D'autres projets en vue Ambitieuse, assoiffée d'apprentissage et de savoir depuis son jeune âge, Mme Zohra Kenzari est une parfaite illustration de la femme tunisienne d'aujourd'hui. L'amour de la terre et des étendues verdoyantes, elle l'a hérité de ses prédécesseurs. Originaire de la capitale du sucre, Mme Kenzari — car il s'agit bien d'elle— est une sexagénaire qui porte le nombre de ses années comme un médaillon honorifique sur sa poitrine. Le labeur : un mot important pour elle, étant fort convaincue que l'oisiveté est mère des vices et que seul le travail éloigne de l'homme les pires des maux : ennui, faiblesse et besoin. Elle est contrôleuse générale à Tunisie Télécom, mais le cordon ombilical qui l'attache encore aux origines est beaucoup plus fort. Son projet agricole sis à Sidi Ali Hattab, dans la région de Mornaguia, ne cesse de faire parler d'elle. Lequel projet reflète, à bien des égards, la justesse des choix politiques, compte tenu d'un pari présidentiel renouvelé sur la femme pour qu'elle se hisse au rang de partenaire de l'homme à part entière, voire plus. De ce point de vue, il y a lieu de noter que la femme tunisienne ne cesse d'honorer son engagement à aller de l'avant sur la voie de la réussite pour voler de ses propres ailes, dans une quête d'affirmation de soi, hautement soutenue. L'exemple de Mme Kenzari n'est, en effet, qu'un échantillon. Car le brio de la femme rurale est devenu une règle et non l'exception. Cette Tunisienne, pour qui l'autonomie est une vraie croyance, cultive un domaine vaste de grandes cultures et un champ d'oliviers de table de 2.000 troncs, étendu sur une superficie de quatre ha. Depuis toujours, elle vise haut et n'a jamais ménagé ses efforts pour réaliser ses ambitions et laisser des traces partout où elle passe. Sur ses débuts et son parcours, elle ne s'abstient pas de revenir pour se dévoiler courtoisement : " Mes parents étaient agriculteurs. L'amour de la terre se transmet de père en fils, comme on dit. Cela m'était peut-être un premier avantage, puisque j'avais la chance de goûter, jeune, aux délices de la vie rurale et d'admirer, de près, la beauté de l'ambiance champêtre. Ce faisant, après avoir intégré la société de Tunisie Télécom, suite à des études primaires et secondaires réussies, mon souhait suprême était de me lancer dans un grand projet agricole. Au départ, j'ai commencé par la culture maraîchère, puis, pratiqué l'élevage sans pour cela perdre de vue mes obligations professionnelles et familiales.Une conciliation qui m'avait très bien servi pour aller de l'avant, avec l'interminable soutien de ma famille. Aujourd'hui, que je suis mère de quatre enfants, je suis mon parcours avec le même enthousiasme que celui des débuts. En fait, je me rappelle qu'autrefois, je sortais de chez moi vers 2h00 à destination du marché de gros pour commercialiser ma marchandise, toujours avec la même fougue et le même engouement ", renchérit-elle. Toujours est-il que notre interlocutrice, fière de ses origines rurales, est animée d'une passion qui ne bat point de l'aile pour le secteur agricole, à la faveur d'un intarissable appui présidentiel au profit de la femme rurale. Partout où elle s'est investie, la réussite était de tout temps le sacre de son labeur. Un parcours qui l'a habilitée à servir d'exemple pour le reste des agriculteurs et des femmes de la région. Son amour pour la terre transmis " Je sais que, dans ma région, l'on parle souvent de moi, s'agissant de l'expérience des femmes dans le secteur agricole. C'est pourquoi je n'hésite point à ramener certains de mes voisins chez moi pour les inciter à procéder à ma manière et à plus de labeur, pour impulser davantage le secteur et créer davantage de postes d'emploi au profit des habitants de la région. Dans ce sens, il convient de dire que l'année dernière j'ai embauché près de 400 ouvriers pour le dessèchement et l'emballage des tomates avant de les exporter. Je tiens, à cet effet, à affirmer que la culture biologique des tomates séchées est un projet porteur. Ce produit est très demandé par l'Italie, l'Angleterre, l'Espagne et la Belgique, entre autres. Je viens, par ailleurs, d'achever une formation de deux mois et demi en recyclage et jardinage, car je compte me lancer prochainement dans la culture des fleurs et de certaines plantes médicinales d'une plus-value certaine ", observe Mme Kenzari. De surcroît, la dame au parcours épatant ne courbe point l'échine devant ses ambitions. Comme elle a hérité de l'amour de la terre de ses parents et a procédé en fonction d'immuables options de principe ayant contribué à sa réussite, elle tente, pour sa part, de transmettre les mêmes commandements à ses successeurs. Et ce, en lançant avec ses deux enfants diplômés du supérieur, une grande coopérative agricole. A tout labeur tout honneur.