La jonction de dons et de valeurs chez un compétiteur ne peut que sublimer son mérite et accroitre notre considération à son égard. Une réflexion qui colle parfaitement au natif de «Bembla» qui a été l'une des attractions majeures de l'ESS durant les années 80 Kamel Azzabi fut incontestablement l'un des meilleurs ailiers gauches de métier qu'a connus l'Etoile du Sahel. Avec sa vivacité, sa pointe de vitesse —aidée en cela par un physique frêle et agile— sa technique raffinée et ses dribbles déroutants, il a donné le tournis à ses adversaires directs sur le couloir gauche, son champ de manœuvre de prédilection où il gagnait pratiquement tous ses duels et allait constamment et habilement vers ses anges gardiens, ce qui dénote d'une force de caractère à toute épreuve et d'une confiance insoupçonnée en ses moyens. Autant de qualités qui lui ont permis de marquer de son empreinte ses 7 ans passés à l'Etoile dont l'appartenance revêt un caractère quasiment «identitaire» pour l'ailier gauche de charme, une carrière couronnée par deux trophées de champion de Tunisie de suite (85-86 et 86-87), une coupe maghrébine et, cerise sur le gâteau, un soulier d'Or lors de la saison 86-87. Mais au-delà de ses performances footballistiques, Kamel Azzabi était grandement respecté par ses pairs et ses adversaires et surtout par les publics de tous les clubs compte tenu de sa correction et de son affabilité envers tout le monde. Hamadi Mestiri-Othmane Jenayeh, un tandem de choc ! «Il faut avouer d'emblée que j'ai eu beaucoup de chance d'avoir un président de club de grande envergure et aux qualités humaines indéniables, en l'occurrence Hamadi Mestiri qui était intransigeant en matière de discipline, de correction et d'investissement pour les couleurs et valeurs du club. Il était un grand Monsieur et j'ai beaucoup appris en ayant la chance de le côtoyer. De même la présence de Othmane Jenayeh, en tant que président de la section football de l‘époque, était à n'en point douter, un gage de réussite compte tenu de sa compétence et de sa complémentarité avec Hamadi Mestiri. Pour moi, Othmane Jenayeh était un modèle à suivre. On le retrouvait dans toutes les situations surtout les plus épineuses. Il avait le mérite de rassembler toutes les villes du Sahel autour de ce temple qu'est l'Etoile, sans oublier bien évidemment sa vision futuriste et sa perspicacité en matière de planification et stratégique —il ne faut pas oublier qu'il était à l'origine du centre de formation de l'Etoile qui est la véritable source de richesse pour le club. Il était tout simplement à l'origine de ma brillante carrière au sein de l'Etoile, je lui en suis vraiment reconnaissant. De plus, je dois mettre en relief la présence d'un personnage exceptionnel en la personne de feu Ezzedine Douik qui nous vouait une affection quasi paternelle, il avait une touche incommensurable. En bref, il était un complément d'excellence pour le tandem Mestiri-Jenayeh. De même, toujours dans cette continuité en matière de qualité d'encadrement, je dois relever la valeureuse opportunité qui m'était offerte en travaillant avec Me Abdejlil Bouraoui, un président au dévouement et à l'intégrité irréprochables. En bref, côtoyer des dirigeants de la trempe de ces messieurs était pour moi un facteur déterminant dans ma réussite footballistique et même dans mon mode de conduite dans la vie». Hakim Braham, un modèle à suivre «Sur le plan purement footballistique, j'étais chanceux de me retrouver au sein d'une pléiade de grands joueurs, bourrés de talent mais aussi de qualités humaines et comportementales marquantes, où les valeurs de solidarité et d'amour indéfectible pour le club étaient mises en relief au quotidien. J'avais la chance de pouvoir côtoyer des joueurs de la trempe des Abderrazak Chebbi, Garna, Ouahchi, Hssoumi et Hakim Braham qui m'avaient procuré une sorte d'immunité et m'ont assuré en permanence de leur précieux soutien moral à toute épreuve. Dans ce registre et à titre grandement symbolique et lors des stages de l'équipe, tout ce beau monde se réunissait dans ma chambre, histoire de me soutenir et me faire saisir mon importance au sein du groupe. Mais une mention spéciale va incontestablement à l'emblématique Hakim Braham. Ce dernier était pour moi un modèle, un éclaireur incontesté. A ses côtés, j'ai appris les notions de discipline et de respect de mon métier sur et en dehors des terrains. Au risque de vous étonner, je m'endormais régulièrement à huit heures du soir afin de pouvoir répondre présent sur le terrain. Il était un professionnel dans le sens pur et noble du terme. Il avait un impact certain sur l'équipe et sur ma propre personnalité». «L'Etoile, une identité et une école de vie» «Pour moi, appartenir à l'Etoile est une grande fierté, c'est un rêve de gosse qui s'est exaucé. Je dois tout à l'ESS qui m'a permis de forger ma personnalité et de me procurer les ingrédients de la bonne conduite au sein de la société avec toutes ses composantes. Ce qui m'honore davantage, c'est que même après la fin de ma carrière, j'ai la chance de toujours bénéficier de l'amour et de la considération de toutes les composantes de mon club mais aussi du large public de tous les clubs sans exception, ce qui est un acquis considérable et une fierté. En bref, l'Etoile est une école authentique de la vie. L'offre de Benfica ! Les performances du petit lutin n'ont pas laissé indifférents les recruteurs du club lisboète de Benfica. «Lors de la saison 86-87, j'ai reçu une offre alléchante du fameux club portugais Benfica avoisinant les 140 mille dollars —un montant colossal à l'époque— avec 35 mille dinars de salaire mensuel, mais mon père avait opposé un niet catégorique à mon départ étant donné que j'étais fils unique et qu'il tenait à ma présence à ses côtés. Chose que je ne regrette pas d'ailleurs tenant compte de l'attachement que j'avais pour mon pater qui était pour moi l'essence de mon existence. A cet égard je dois signaler que l'offre de Benfica était la première du genre pour un joueur tunisien».