Pour l'ancien sociétaire du CA et de l'EST, c'est Maâloul qui a ouvert la voie. «Beaucoup de gens ne savent pas que l'Avenir Sportif de La Marsa est mon premier club. C'est à La Marsa que j'ai commencé à jouer alors que je n'avais que 9 ans. J'y suis resté 3 ans avant de passer à l'Etoile, puis intégrer les cadets du Club Africain. C'est dire que, rien que dans les catégories jeunes, je suis passé par trois clubs, chose qui m'a aidé à passer sans gêne d'une équipe à l'autre quand je suis devenu senior. Il est vrai que dans les catégories jeunes, mon passage au Club Africain a été plus long puisque j'y suis resté 7 ans avant d'intégrer l'équipe senior. Mais je ne peux pas me comparer à un enfant du club, comme Faouzi Rouissi, qui a ouvert les yeux au Parc A. Le premier joueur à avoir brisé ce tabou en Tunisie, c'est Nabil Maâloul, formé à l'Espérance de Tunis, qui est allé endosser le maillot du Club Africain. C'est lui qui a montré la voie. De nos jours, passer d'un club à l'autre, ce n'est plus un tabou. Pour moi, il est normal qu'un footballeur professionnel pense avant tout à sa carrière. Le football, c'est mon gagne-pain. C'est avec cet état d'esprit que je suis passé du CA à l'EST. Aujourd'hui, ils sont rares les joueurs qui débutent et terminent leur carrière dans le même club, notamment en Europe. Les exemples sont de plus en plus rares. L'exemple qui me vient à l'esprit, c'est celui de Francesco Totti qui a fait toute sa carrière à l'AS Roma. Quant à mon rapport avec le public clubiste, je n'ai eu qu'un seul incident avec lui quand j'ai enlevé mon maillot après avoir égalisé lors du derby en marquant le deuxième but. C'était en décembre 2010 alors que nous revenions de Lubumbashi où nous avions subi une lourde défaite sur le score de 5-0 en finale aller de la Ligue des Champions. Mon geste traduisait une simple réaction de joie, mais qui fut mal interprétée par les supporters clubistes. Cependant, je comprenais parfaitement la rivalité entre les deux clubs de la capitale.