Considéré comme un phare culturel dans le pays et l'un des principaux bastions archéologiques, Le Kef a accueilli, avec beaucoup d'allégresse et d'optimisme, les récentes décisions annoncées par le Président Ben Ali en faveur du secteur culturel, en particulier dans son volet relatif à la promotion du tourisme culturel. Partant de son statut historique élogieux et de la richesse de son patrimoine archéologique où se conjuguent admirablement les vestiges des civilisations punique, romaine et arabo-islamique, l'ancienne capitale de la Numidie dispose d'une panoplie d'atouts à même de lui permettre de redorer le statut à la fois culturel et touristique qu'elle a toujours revendiqué tant ses sites archéologiques séduisent par leur somptuosité et leur éclat. Il n'est qu'à regarder la prestigieuse Kasbah turque, une véritable forteresse qui s'érige au cœur de la ville, surplombant de surcroît plaines et vallons et à partir de laquelle la vue se perd dans l'immensité du paysage et des forêts verdoyantes à longueur d'année. Véritable Eden, gratifié par la verdure et les forêts de pin d'Alep, Le Kef, qui a également porté le nom de Sicca Veneria, en hommage à Vénus, déesse de l'amour et de la beauté, peut s'enorgueillir, inlassablement de ses monuments archéologiques, qui consacrent l'ouverture de la ville à travers son histoire, tant les monuments islamiques cohabitent pacifiquement avec le patrimoine chrétien et israélite, qui a fait de la cité de Chakbanaria l'antre du Kef, un lieu de brassage culturel et religieux qui lui donne, aujourd'hui, le statut de ville ouverte et culturellement effervescente. Ecoles coraniques, médersas, murailles, jardins suspendus, cathédrale, théâtre de plein air et église, voilà qui autorise à l'optimisme quant à la possibilité de voir fleurir le secteur culturel dans cette ville au demeurant connue également pour son statut de ville des arts. Les nouvelles décisions présidentielles viennent donc à point nommé, surtout que le circuit touristique du Kef a été mis en place et intègre plusieurs variantes, allant de l'écologique au culturel, en passant par l'archéologique avant de rejoindre l'historique. Avec encore la Table de Jugurtha, les monuments de Mdaina, véritable ville romaine, la caverne des arts, les sites de Sidi Zine, au Kef, Zanfour et Allès, près du Sers, et Saint Grégoire à Sakiet Sidi Youssef, le visiteur a de quoi se régaler dans la région où la forêt de Ouergha rajoute de l'ampleur à la splendeur du décor et à la somptuosité des lieux dans la foulée, l'activité touristique a timidement augmenté avec près de 20 mille visiteurs par année, un chiffre que l'on revoit à la hausse d'une année à l'autre, eu égard à l'importance du potentiel naturel et culturel dont dispose la région. Sans anticiper sur les effets directs de ces mesures, on ne peut que prévoir un avenir en rose du secteur touristique, d'autant que l'infrastructure ne fait que se développer et que les premiers sites touristiques commencent à donner leurs résultats, chiffres et témoignages à l'appui.