L'équipe de Tunisie est sortie par la petite porte aux J.O. L'heure des changements a sonné. Jamais ou rarement le sept national n'a été aussi médiocre dans une compétition officielle. On se souvient que lors des Jeux olympiques de Londres en 2012, l'équipe de Tunisie avait atteint les quarts de finale de l'épreuve. Mieux, elle avait donné le tournis à la Croatie qui l'avait battue par seulement deux buts d'écart. L'histoire ne s'est malheureusement pas répétée quatre ans plus tard. N'ayant pas pu accéder au second tour de la compétition, le sept national est totalement passé à côté de la plaque. Aucune victoire à son actif, avec, de surcroît, un match nul face au Qatar et une défaite inattendue contre l'Argentine. Le comble ! La cerise sur le gâteau a été le waterloo essuyé face à la Croatie avec une défaite par plus de 15 buts d'écart. Cet échec restera dans les annales. Rien n'a donc fonctionné pour Hafedh Zouabi et ses troupes. Trompe-l'œil Avant cela, et lors de la préparation pour les Jeux de Rio, l'Allemagne et la Slovénie avaient renvoyé notre team national aux calendes grecques. Trois lourdes défaites en somme où les carences défensives du sept national ont été mises à nu. Et ce ne sont pas les deux victoires face à la Grèce qui auront rectifié le tir. Au contraire, elles ont bien trompé l'opinion publique, tout comme la déclaration du sélectionneur national qui avait annoncé avant le départ au Brésil que tout était en règle et que la sélection nationale allait jouer les premiers rôles. Paroles, paroles, comme dit le refrain de Dalida. On avait le pressentiment que l'équipe de Tunisie allait passer à côté de l'évènement. Ce sont sans doute les joueurs qui l'auront voulu. Ce sont ces mêmes joueurs qui avaient réussi à se qualifier aux Jeux grâce à leur volonté. Une fois sur place, ils ont manqué à leur devoir. Ils n'avaient pas le moral. Il faut rappeler que les problèmes ont commencé après la perte du titre africain en Egypte à la suite des sanctions qui en ont découlé. Le groupe s'est scindé en deux avec des joueurs favorables à l'ex-sélectionneur national Sylvain Nouet et son adjoint Anouar Ayed et d'autres qui n'ont pas suivi le mouvement. Le choc a été brutal et des joueurs ont préféré jeter l'éponge, tels que Kamel Alouini, Slim Hédoui et Mahmoud Gharbi. Dans un second temps, un mouvement de grève a été déclenché vers la fin de la préparation, les joueurs réclamant leur prime de qualification à Rio. Plus, deux joueurs ont quitté le lieu du stage refusant leur statut de remplaçants, en l'occurrence Mosbah Sanaï et Abdelhak Ben Salah. L'ambiance n'était donc pas au top. Ni les joueurs, ni leur coach et encore moins les responsables fédéraux n'étaient bien préparés pour faire bonne figure à Rio. En sélection, c'est pratiquement la loi de la jungle. On a essayé de faire du neuf avec du vieux. Le rappel par exemple de Issam Tej ne s'imposait pas. Pourtant, on se souvient qu'au temps d'Alain Portes, les vieux briscards comme Tej, Hmam et Megannem avaient pris leur retraite internationale. Pourquoi réveiller alors les vieux démons? La direction technique fait du surplace et n'impose pas ses idées. Que dire alors des responsables? Ridha Manaï fait la loi au sein de la sélection et dicte ses choix au sélectionneur. Il ne pouvait pas le faire du temps de Sylvain Nouet. Retour donc à la case départ et à la médiocrité. Les choses ne peuvent plus continuer de la sorte et la tutelle doit intervenir d'urgence. Le handball est le sport collectif qui a donné les meilleures satisfactions à notre pays et ses responsables n'ont pas le droit de le couler. Le moment est venu de changer de fusil d'épaule pour redonner une âme à cette discipline. Le temps du changement a sonné.