Cette 18e qualification pour l'épreuve continentale, si elle constitue une belle performance, ne relève tout de même pas de l'exploit Du 12 juin 2015 et la promenade de santé effectuée devant Djibouti (8-1) jusqu'à la «finale» du 5 septembre face au Liberia (4-1), l'équipe de Tunisie a vécu seize mois contrastés aux éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations «Gabon 2017». Dans un groupe «A» où ils étaient donnés super-favoris, les Aigles de Carthage se sont bêtement compliqué l'existence en tombant, il y a un an pile à Monrovia, contre les hommes de James Debbah (0-1). Au lieu du Togo, considéré comme leur rival le plus dangereux, ils durent ainsi compter jusqu'au bout avec des Lone Stars parus dimanche, dans la douce soirée monastirienne, très fragiles et d'une bien modeste dimension. A se demander d'ailleurs comment ils ont pu perdre à l'aller devant un ensemble aussi faible et dont le gardien et les défenseurs censés le protéger parurent d'un niveau indigne de la CAN. L'équipe de Henry Kasperczak a réussi avant-hier un record symbolique qui met du baume dans le cœur du foot national : celui du nombre de participations consécutives en phase finale de la grand'messe continentale (quatorze). Un mois d'octobre crucial Maintenant, le onze national attend la date du 19 octobre prochain pour connaître le nom de ses adversaires au Gabon, ou dans un tout autre pays. En effet, ces derniers jours, on a évoqué, dans les cercles de la Confédération africaine (CAF), la possibilité de délocaliser la 31e édition en raison de la situation politique qui prévaut au Gabon au lendemain des dernières élections. Quoi qu'il en soit, avec la qualification de l'Algérie, du Maroc et de l'Egypte, la Tunisie sait qu'elle sera en bonne compagnie d'autant que parmi les ténors, seule l'absence du Nigeria peut vraiment être regrettée. Du 14 janvier au 5 février prochain, les copains d'Aymen Mathlouthi chercheront à décrocher la lune en s'emparant de la couronne africaine pour la première fois loin de leur pays. Ce serait un authentique exploit. Attention à la Libye ! Le mois prochain sera également crucial sur le front des éliminatoires de la coupe du monde «Russie 2018». Le 7 octobre, toujours à Monastir, le onze national entamera son parcours mondialiste en recevant la Guinée. Dans une poule jugée à sa portée, tout comme celle de la CAN qu'elle a fini par maîtriser, terminant en tête, il doit se méfier de la République démocratique du Congo —donné par les observateurs comme son concurrent le plus redoutable pour valider le ticket de la Russie en 2018— et de la Libye. Déjà, le voisin du Sud nous a joué un bien mauvais tour aux éliminatoires du dernier championnat d'Afrique des nations réservé aux joueurs locaux quand il battit les Aigles lors de l'étape marocaine de ces éliminatoires. Quoique éliminés de la CAN, les hommes de l'Espagnol Javier Clemente ont réussi à s'imposer à Praïa même sur la pelouse d'une sélection cap-verdienne qui était au coup d'envoi toujours concernée par la qualification au titre de l'un des deux meilleurs deuxièmes. L'aisance technique et l'intelligence tactique des copains du «néo-sang et or» Mohamed Zaâbia ont vraiment impressionné les observateurs. Sous la baguette de Mohamed Mounir, avec aussi un solide Nachnouch dans les bois, cette formation d'Al Akhdhar ne sera pas un simple faire-valoir. Episode cocasse, samedi dernier dans la capitale cap-verdienne : alors que Mounir filait droit vers les buts locaux et paraissait tout près d'ouvrir le score, un chien noir fit son irruption sur le terrain tout près de la zone de l'action, contraignant l'arbitre à arrêter la partie. La double-confrontation face à la Libye ne sera pas facile pour les Aigles, loin de là ! Mais on peut croire que, moyennant une bonne préparation, et avec l'embarras du choix dont bénéficie le staff technique, renouer avec la Coupe du monde après huit ans et deux éditions d'absence n'est pas une tâche insurmontable, la génération Khazri et Abdennour ne voudra pour rien au monde manquer un tel rendez-vous avec l'histoire.