des comptes. Pour cela, l'union nationale et le consensus sont la seule voie de salut qui reste aux Tunisiens pour éviter au pays de sombrer dans le chaos. Cela, les deux « vieux », Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi, l'ont compris, ils ont signé, en catimini, à Paris, en août 2013, un pacte moral dans ce sens. Les Tunisiens ont fini par le comprendre mais n'arrivent toujours pas à avaler la pilule, parce que tout s'est fait derrière leur dos.
Vote de confiance : Pas moins de 109 voix
Le chef du gouvernement, Habib Essid, devra solliciter, aujourd'hui, officiellement, un vote de confiance pour son gouvernement à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Essid avait adressé à l'ARP, une correspondance pour soumettre au Parlement une demande de vote de confiance à son équipe conformément aux dispositions de l'article 98 de la Constitution et l'article 150 du règlement intérieur de l'Assemblée.
Selon l'article 150, le chef du gouvernement devra répondre aux questions des députés en un temps limité. La plénière de l'ARP sera levée juste après la fin de l'allocution du chef du gouvernement. Elle reprendra le même jour pour renouveler ou pas le vote de confiance au gouvernement.
Pour rester à la tête du gouvernement, Habib Essid doit impérativement obtenir 109 voix.
Le chef du gouvernement avait déclaré à la TAP que «le passage au Parlement ne signifie pas un attachement au pouvoir» dans la mesure où «la responsabilité n'est pas permanente appelant à privilégier l'intérêt du pays».
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, avait proposé, le 2 juin 2016, la formation d'un gouvernement d'union nationale qui bénéficie de l'appui de la majorité des sensibilités politiques et sociales.
D'après le chef de l'Etat, ce gouvernement doit inclure l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), l'Union tunisienne du commerce, de l'industrie et de l'artisanat (Utica) ainsi que les composantes de la coalition au pouvoir.
Des indépendants et des représentants de l'opposition pourraient en faire partie, avait-il ajouté.
Les concertations autour de l'initiative présidentielle avaient abouti, le 13 juillet, à la signature du «Document de Carthage», un document de synthèse qui définit les priorités du gouvernement d'union nationale.


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