• Vifs remerciements au Président Ben Ali et à son épouse, Mme Leïla Ben Ali, pour leur constant soutien aux personnes âgées Un regard perçant et arborant un large sourire illuminant un visage d'enfant, Am Ali El Amri soufflera bientôt sa 130e bougie. Portant le nombre de ses années passées comme un médaillon honorifique sur sa poitrine, il sera non seulement le doyen des Tunisiens, mais aussi, celui de l'humanité entière. Originaire de Gabès, son amour pour la patrie et les oasis du Sud n'a jamais battu de l'aile. Sa mémoire est de tout temps inaccessible à l'oeuvre et à l'usure du temps. Quand il parle, les mots ont dans sa bouche une métamorphose adorable. Il a tant vécu. Il se rappelle moult bribes de l'histoire. Il évoque le passé avec des mots teintés de douleur et d'amertume et le présent avec un soulagement inégalé. Sa vie est fertile en événements et soubresauts. Comme le fait savoir la TAP ayant recueilli ses propos à Gabès, il a connu l'avènement du Protectorat, deux guerres mondiales, la naissance du conflit au Proche-Orient, la Guerre froide et la guerre en Irak. S'y ajoutent consécutivement la découverte de la pénicilline, la conquête de l'espace, l'invention de la télévision et du cinéma et l'explosion de l'Internet et des TIC. Il a vu le jour le 5 octobre 1880 à Zarat, une localité relevant de la délégation de Mareth (Gabès). En fouillant dans sa mémoire, il conte comme les virtuoses du genre, sauf qu'il est irrévocablement crédible et admirablement simple et sincère. Cet homme pour qui l'amour de la patrie est une vraie croyance et à la fois un devoir et un honneur évoque ses souvenirs d'enfant, de jeune, d'époux et de père comme s'ils dataient d'aujourd'hui, tellement sa mémoire est alerte. A 12 ans il a connu l'orphelinat, lui qui a perdu son père à la fleur de l'âge mais qui n'a point renoncé à la vie, car il savait qu'il lui reste la vie. Au commencement, c'était la pauvreté, mais la vie n'aura pas qu'une version. Telle était sa conviction. Au gré d'un parcours alliant blessures et sourires, ce bonhomme à qui le désert a forgé un coeur de lion, s'est mis aussitôt à cultiver son jardin. Agriculteur, il a irrigué de sa sueur ses terres. Des noces, il en a vécu deux, fondant un foyer de sept-enfants et de dix petits enfants. L'aîné de ses descendants a aujourd'hui 55 printemps, vit avec lui comptant sur sa bénédiction pour réussir sa vie et celle de ses successeurs. «De père en fils et de génération en génération, on vit longtemps dans ma famille. C'est ce que m'ont raconté les aïeux. Ma soeur s'est éteinte à 107 ans et ma grand-mère maternelle a survécu tout un siècle», observe-t-il sur un ton à peine audible. Les hôpitaux et les médecins ne sont qu'un monde étrange pour lui. Il en a entendu parler, mais il ne s'y est jamais rendu. Son immuable atout et le mystère d'une longévité : une alimentation naturelle faite de légumes et fruits provenant des champs. Dans les sentiers de sa vie, figurent, en premier, des fleurs et des arbres. Entre oliviers et grenadiers, il se souvient de ses longues séances de marche soulageant un corps et un esprit qui n'ont jamais manqué de labeur. Il a sillonné des villes et des pays tels que l'Algérie et la Libye. Toutefois partout où il a voyagé, la Tunisie volait en lui comme l'arbre vole dans l'oiseau qui le quitte. Riche d'un parcours initiatique, Am Ali sait faire la part des choses, séparer le bon grain de l'ivraie et comparer les époques. Pour lui, le passé a tant fait mal, le présent soulage et l'avenir s'annonce radieux sous la sage conduite d'un leader épris d'humanisme, d'un fils valeureux qui a fait de la Tunisie un havre de paix où il fait bon vivre. Sa bénédiction émanant du fond du cœur et ses vifs remerciements, il les adresse au Président Ben Ali et à son épouse, Mme Leïla Ben Ali, pour leur constant soutien aux personnes âgées, leur assurant un bien-être et des conditions de vie dignes et aisées