La conférence internationale réunira plus d'un millier d'entreprises locales et internationales, selon le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale La conférence internationale d'appui au développement économique, social et durable de la Tunisie«Tunisia 2020» se tiendra les 29 et 30 novembre 2016 à Tunis. Cette conférence tant attendue par les opérateurs publics et privés est d'une importance cruciale pour restaurer les liens de la Tunisie avec ses partenaires étrangers, malgré les difficultés qui subsistent aux plans national et international. Selon Mohamed Mourad Fradi, cocommissaire général de la conférence, «les Investissements Directs Etrangers ont nettement baissé ces dernières années. La Tunisie a une image très négative auprès de la communauté internationale. Nous voulons restaurer l'image positive d'un site attractif d'investissement et encourager à investir dans les projets présentés, exposer les nouvelles lois comme le code d'investissement qui constitue un élément important de notre conférence et aussi la loi d'urgence économique». Nouvelles orientations «Tunisia 2020», qui sera organisée avec le soutien du Canada, de la France, du Qatar et de la Banque mondiale, exposera également les programmes des réformes du gouvernement pour accélérer la mise à niveau de l'administration et des grandes entreprises publiques. Pour M. Fradi, l'instabilité politique a grandement influé l'attractivité du site Tunisie. «Nous espérons que la formation du nouveau gouvernement d'union nationale sera un bon départ, surtout avec le rajeunissement de la classe politique. Nous avons beaucoup d'avantages comparatifs sur lesquels il faut miser», ajoute M. Fradi. Il faut indiquer que l'ouverture officielle de la conférence sera assurée par le président de la République, suivie par des interventions de personnalités politiques. Le ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale présentera le plan de développement 2016-2020, le programme des réformes et les projets structurants. Une première conférence plèniére sera consacrée à la Tunisie comme une plateforme économique ouverte sur les marchés internationaux, et axée sur l'économie numérique, le tourisme et l'éducation. Une deuxième conférence sera dédiée à l'industrie, la logistique et les chaînes de valeur comme nouvelles options, s'intéressant aux industries mécaniques, la santé et l'industrie pharmaceutique et l'industrie textile. La troisième conférence concernera l'économie verte comme un modèle de développement intégré, pour aborder l'électricité et les énergies renouvelables, l'agriculture et les industries agroalimentaires et la gestion de l'eau. L'objectif ultime de la conférence est de présenter le plan de développement 2016-2020 et ses orientations stratégiques à la communauté internationale. Ce plan prévoit de mobiliser 60 milliards de dollars (plus de 120 milliards de dinars) d'investissements dont 25 milliards de dollars (près de 50 milliards de dinars) de projets portés par l'Etat et les entreprises publiques, selon le ministère des Affaires étrangères. Il permettra de créer plus de 400 mille emplois durant la période 2016-2020. Défis «Cette conférence a plusieurs particularités. Elle est d'une grande envergure puisqu'on s'attend à 1.400 invités et 800 participants. Il y aura des invités de haut rang : des chefs d'Etat et des chefs de gouvernement», a lancé Khalil Laâbidi, directeur général de l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (Fipa). Il affirme que l'élaboration du plan a été conduite à partir de commissions régionales faisant participer des représentants de la société civile, des administrations régionales et des experts et aussi 150 commissions sectorielles. Il ajoute que le principe de la descrimination positive sera appliqué. 16 gouvernorats, représentant 50% de la population, accapareront 70% du coût global des projets. Il faut dire que les défis sont énormes. Sur les cinq dernières années, le taux de croissance du PIB n'a pas dépassé 1,5% et on espère le porter à 4% d'ici 2020. Le taux d'investisssement demeure faible, soit 19,4% et on table sur 24% pour la période 2016-2020. Le taux de pauvreté absolue est de 4,6%. L'objectif est de le porter à 2% durant cette période. Des faiblesses qui incombent au modèle de développement précédent qui est arrivé à ses limites, selon M. Laâbidi. Ce qui fait que l'investissement ne joue plus le rôle qu'il devra jouer surtout concernant la problématique de l'emploi. De même pour le développement régional dont l'indice montre de graves inégalités entre les régions côtières et les régions intérieures. Ajoutons à cela la prolifération du commerce parallèle et de la corruption et la problématique de la lourdeur administrative. Toutes ces problématiques forment de réelles entraves pour l'investissement et que les nouvelles réformes tentent d'y remédier. La conférence internationale pour l'investissement constitue, ainsi, une réelle opportunité pour présenter la Tunisie dans un nouveau visage et d'encourager les opérateurs étrangers à venir investir. Ce nouveau visage sera mis en exergue également dans le Road Show que le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale compte lancer le 21 septembre à New York. Il sera poursuivi à Washington (7-9 octobre), Paris, Londres, Francfort et Milan (du 10 au 17 octobre) et les pays du Golfe fin octobre.