Les dernières averses réparties sur les différentes régions du pays vont contribuer à l'augmentation de la quantité d'eau dans les barrages et la réalimentation de la nappe souterraine et les grandes cultures en cette période toujours difficile, mais pas critique. Suite aux dernières précipitations sur tout le pays, les barrages ont atteint une capacité de retenue d'eau estimée à 667 millions de mètres cubes, alors que l'année dernière, au cours de la même période, la capacité des réserves d'eau dans les barrages était estimée à 1 milliard, 159 millions mètres cubes, ce qui représente un déficit de 500 millions de mètres cubes. « La situation des barrages est encore difficile, car les quantités de pluies enregistrées récemment ont été réparties plutôt sur les régions du Sahel, du Centre et du Sud, alors que ces zones n'ont pas de barrages, tandis que les grands barrages se trouvent dans les régions de Jendouba, Kef, Kairouan et Bizerte. Suite aux dernières précipitations abondantes, le niveau de l'ensemble des barrages sur tout le territoire a atteint 50% de leur capacité totale par rapport à la moyenne générale enregistrée généralement au cours de cette période. La capacité maximale de réserve est estimée à 2 milliards de mètres cubes. Notre objectif est de collecter au cours de la saison des pluies 1 milliard, deux cents millions de mètres cubes, pour surmonter la crise de la sécheresse », a avancé le directeur des barrages et des travaux hydrauliques, M. Abdallah Sherid, repsonsable au ministère de l'Agriculture. Ces quantités importantes d'eau enregistrées, la semaine précédente, dans plusieurs régions du pays ont eu des répercussions bénéfiques sur l'alimentation de la nappe souterraine, celle des puits, ainsi que sur la qualité de l'eau potable. Elles ont permis également de satisfaire les besoins en irrigation dans le secteur agricole. Malgré les dégâts causés par ces précipitations dans certaines villes, elles ont eu un impact positif sur les grandes cultures, notamment les arbres fruitiers (oliviers), les agrumes ... « La quantité d'eau stockée dans le sol va améliorer le rendement des cultures irriguées », a souligné à ce propos M.Sherid, ajoutant, par ailleurs, que « même si les quantités d'eau enregistrées ne sont pas très importantes dans le Nord, elles permettront de sauvegarder les réserves des barrages pendant au moins une quinzaine de jours, et d'assurer l'irrigation des grandes cultures ». Toujours selon le responsable, le seul aspect négatif de ces dernières averses, a été perçu, en particulier dans la région de Mahdia (au Sahel), où les quantités d'eau enregistrées pendant cinq heures ont atteint 238 millimètres, ce qui a fini par causer des dégâts matériels. « Il faut par ailleurs mentionner que les quantités d'eau ne sont pas encore suffisantes. Nous n'avons pas encore surmonté la crise causée par le déficit pluviométrique. La situation actuelle, certes, n'est pas critique, mais elle demeure difficile », ajoute M. Sherid. Dans le cadre des préparatifs prévus pour la saison des pluies, le ministère de l'Agriculture a programmé d'équiper les barrages avec des matériaux hydromécaniques et d'assurer la bonne gestion des réserves des barrages. Actuellement, quatre nouveaux barrages sont en cours de réalisation,. D'un coût estimé à 274 millions de dinars, l'un de ces ouvrages, aménagé dans la région du Kef, devra permettre la collecte de 195 millions de mètres cubes et protéger les régions de Jendouba, Bousalem des inondations. Deux ouvrages sont prévus dans le gouvernorat de Bizerte et un autre dans la région de Gafsa. Le ministère de l'Agriculture poursuit également l'étude démarrée en novembre 2015 sur le transfert de l'eau des régions du Nord vers le Centre. Projet eau 2050 « En ce qui concerne le Projet eau 2050, Il s'agit d'une stratégie pour la gestion des ressources hydriques, et qui est encore à ses débuts. Il s'agit de prendre en considération les changements climatiques et leurs impacts sur la nature et la société dans la réalisation du nouveau plan pour la gestion des ressources hydriques prévu à l'horizon 2050 », a conclu M. Sherid.