Les intentions d'investissement dans l'industrie présentent un indicateur de la dynamique d'investissement, mais elles ne sont pas suffisantes à elles seules pour déterminer cette dynamique. Durant les sept premiers mois 2016, les investissements déclarés dans l'industrie ont augmenté de 19,5% par rapport à la même période en 2015, selon l'Agence de promotion de l'industrie et de l'innovation (Apii). Cette performance a concerné essentiellement les secteurs des industries mécaniques et électriques, soit +99,9% et les industries agroalimentaires, soit 56,4%. Quant aux autres secteurs, ils ont enregistré des évolutions négatives, soit -54,9% pour les industries du cuir et de la chaussure, -28,% pour les industries textiles et habillement et -11,2% pour les matériaux de construction. Concernant la nature des investissements, ils sont à hauteur de 41,9% totalement exportateurs et de 36% des projets de 5 MDT et plus. L'investissement à participation étrangère représente 43,6% des intentions d'investissement, répartis entre mixte (30,5%) et 100% étranger (61,9%). En ce qui concerne la répartition régionale des investissements déclarés, les régions de l'ouest accaparent la part du lion avec 64,9% contre 8,1% pour les régions de l'est. Quant aux zones de développement régional, on enregistre une évolution de 31,2%. Selon l'Apii, les intentions d'investissement dans le secteur des services ont baissé de 2,8%, durant les sept premiers mois 2016, alors que ceux des services connexes à l'industrie ont évolué de 7,5%. Orientations Mais au regard de toutes ces évolutions, les intentions d'investissement restent toujours des "intentions" et ne reflètent pas totalement la dynamique réelle d'investissement et les difficultés auxquelles font face les investisseurs et surtout les jeunes promoteurs après la déclaration. L'infrastructure, le cadre bureaucratique, le financement restent toujours des déterminants de l'investissement et de son orientation. Et avec les difficultés structurelles auxquelles fait face la Tunisie, l'orientation stratégique dans le secteur industriel devrait être appliquée en toute urgence pour permettre un nouveau redémarrage de l'industrie tunisienne, après cinq ans d'angoisse. Cette stratégie s'appuie sur une montée en gamme et un repositionneent des secteurs industriels historiques, soit le textile et habillement, le cuir et chaussures, l'industrie agroalimentaire, les industries électriques et mécaniques, les industries des matériaux de construction et les industries chimiques. Il s'agit aussi d'appuyer la diversification de l'industrie tunisienne par l'émergence de nouveaux secteurs à plus haute valeur ajoutée et répondant aux besoins du marché, à l'instar des industries électroniques, les composants automobiles et aéronautiques, les plastiques techniques, pharmaceutiques et paramédicaux. Ajoutons à cela le secteur des TIC.