Le délai du mois d'octobre 2018 pour le démarrage de la ligne Tunis-El Gobaa risque de ne pas être respecté. Ce qui ne fera que prolonger le calvaire des habitants de la zone nord-ouest de la capitale Le grand projet du RFR commence à prendre forme. Chaque jour qui passe apporte son lot de nouvelles. Toutefois, la progression n'est pas celle que tout le monde espérait. Les responsables sont les premiers à le reconnaître et à admettre que les obstacles qui se dressent devant les travaux sont, encore, importants. On a beau reconnaître que «80 % des obstacles fonciers ont été résolus», les 20 % qui restent n'en constituent pas moins des entraves de taille. Retards La vérité est que la réalisation dudit projet est, depuis son démarrage, en butte à toutes les difficultés imaginables. À commencer par l'incontournable question d'expropriation et de dédommagement. C'est devenu le principal handicap. La société du RFR s'est trouvée pieds et poings liés par des refus et des demandes de dédommagements faramineux de la part de certains riverains (particuliers, commerçants, entreprises...). Les problèmes se sont accumulés et se sont, tellement, compliqués que les retards sont devenus inévitables. Même les entreprises engagées dans les travaux n'ont pu échapper à ces perturbations. Il n'est plus question de pouvoir réaliser le planning établi ni de pouvoir fixer un autre planning pour la période à venir. Le projet navigue à vue. Bien des efforts ont été faits pour essayer d'aplanir les difficultés. La société est réduite à se concentrer sur la résolution de problèmes sociaux liés aux revendications des riverains au lieu d'axer toutes ses potentialités à accélérer le rythme de réalisation du programme du réseau. Du moins celui de la première ligne qui connaît le plus de freins. Une centaine de nouvelles rames Une campagne de sensibilisation et de communication a eu lieu avec toutes les parties impliquées pour tenter d'exposer les points essentiels sur lesquels il faut se concentrer et la nécessité de faire preuve de plus de civisme. Certes, des solutions ont été trouvées pour un grand nombre de propriétaires, mais il suffit qu'un seul s'oppose pour que la machine se grippe. Les litiges devant passer par la justice prennent beaucoup de temps et ne facilitent guère l'évolution de cet important projet. Des milliers de citoyens sont privés d'un moyen de transport moderne parce qu'il y a une partie qui n'y trouve pas son compte. Or l'expropriation pour utilité publique est on ne peut plus claire. Jusqu'à quand va-t-on suivre ce rythme ? N'y a-t-il pas moyen de peser de tout son poids pour faire respecter la loi et trouver les solutions à des problèmes, parfois, créés de toutes pièces? Car, le délai du mois d'octobre 2018 pour le démarrage de la ligne Tunis-Gobaa risque de ne pas être respecté. Selon certains, un autre retard (d'une année supplémentaire) est fort possible. Ce qui pourrait étayer ces craintes, c'est la date de livraison des rames automotrices. Une centaine de ces équipements seront reçus par la société à la fin de 2018. Du coup, on ne fait que prolonger le calvaire des habitants de la zone nord-ouest de la capitale. Près d'un million de clients potentiels quotidiennement devront patienter à l'infini. Il est temps que l'on s'investisse de la manière la plus adéquate pour donner le coup de fouet nécessaire à ce projet. Son impact économique, écologique, social... n'est pas à démontrer. Le fait de savoir que la charge d'un de ces futurs trains équivaut à la charge de 50 bus ou 1.700 voitures est édifiant à plus d'un titre.