Dans le cadre de la 30è session du Festival de la Médina, le Théâtre Municipal de Tunis a abrité lundi 23 juillet un concert donné par le chanteur tunisien Hassan Dahmani, en présence d'un public clairsemé, pourtant très enthousiasmé et bien expansif envers un artiste qui a su l'enchanter agréablement du début jusqu'à la fin de la soirée. Infatigable durant plus d'une heure et demie, le chanteur a fait preuve de grandes prouesses artistiques et d'une admirable présence scénique en interprétant un répertoire musical puisé dans ses récentes productions ainsi que dans le registre du Tarab. C'est que Hassan Dahmani a des capacités vocales capables d'interpréter tous les genres musicaux.
L'artiste était accompagné d'une troupe musicale où dominaient les instruments orientaux : il y avait un violoniste, un luthiste, un organiste, un contrebassiste, un joueur de qanoun et trois percussionnistes avec deux choristes. Le spectacle s'est ouvert sur une répartition musicale orientale qui fut bien applaudie des assistants. Après quoi, le poète national Habib Mahnouch déclama quelques vers patriotiques en hommage à la Tunisie avant de présenter le programme de la soirée qui comportait deux parties : la première étant consacrée aux chansons personnelles, la seconde à des extraits de Tarab. Puis l'artiste fit son entrée sur scène sous les encouragements du public.
Hassan Dahmani, qui ne semblait pas troublé par l'absence de spectateurs, s'est montré gai, sympathique et chaleureux envers ses fans qui l'ont soutenu jusqu'à la fin. Il a interprété plusieurs nouvelles chansons signées des plus illustres paroliers tunisiens, tels que Béchir Lakkani, Habib Mahnouch et Adam Fethi et dont la composition musicale revient à Lotfi Bouchnak. Il entama la soirée par « Layali Ramadan », un nouveau tube écrit par Mahnouch et composé par Bouchnak. L'artiste a ensuite enchaîné avec « Hobbi Elkdim » du poète Adam Fethi et musique de Lotfi Bouchnak. Il interpréta ensuite une chanson aux rythmes orientaux intitulée « Mouc Akthar Milli Rah », paroles et musique de Mahnouch. Vint ensuite le tour de la chanson inspirée de la Révolution et ses événéments exceptionnels que le peuple tunisien avait vécus en 2011. Il s'agit de « Gharam fi ' tissam » (Amour pendant un sit-in) écrite par Béchir Lakani dans un style humoristique. Encore un tube aux rythmes populaires tunisiens « Alech El Gamra Me Tithouich » (Pourquoi la lune ne s'éclaire pas ?) qui fut très bien apprécié par les assistants.
A plusieurs reprises, le public reprit en chœur les refrains des chansons, créant ainsi une ambiance dans la bonbonnière. En fin de cette première partie, il interpréta la chanson « Tir Biha Ya Tayyar », écrite et composée par Mahnouch, qui fut une sorte d'invitation à un voyage dans tous les pays arabes, faite à la manière de la fameuse chanson de Farid Latrach «Bissat Errih ». (Il est à constater que tous les pays arabes figurent dans cette chanson, sauf Djibouti et Somalie !)
La deuxième partie fut totalement consacrée au Tarab dont Hassan Dahmani est l'un des plus grands interprètes de ce genre de musique. Il débita deux longues chansons du Libanais Melham Baraket « Jit f'wektek », et « Ta' nensa el Ayyam », d'autres du grand maestro Wadii Essafi ont été exécutées avec beaucoup de tact et de sensibilité qui a suscité beaucoup d'admiration. A chaque fois le public en redemandait et l'artiste s'exécutait avec amabilité.