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Kiosque international
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 09 - 2016


Afrique du Sud : les piètres héritiers de Mandela
S'il existe aujourd'hui une valeur vraiment universelle, c'est le refus de la corruption. Du Brésil à la Chine, on le retrouve au centre des crises politiques ; et il est au cœur de l'onde de choc planétaire provoquée par la divulgation des «Panama papers» sur les sociétés offshore.
Un cas d'école édifiant est celui de l'Afrique du Sud, où les successeurs de Nelson Mandela sont confrontés à une crise majeure due à l'absence totale de garde-fous face aux tentations du pouvoir. Le président, Jacob Zuma, vient d'échapper à une procédure de destitution déposée au Parlement, alors que la plus haute cour du pays estimait qu'il n'avait pas respecté la Constitution. Mais il n'est pas au bout de ses peines, ayant contre lui la société civile et une partie des cadres du Congrès national africain (ANC), le mouvement de libération au pouvoir depuis la fin de l'apartheid, en 1994.
Les travaux somptuaires payés par l'Etat dans le kraal de Nkandla, la ferme du clan Zuma en pays zoulou, ont cristallisé l'indignation. Le président a d'abord voulu faire passer les millions de dollars d'argent public dépensés pour des frais liés à sa sécurité, mais poulailler et piscine ont eu raison de cet argument fallacieux, et il a fallu en arriver à un avis de la Cour constitutionnelle pour que le président accepte de rembourser une partie de la somme. La direction de l'ANC a choisi de faire front autour de Zuma et a bloqué sa destitution, mais au prix d'un discrédit politique fort.
A bien des égards, la crise sud-africaine fait écho à celle du Brésil, où la présidente Dilma Rousseff fait face à une procédure de destitution liée à un énorme scandale de corruption. Les deux pays, membres du club des émergents, les Brics, sont sortis de longues périodes autoritaires, l'apartheid pour l'un, la dictature militaire pour l'autre ; et ils sont dirigés par d'anciens opposants à ces régimes qui ont connu la prison et la lutte pour la démocratie.
Jacob Zuma a ainsi été emprisonné à Robben Island avec Nelson Mandela, puis a dirigé les services de renseignement de l'ANC en exil. Mais depuis que ce mouvement, fort de sa légitimité historique et de la personnalité exceptionnelle de Mandela, a gagné les premières élections libres, en 1994, et surtout depuis sa victoire en 2009, Jacob Zuma collectionne les casseroles aussi bien politiques que dans le domaine des mœurs ou des affaires à cause de ses liens troubles avec une famille richissime, les Gupta.
Mais le monde a changé, et dans le bon sens : là où, à une autre époque, l'autorité du chef se serait imposée, il y a aujourd'hui un cadre légal, des institutions et une société civile qui ne s'en laisse pas compter. Zuma lui-même a cherché à faire bonne figure en louant la décision de la Cour constitutionnelle qui l'accablait... Mais il a désormais face à lui une partie des «historiques» de l'ANC, comme le vieux compagnon de Mandela Ahmed Kathrada ou l'ex-ministre des Finances Trevor Manuel, qui réclament son départ.
Si le souvenir de la lutte contre l'apartheid s'éloigne, une partie de la société sudafricaine ne veut pas voir gâcher l'héritage de Mandela par de piètres successeurs, qui, outre leurs manquements éthiques, se révèlent de bien mauvais gestionnaires de l'une des deux grandes économies du continent noir. Nkandla est la faute de trop d'un ex-combattant de la liberté ayant renoncé aux idéaux de son combat, et qui, en s'accrochant au pouvoir, risque d'entraîner le pays dans sa chute. Pierre Haski (Mondovision - l'OBS)
Comment Facebook pourrit le débat politique aux Etats-Unis
La première campagne de Barack Obama en 2008 avait frappé par le rôle que le numérique y avait tenu, notamment pour organiser les militants. La seconde avait confirmé la nécessité d'une stratégie numérique, dans les deux camps. Mais aujourd'hui, quelque chose a changé... C'est le New York Times qui l'a raconté il y a quelques jours dans une enquête passionnante, en allant fouiller dans Facebook, et en décrivant les évolutions toutes récentes du paysage informationnel dessiné par la plateforme.
Le journaliste John Herrman y décrit l'apparition ces derniers mois d'une foule de contenus très partisans, très agressifs et très partagés par les habitants de Facebook ; des contenus émanant de médias qui ont pour nom Occupy Democrats, The Angry Patriot, US Chronicle, Addicting Info, et des centaines d'autres, des médias qui partagent une caractéristique : ces médias politiques sont fabriqués dans et pour Facebook. Ils n'existent pas ailleurs.
Ils font un usage très savant des statistiques que Facebook met à disposition de tout utilisateur – et qui sont complétés par d'autres outils de métrique – pour atteindre le plus d'internautes possible. Leur but n'est pas, comme pour les médias traditionnels, d'attirer les internautes vers des articles, mais de faire en sorte que le plus grand nombre de facebookiens partagent ce contenu.
[...] Pour ce faire, ils se sont affranchis de toutes préventions : aucun souci pour la prudence, la mesure, la véracité de l'information. Ils s'en moquent, ils n'ont pour règles que celles de Facebook. Comment s'y prennent-ils ? Ils privilégient ce qui choque : la prétendue folie d'Hillary Clinton, le terrorisme, l'immigration. Ils copient et diffusent la moindre rumeur complotiste, ils fabriquent des mèmes (c'est-à-dire des motifs que les internautes vont utiliser, détourner, partager. Ça peut être par exemple, une vidéo de la mèche de Trump, ou d'un rire forcé d'Hillary Clinton).
Ils usent à outrance de la vidéo, de schémas lisibles en un coup d'œil, des couleurs qui flashent. Ils incitent les internautes à partager, systématiquement. Et n'hésitent pas à payer Facebook pour la mise en avant de leur contenus.
Ce qui est fou, c'est que ces nouveaux médias ne poursuivent pas tous un but politique ; bien souvent, il s'agit simplement d'attirer le chaland, pour qu'il clique vers un site bourré de publicités, qui rapportent beaucoup d'argent à ces propriétaires de site (Rue89 racontait il y a deux semaines l'histoire très drôle d'une ville de Macédoine qui s'est spécialisée dans la création de sites pro-Trump, qui rapportent beaucoup d'argent en racontant les pires horreurs au sujet d'Hillary Clinton.) Se mêlent donc une propagande très sale à visée politique, et une myriade d'acteurs.
[...] On pourrait se rassurer en disant que ce n'est pas grave, que ça n'est que dans Facebook. Sauf qu'aux Etats-Unis, Facebook est devenu LE lieu principal de l'accès à l'information. Les chiffres et études à disposition amènent à penser que c'est là que se tient une grande part de la conversation politique aux Etats-Unis. Et dans cette conversation, ces pages font beaucoup de bruit, plus que les médias journalistiques si on additionne leur chiffre de partage. Evidemment, la lecture de cette enquête pose de multiples questions : quelle influence a tout cela sur le débat politique dans son ensemble ? Dans quelle mesure cela peut-il influer sur un vote ? A quel candidat cela profite-t-il ? N'est-pas la violence de Trump qui, d'une certaine manière, permet l'apparition de ces contenus ? Est-ce que tout cela ne profite pas en dernier recours à Facebook ?
Je suis évidemment incapable de répondre à ces questions, qui sont toujours complexes ; mais juste une chose. Pour avoir l'esquisse d'une réponse, il faudrait bien comprendre ce que signifie le fait de partager un contenu sur Facebook, à quel type d'engagement cela correspond vraiment. Et ça, on ne sait pas bien. Est-ce qu'on partage parce qu'on y croit, parce qu'on est d'accord, ou parce qu'on trouve ça drôle, bête ? N'est-il pas possible d'imaginer qu'une grande part des gens qui partagent ces contenus entretiennent avec eux le même rapport qu'on peut avoir avec une couverture de France Dimanche ? On ne sait pas. Le problème, c'est que c'est la première fois qu'un tel phénomène a lieu, et qu'on va devoir attendre novembre pour avoir la réponse. Xavier de La Porte (La Vie numérique - France Culture)
Inégal
La journée de dimanche a bien commencé pour Trump. Ses adversaires se délectaient certes d'une interview datée du 11 septembre 2001 dans laquelle il se félicitait de voir la Trump Tower devenir la plus haute de New York après la destruction des deux tours. Mais depuis le temps qu'il accumule bourdes, mensonges, injures, outrances et autres scandales, on sait bien qu'une énième casserole n'aura aucun un effet sur Teflon Donald. Pour Hillary Clinton, c'était une autre affaire. La veille, déjà, elle avait injurié les électeurs de son adversaire, une erreur qui faisait le miel du milliardaire.
Autant dire que les images de la candidate le genou à terre, accréditant les spéculations que la trumposphère alimente depuis des mois sur sa santé, ont dû le ravir. Chacun des gestes de Clinton sera désormais scruté, soupesé, analysé... Mais si les questions de santé deviennent centrales, Trump devra à son tour fournir son dossier médical, ce qu'il n'a pas sérieusement fait pour l'instant.
On ne saura pas avant le 8 novembre si le malaise de Clinton, ou plus précisément les conséquences de sa désastreuse communication, n'est qu'une péripétie ou s'il lui coûtera le fauteuil qui lui tend les bras. Mais deux choses sont certaines.
1) On attend toujours plus d'une femme : on présente d'abord déjà cette erreur comme un tournant de campagne alors qu'on minimise les bourdes de Trump. De plus, on voit comment à âge égal, la pression et les attentes sont inégales. Si on regarde froidement les données démographiques, Clinton a une espérance de vie plus longue que celle de son rival. Pas seulement parce qu'elle est plus jeune d'un an et demi, mais parce que les babyboomeuses américaines vivent en moyenne quatre ans de plus que les babyboomeurs. Pourtant, c'est à elle de prouver qu'elle n'est pas si vieille...
2) Si Trump succède à Obama, on saura précisément à quel endroit, quel jour, et quelle heure l'alignement des étoiles a basculé. Un 11 septembre, à 9 heures du matin. Sacré symbole. Johan Hufnagel (Libération)
Daech : Telegram comme marché à esclaves sexuelles
Le numérique, outil préféré de Daech. Le groupe terroriste, qui manie habituellement les réseaux sociaux pour sa communication interne ou pour sa propagande, s'en sert désormais comme marché humain géant. Selon un rapport de l'université des Nations unies, cité par le site Quartz et repris par L'Obs, 5.000 femmes yézidies, une minorité kurdophone du nord de l'Irak, auraient été capturées pour être ensuite vendues par l'intermédiaire d'application comme Telegram, Facebook ou WhatsApp. Telegram, cette application cryptée de plus en plus utilisée par les djihadistes pour entrer en contact et influencer de jeunes radicalisés, comme on a encore pu le voir avec Rachid Kassim très récemment.
Photographiées puis cataloguées par âge, état matrimonial, localisation, prix et nom du propriétaire, les combattants du groupe n'ont ensuite qu'à faire leur choix après une phase d'enchère. Car si des prix sont fixés selon les âges, de 40 euros (pour les femmes entre 40 et 50 ans) à 150 euros (pour les enfants de 1 à 9 ans) selon les précisions pour Bloomberg de Zainab Bangura, représentante spéciale de l'ONU, les intéressés peuvent discuter ces fourchettes. Comme on peut le voir sur des captures d'écran du Washington Post, où un internaute demande une justification du prix au propriétaire après s'être moqué de l'allure d'une jeune femme : «A-t-elle une compétence spéciale ?».
L'ONG Human Right Watch affirme, après avoir consulté un document édité par Daech, qu'un vaste système de viols, de violences, d'esclavage et de mariages forcés a été mis en place, avec des règles bien précises. Il est d'abord édicté que les chefs ont la priorité sur les esclaves de leur choix, avec la possibilité de les revendre ensuite aux combattants. Quel que soit leur grade, les propriétaires sont autorisés à avoir des rapports sexuels avec leur esclave, toujours d'après ce document : «Si elle est vierge, [son maître] peut avoir des relations sexuelles immédiatement après en avoir pris possession.»
En plus d'être l'objet d'un commerce, ces femmes captives sont pour Daech un moyen d'attirer de jeunes Syriens dans leurs rangs. Leur promettant «un salaire décent et des femmes» en échange de leur engagement d'après le New York Times. Interrogé par AP, Matt Steinfeld, porte-parole de WhatsApp, recommande aux internautes d'«utiliser les outils de signalement lorsqu'ils rencontrent ce type de comportement.» Comme un symbole de l'impuissance des réseaux sociaux à endiguer les pratiques du groupe terroriste sur leurs plateformes... Anthony Cortes (Marianne)
Des pilotes émiratis survolent la Libye au service de Khalifa Haftar
Des pilotes de combat émiratis participent actuellement à une opération internationale qui réunit également des forces britanniques, françaises et américaines en soutien au général libyen renégat Khalifa Haftar face à des groupes de milices adverses à l'Est de la Libye : c'est ce que révèlent des enregistrements du contrôle aérien qui ont fuité et que Middle East Eye a réussi à se procurer. MEE avait déjà publié des informations sur la présence de personnels émiratis dans une salle d'opérations internationale de la base aérienne de Benina à Benghazi, zone contrôlée par Khalifa Haftar, mais c'est la première fois que des enregistrements confirment que des pilotes issus de cet Etat du Golfe sont également présents dans le ciel libyen. Dans un enregistrement audio, on peut entendre un pilote transmettre des coordonnées à un officier libyen qui se trouve dans la salle des opérations. On lui demande ensuite de «surveiller tous les mouvements» car «ils ne veulent pas gaspiller de bombes».
Cette information exclusive intervient alors qu'il a été rapporté ce lundi que les forces de Khalifa Haftar se sont emparées d'un terminal pétrolier de l'est du pays au nom de la Chambre des représentants basée à Tobrouk, une administration qui rivalise avec le gouvernement d'entente nationale (GNA) basé à Tripoli et soutenu par les Nations unies.
Cette avancée des forces de Khalifa Haftar a été condamnée par les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne dans une déclaration officielle appelant à un cessez-le-feu immédiat.
Cependant, dans cette récente série d'enregistrements, on peut entendre des pilotes et des contrôleurs aériens s'exprimer en arabe ainsi qu'en anglais avec des accents américain, britannique, français et italien, ce qui confirme la nature internationale de l'opération aérienne de soutien à la campagne de Khalifa Haftar, qui a pour but de prendre le contrôle de l'est de la Libye face à des groupes que ce dernier a qualifiés « d'extrémistes ».
En juillet dernier, MEE avait révélé l'implication de pilotes américains et britanniques dans cette opération, mais ces enregistrements récents permettent de mettre en lumière l'implication des Emirats arabes unis, des pilotes émiratis y utilisant les indicatifs Hassan, Shihab 11 et Shihab 12.
Dans l'un des enregistrements sonores, on entend un pilote émirati se faire guider vers une « cible ».
«Vous allez arriver par l'avant, que vous allez apercevoir en allant encore vers la droite, allez à droite... Bien... Gardez cette cible, et attendez de nouvelles instructions», dit une voix pour le diriger depuis la salle des opérations.
On entend ensuite le pilote émirati transmettre des coordonnées à un officier libyen présent dans la salle des opérations avant de recevoir les ordres suivants : «Gardez cette cible et contentons-nous de la surveiller car nous ne voulons pas gaspiller de bombes pour le moindre mouvement sur cette cible... Vérifiez s'il y a des mouvements, et s'il n'y en a pas nous n'irons pas.»
Ensuite, une autre conversation a lieu entre les deux hommes, au cours de laquelle le pilote transmet de nouvelles coordonnées. Dans un autre fichier audio, on entend un pilote émirati demander l'autorisation d'atterrir à Benina, qui semble être la structure militaire la plus importante du général Haftar.
Nombre de ces enregistrements ressemblent à des communications de contrôle aérien usuelles : des chiffres, des indicatifs, des plaintes concernant des radios qui fonctionnent mal, et des confirmations dans un sens comme dans l'autre.
Cependant, en associant certains détails, comme les température lues à haute voix dans ces enregistrements, MEE en est venu à penser que ces vols ont eu lieu entre mars et début mai 2016, entre 22 h et 5 h du matin.
On constate également que des vols sont souvent effectués au départ et à destination de Lgsa, une base aérienne de l'Otan située sur l'île grecque de La Canée, au nord de la Libye. Karim El-Bar (traduit par Mathieu Vigouroux, Middle East Eye)


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