Le projet d'aménagement de corridors s'inscrit dans la politique générale du pays de l'après-révolution qui vise à réduire les inégalités régionales et doter le pays d'une infrastructure moderne afin de faciliter l'inter-liaison et les échanges entre les régions de l'intérieur et les pôles économiques côtiers La Banque européenne d'investissement a conclu un accord de partenariat avec la République tunisienne visant la réalisation du projet de dédoublement des liaisons transversales Est-Ouest, reliant les gouvernorats de Kasserine, Sidi Bouzid et Gafsa aux gouvernorats de Sfax et Gabès cumulant une longueur d'environ 300km. Pour bien conduire ce projet, une étude de faisabilité économique et d'impact sur l'environnement précède sa réalisation. Elle sera financée conjointement par le Fonds fiduciaire de la facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip) et le Fonds de transition Mena. Cette étude s'inscrit dans la politique de développement du transport national et international qui consiste à améliorer l'activité économique des régions et à développer les échanges économiques entre la Libye, la Tunisie et l'Algérie. En effet, «ce projet s'insère dans la politique générale du pays après la révolution qui vise à réduire les inégalités régionales et doter le pays d'une infrastructure moderne (corridors) afin d'augmenter et de faciliter l'inter-liaison et les échanges entre les régions de l'intérieur et les pôles économiques côtiers». Il s'agit également de créer une dynamique économique et sociale qui encourage l'investissement dans ces régions par la modernisation de la voirie locale, interurbaine et structurante en les rendant à caractère express. Aussi, le projet aura une portée maghrébine puisqu'il créera une synergie et renforcera les échanges économiques avec les pays voisins. Le suivi de l'élaboration de l'étude sera assuré par la direction générale des ponts et chaussées relevant du ministère de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire et se déroulera en deux phases: une étude préliminaire et de faisabilité économique et une étude d'avant-projet sommaire et d'impact sur l'environnement. Mise en service en 2021 Les gouvernorats de Sidi Bouzid et de Kasserine ont des taux d'urbanisation de 27% et 44%. Celui de Gafsa a un taux d'urbanisation relativement élevé (74%) grâce au bassin minier. Les gouvernorats côtiers, d'un autre côté, ont une composante urbaine plus importante avec des taux d'urbanisation dépassant 60%. En effet, «la zone d'étude dans ce projet peut être divisée en deux pôles. Un pôle côtier constitué par les gouvernorats de Gabès et Sfax, dotés de trois ports (Sfax, Skhira et Ghannouch) et un pôle intérieur, en l'occurrence les gouvernorats de Kasserine, Sidi Bouzid et Gafsa». Ainsi, plusieurs secteurs économiques dominent dans ces régions, dont le secteur des services employant le plus d'actifs dans la zone d'influence du projet, l'activité agricole et agro-pastorale, activité dominante dans les gouvernorats de Sidi Bouzid et Kasserine. A cela s'ajoute l'activité industrielle développée à Gabès et à Gafsa grâce aux activités extractives et de transformation. Ces activités gravitent autour de l'industrie des phosphates. Les industries manufacturières sont développées au sein du gouvernorat de Sfax. L'étude montre que «l'analyse de l'indice de développement régional (IDR) élaboré par le ministère du Développement régional et de la Coopération internationale indique que les gouvernorats intérieurs souffrent d'un retard considérable en termes de développement économique par rapport aux gouvernorats côtiers et plus généralement par rapport à l'ensemble du pays». La mise en service de ce projet est prévue en 2021. Le volume d'investissement destiné à la réalisation de cinq corridors prévus s'élève à 2,453MDT. Il est à noter que les coûts associés au projet sont les coûts d'investissement et les coûts d'entretien. Les coûts d'investissement pour chaque corridor sont calculés à partir d'un coût moyen selon la nature des travaux à réaliser (travaux de dédoublement, travaux de construction pour les contournements des villes, rectification des tracés...). Pour les coûts d'entretien, ils sont le surcoût d'entretien d'une route doublée par rapport à une route bidirectionnelle. Il s'établit à 25.500 DT au kilomètre par an.