La délégation de Ouslatia accuse un manque de 95 instituteurs. Si l'année scolaire 2016-2017 se passe dans de bonnes conditions pour beaucoup d'élèves et que deux écoles (celles de Menzel Mhiri et d'El Mansourah) ont fourni des tablettes à leurs élèves, il n'en est pas de même pour certains autres à cause de l'absence d'eau potable, de blocs sanitaires, de cantines, d'équipements et surtout de cadres enseignants. Ainsi, sur les 71.000 écoliers de tout le gouvernorat, 20.000 n'ont pas eu cours depuis le début de l'année scolaire, d'où la grogne des parents lassés de voir leurs enfants faire plusieurs kilomètres par jour dans l'espoir d'avoir enfin cours, en vain. D'ailleurs, beaucoup d'entre eux organisent quotidiennement des sit-in et des rassemblements devant les institutions éducatives pour dénoncer cette situation qui risque de durer, étant donné que le ministère de l'Education compte nommer uniquement 1.000 suppléants dans tout le pays, or dans le gouvernorat de Kairouan, il manque 717 instituteurs. A titre d'exemple, dans la délégation de Oueslatia, 2.200 élèves n'ont pas eu cours depuis le début de l'année scolaire. Il manque 95 instituteurs, notamment dans les zones montagneuses d'Ennahala et d'Aouled Ayar dont les écoles ne disposent que d'un directeur. Dans la délégation de Bouhajla, il manque 156 instituteurs, notamment à l'école Bir Ali Ben Amara dont le directeur a été chassé par les parents. Dans la délégation de Sbikha, il manque 147 instituteurs et dans la seule école de Dar Ben Aïcha, il manque 17 instituteurs. Dans la délégation de Chebika, 150 élèves n'ont pas eu cours notamment à l'école Ouhaïbiya (Imada El Karma). A l'école Farhat-Hached de Nasrallah, sur les 7 instituteurs qui devraient enseigner, seuls deux assurent les cours. Par ailleurs, la plupart des classes sont surchargées (entre 30 et 33 élèves par classe) et plusieurs salles ont été fermées à cause de leur vétusté. Cela sans oublier le problème du transport rural scolaire qui fait défaut dans plusieurs localités. Même chose pour les 123 bus de la Soretrak (124.000 abonnés) qui ne desservent pas beaucoup de villages à cause d'une infrastructure de base défaillante. D'où le calvaire des écoliers obligés de parcourir plusieurs kilomètres par jour à pied et d'affronter les dangers des loups, des crues et des malfaiteurs. Tout cela explique le taux important d'absentéisme et d'abandon scolaire.