Placé sous le signe de la Révolution Tunisienne, le Festival de la Médina a débuté samedi 06 août au Théâtre Municipal de Tunis. L'ouverture a été assurée par la talentueuse chanteuse tunisienne Syrine Ben Moussa avec un concert intitulé : « La Tunisie chante la liberté » qui consiste en diverses créations musicales présentées pour la première fois mais aussi d'autres chansons puisées dans le patrimoine maghrébin et andalou. La soirée s'est ouverte par une composition instrumentale de Kais Melliti qui fut exécutée par une troupe composée de 7 musiciens : un pianiste, un violoniste, un joueur de qanoun, un flûtiste, un contrebassiste et deux percussionnistes. Juste après, apparut la chanteuse, traditionnellement vêtue et toute décontractée, étant une habituée du Festival de la Médina et à la scène de la bonbonnière, en adressant à son public quelques mots de bienvenue. Après quoi, elle débuta par une chanson qu'elle avait elle-même écrite et composée « Ya Tounès » qui fut très ovationnée par le public. Toujours fidèle à sa vocation maghrébine et andalouse, la chanteuse a ensuite enchaîné avec un bouquet de chansons espagnoles, comme « Palabras para Julia » dont les paroles ont été traduites par Leila Mlaiki ou « Medley andalou », dont les paroles sont écrites et mises en musiques par la chanteuse elle-même suivant un cachet andalou. Puis, suivit une série de chansons algériennes dont « Chahlet laâyani », la version algérienne de la fameuse chanson espagnole « Quizas, quizas » et « Ya Rayeh win msafer » de Rachid Taha, célèbre chanteur franco-algérien. Parmi les nouvelles productions de Syrine, elle a choisi pour cette soirée quelques chansons consacrées à la Révolution : « Ma Tebkich », dédiée aux femmes tunisiennes écrites par Leila Mlaiki, « Echajra » (l'arbre), texte de Chedly Guerouachi et « Goulou lommi ma tebkich », qui traite des enfants manipulés, qui causaient des dégâts lors de la Révolution ; toutes ces chansons sont composées par Syrine elle-même. Dans ce concert, Syrine eut la nostalgie d'antan et interpréta en deux langues (arabe et espagnol), l'immortelle chanson de feu Hedi Jouini « Taht El Yasmina fi lil » avec l'accompagnement du piano. Ce tube fut précédé d'un autre puisé du répertoire traditionnel tunisien, celui de Saliha , « Ourdhouni zouz Sbaya » permettant ainsi de relier entre les différentes créations musicales maghrébines. Cette fusion entre les différentes musiques maghrébines et andalouses a toujours été le grand souci de Syrine, à telle enseigne que même ses productions personnelles s'inspirent de ce patrimoine musical très riche qu'elle s'engage à défendre et à sauvegarder partout où elle se produit, en Europe comme dans les pays maghrébins ou arabes. Fidèle à son art et à son style, Syrine a su durant environ deux heures, tenir l'attention du public et lui procurer de beaux moments de plaisir en le plongeant dans un voyage de musique andalou-maghrébine. Après la fin du programme, la chanteuse a dû prolonger la soirée au grand bonheur du public qui eut le droit à quelques autres chansons dont « Ya Tounès » avec laquelle elle avait entamé la soirée. Un concert très varié qui a réuni la belle voix de Syrine et la bonne performance musicale accomplie par les musiciens qui ont donné toute la mesure de leur talent.