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Les réfugiés, l'exil et la beauté
La nouvelle création de Salia Sanou
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 09 - 2016

Après avoir réalisé pendant des mois des ateliers de danse dans des camps de réfugiés maliens de Sag-Nioniogo et de Mentao au Burkina Faso, le chorégraphe burkinabè Salia Sanou a présenté le vendredi 22 septembre «Désir d'horizons» à l'opéra de Limoges, aux Francophonies en Limousin. Une pièce profonde, touchée par la grâce de la création qui poursuivra sa tournée en France et au Burkina Faso.
A la sortie de la salle, personne ne parle d'une pièce sur les réfugiés ou les camps. Et pourtant, c'était écrit partout dans le programme : pour la création, Salia Sanou a passé des mois avec des réfugiés maliens dans les camps au Burkina Faso pour s'imprégner des gestes et de l'énergie sur place. Pari réussi pour le chorégraphe burkinabé : «Oui, parce que j'ai vécu dans les camps. J'ai vu la misère, le chaos, la détresse, la violence... Et je ne voulais pas parler de ça dans mon spectacle. Moi, je voulais parler de l'avenir, du bonheur, du désir. Parce que les réfugiés rêvent d'ouvrir l'horizon et de construire une autre vie».
Sur scène, le récit nous emporte dès le premier instant. Le silence est absolu, habité par un mouvement total : dans la pénombre, une femme seule commence délicatement à bouger ses bras. On est loin des images de masses et des flux d'immigrés. Ici, tout commence avec un hommage : «Il faut rendre hommage aux femmes dans ces camps, déclare Salia Sanou. Ce sont elles qui tiennent la vie. Les hommes sont très violents et sombres. Donc, ce sont les femmes qui tiennent la famille et créent l'amour entre les gens».
Le face-à-face avec le public
Est-ce que le théâtre est le bon endroit pour aborder le sujet des réfugiés ? Le public joue un rôle important dans le spectacle, mais lequel ? Pour approuver que la beauté des gestes l'emporte sur la tragédie et le chemin de croix ? Quand la danse avec des motocyclettes prend fin, les phares des véhicules se dirigent vers la salle : «Il y a ce face-à-face avec le public. Pour dire : nous sommes finalement tous des exilés, des immigrés. Même à l'intérieur de nous, il y a un exil intérieur. C'est une réalité et il ne faut pas la fuir ou bannir. On tend le miroir pour que le public se regarde.»
Nous nous retrouvons liés aux réfugiés par la variation infinie des mouvements que nous admirons tant sur scène. Les exilés ont impulsé la création des gestes, des pas et des positions. «Dans les camps, l'état du corps m'a beaucoup frappé, comment les gens s'assoient, se tiennent la main, s'attrapent, se regardent. Ces postures ont été déterminantes pour le spectacle».
Découvrir son propre exil intérieur
«Regarde le réel. Tu crois c'est une vie ?», résonne le texte de Nancy Houston en écho aux luttes pour la survie se déroulant sur scène. Grâce à l'impressionnante intelligence physique déployée par ses danseurs, Salia Sanou arrive à creuser, à occuper, à construire l'espace de l'exil sur scène. Pour le salut à la fin du spectacle, le chorégraphe vient lui-même sur le tapis de danse pour entamer les derniers pas ensemble. Il a tout mis en œuvre pour que chacun puisse découvrir son propre exil intérieur et pour créer un horizon commun. Magistral.


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