Un savant dosage pourrait apporter une nouvelle impulsion à un club nullement grabataire, mais dont les joueurs sont en panne de constance La réussite est relativement revenue ces derniers temps du côté des Requins du Nord. Mais le départ de Hidoussi risque de faire retomber le CAB dans ses travers de l'instabilité permanente. Alors que tout allait bien, via une amorce de compétition plus qu'acceptable, le nouvel exécutif cabiste a tout de même tenu à redéfinir son staff technique. Et à Maher Kanzari de battre de nouveau pavillon bizertin après avoir déjà veillé sur les destinées du club en 2012 et en 2014. Différemment interprétée, cette intronisation est forcément sujette à discussion, et ce, en dépit du profil intéressant de Kanzari. Tout d'abord, le regain de forme du CAB en ce début de parcours n'est pas relatif, mais le fruit d'une préparation d'avant-saison correcte, malgré une certaine refonte de l'effectif. En clair, les Cabistes avaient l'habitude de faire grise mine en début de saison tout en s'employant par la suite à redresser la trajectoire tant bien que mal. Cependant, au vu de l'agitation entourant le club depuis des mois, on peut dire que le mal est plus profond qu'il n'y paraît. Les décideurs rétorqueront que pour garantir une certaine continuité, la seule solution qui s'offre au CAB est de recruter un entraîneur qui soit capable de hisser le club dans le pré-carré du haut et surtout de lui faire retrouver une visibilité continentale, le rang qui fut jadis le sien. Un entraîneur ambitieux qui, par son action, pourrait galvaniser ses troupes et en tirer le meilleur. Bref, la métamorphose recherchée passerait inéluctablement par la case «changement d'entraîneur». Sauf que des techniciens de type consommables, le CAB en a croqué une brochette depuis des années. Du charisme de Youssef Zouaoui à la méthode de son frère Larbi, en passant par l'inénarrable Gérard Buscher, le bouillonnant Maher Kanzari et le pointilleux Mondher Kbaïer, sans oublier l'intérimaire Noureddine Sâadi, le CAB s'est montré impulsif, impatient et indécis à prendre les sages décisions. Celles qui s'imposent et favorisent la stabilité, et donc l'émulation et la cohésion. Est-ce une question d'unanimité ? D'appartenance sur fond de lutte de clans ? De populisme ambiant via cette règle de vouloir caresser la base dans le sens du poil (surtout ne pas égratigner les penchants du kop cabiste). A Bizerte, celui qui réussit le casting doit être un coach doté d'une vraie carrure. Courbe sinueuse C'est dire combien Maher Kanzari a déjà l'expérience en tant qu'entraîneur, son fait d'arme étant d'avoir réussi à maintenir le CAB au palier supérieur, il y a quelque temps, lors d'un premier passage. Alors, Kanzari au CAB : quoi de plus logique ? Car selon l'entourage du club, on en parle depuis quelque temps. Il y a déjà eu quelques approches. Et pas forcément depuis le début de la mandature de Abdesslam Saidani à la tête du CAB. En quelque sorte, Kanzari de retour à Bizerte, cela pourrait faire mieux passer la pilule auprès du public du fait qu'on ait mal digéré les flops de la saison passée. D'ailleurs, dernièrement, on ne parle plus des objectifs, ni du palier à atteindre. Bref on ne parle plus de sportif. On ne parle que du psychodrame relatif au départ du head-coach, avec ensuite la rumeur, démentie, puis confirmée du changement d'entraîneur. Maintenant, Kanzari a aussi ses exigences. Il souhaite avoir un effectif renforcé. Car quand il veillait jadis sur le CAB, il y avait les Ben Mustapha, Rjaibi, Mossaab Sassi, Zway, Hadhria, Machani, Hamza Mathlouthi, etc. Maintenant, il devra composer avec Ahmed Sassi, Aymen Ezzine, Mohamed Amine Touati, Fedi Ben Choug, Yaken, Ressaïssi, Hamdouni et autres Salhi, aux côtés de valeurs sûres, à l'instar de Mbengue, Ben Ouanès, Ibara, Kasraoui et autres Oussama Darragi. Un savant dosage pourrait apporter une nouvelle impulsion à un club nullement grabataire, mais, dont les joueurs sont en panne de constance malgré des coups d'éclat ponctuels sur fond de courbe sinueuse. Le changement, c'est maintenant.