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Mohsen Habacha (Hba), une référence dans le football tunisien : La tour de contrôle
Souvenirs - Souvenirs
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 07 - 2016

C'était le surnom accordé à l'emblématique Mohsen Habacha, l'un des arrières centraux de référence dans l'histoire du football tunisien. Tout simplement pour traduire la rigueur et le charisme incommensurables d'un défenseur qui a marqué de son empreinte l'Histoire de son club de cœur, l'Etoile, et de l'Equipe nationale.
Mohsen Habacha, ou «Hba» pour les intimes, fait partie de la trempe des joueurs-personnages qui ne passent pas inaperçus et qui ont laissé une empreinte indélébile parmi tous ceux qui ont côtoyé dans sa longue carrière de joueur ou en tant qu'entraîneur. Hormis son palmarès fort élogieux, jalonné de nombreux titres (3 titres de championnat, 2 coupes de Tunisie, une coupe Maghrébine des clubs champions, outre 2 coupes de Tunisie remportées en tant que coach de l'Etoile 81/83), ce sont surtout ses qualités athlétiques impressionnantes et sa grande rigueur qui ont fait de lui une véritable muraille au sein de la défense de l'Etoile, 14 ans durant où il a côtoyé six générations différentes et en équipe nationale. Un gladiateur hors-pair alliant rigueur physique et force mentale dans sa façon de négocier les matches et les différentes épreuves.
Un défenseur-buteur
L'une des qualités majeures de Habacha est sans aucun doute ce don de buteur inouï et précurseur pour un défenseur qu'il était, faisant de lui un défenseur-buteur d'exception à cette époque. A cet égard,il avait même réussi à planter trois buts en une seule rencontre face à l'ASM. «La qualité de buteur chez un défenseur, ça se travaille par le biais d'exercices spécifiques et permanents devant la cage. Pour s'y faire, il faut avoir un gabarit impressionnant, une bonne détente, un timing adéquat. A l'époque, on favorisait le travail spécifique pour chaque compartiment qui bénéficiait d'une journée supplémentaire réservée aux exercices spécifiques. Pour entretenir la qualité de jeu de tête, on jouait des séquences de volley-ball sur la base d'un jeu de tête en essayant carrément des smaches de la tête. On jouait également au basket-ball et au handball pour aiguiser les qualités de marquage, outre les slaloms : un aspect fondamental pour un footballeur et spécialement le défenseur. Même pour courir, il y a une technique spécifique : il faut le faire sur les pointes des pieds. Regardez la foulée de Ramy Bédoui qui est complètement incohérente voire erronée, puisqu'il court sur les plats des pieds ce qui est vraiment pénalisant. Pour revenir à ma vocation de défenseur central, je dois signaler à titre anecdotique que j'avais commencé ma carrière en tant qu'avant-centre avec les minimes, mais c'est Georges Berry, entraîneur de l'époque, qui m'avait converti en arrière central en me disant : «tu feras un grand défenseur central».
«61-62, une saison historique»
Telle est la formule hautement valorisante et chargée d'émotions employée par la tour de contrôle pour qualifier son attachement indéfectible au club sahélien. «L'Etoile c'est ma vie, c'est une véritable école, c'est un vivier de valeurs sportives et morales où on a appris les notions d'amitié, d'appartenance et de solidarité dans les moments difficiles. Dans ce registre, les saisons 61-62 et 62-63 ont été pour moi une tranche-charnière dans l'Histoire de ce grand temple qui y a connu des moments chargés d'émotions contradictoires, parfois même pathétiques alliant déception et grosse joie. En effet,comme vous le savez, l'Etoile a été dissoute en 61-62 par le président Bourguiba, une décision qui ressemblait à un véritable cataclysme et renvoyait à une réelle descente aux enfers. Après cette année de galère où on a dû, nous joueurs, rallier les rangs du voisin Stade Soussien afin de rester compétitif. Je dois signaler au passage que j'ai été courtisé avec mon frère Mohieddine par le CA et Chettali par l'USMO.
La saison d'après 62-63 a été celle de la résurrection et la consécration des vraies valeurs morales de l'Etoile et d'amour pour ce club. En effet, grâce à l'encadrement d'un grand Monsieur, en l'occurrence Hamed Karoui, la volonté farouche des joueurs de l'époque tels que Kanoun, Sahli, Gnaba, Chettali, Mougou et autres, tout cela nous a permis de remporter le doublé coupe-championnat avec tous les records possibles : zéro défaite, meilleure attaque et meilleure défense. C'était pour nous la saison de tous les défis sportifs et moraux, une saison de combat pour préserver l'identité et l'aura de l'Etoile dont on était les garants».
L'anecdote de la «kachabia» !
Pour témoigner de cet état d'esprit chargé de valeurs humaines lors de cette année exceptionnelle, Mohsen Habacha nous a raconté cette anecdote grandement significative. «Lors d'un déplacement à Gabès pour rencontrer l'équipe locale,et comme il faisait froid j'avais acheté une "kachabia", et j'avais décidé de la mettre en permanence et de ne l'enlever qu'à la suite de la première défaite de notre équipe. Et comme on a eu un parcours sans faute avec zéro défaite, j'étais dans l'obligation de la porter jusqu'au mois de juin en pleine canicule!!». Et de renchérir : «C'était une affaire d'hommes, on ne jouait pas pour l'argent, on jouait pour préserver les valeurs de notre club, pour mettre en exergue notre esprit solidaire, notre amour indéfectible pour l'Etoile qui passait avant tout le monde. J'ai tendance à vénérer toute personne qui travaille consciencieusement les intérêts de l'Etoile. Justement pour mettre en valeur cet état d'esprit sain qui régnait au sein de la famille étoilée,: lors d'un match de coupe face au ST en 1974, j'ai été expulsé par l'arbitre suite à quoi j'avais donné le brassard de capitanat à Othmane Jenayeh qui me l'avait rendu volontairement lors de la finale contre le CA».
L'expérience d'Ajaccio
La «grande muraille» a connu une brève expérience professionnelle à Ajaccio lors de la saison 69-70, écourtée encore une fois par un appel du devoir émanant de l'Etoile. «Suite à un match face au Maroc à Marseille, le président d'Ajaccio, Ferracci, avait sollicité Mhammed Driss pour m'enrôler et c'était chose faite puisque j'avais porté le maillot de ce club durant la saison 69-70 mais sans pour autant jouer beaucoup de matches(6 ou 7), étant donné qu'il y avait le grand Marius Trésor qui était une icône à l'époque. L'année d'après, l'entraîneur de l'Etoile Drénovac avait exigé mon retour et je ne pouvais guère refuser l'appel du devoir. Par la suite, Majid Chettali avait pris les commandes de l'équipe et m'avait mis durant toute la saison sur le banc. Mais l'année d'après, je me suis remis au travail avec beaucoup de volonté ce qui m'a permis de remporter le championnat l'année suivante tout en étant titulaire à part entière. Moralité de l'histoire, c'est une belle leçon de force de caractère pour les joueurs d'aujourd'hui qui baissent les bras quand ils sont mis sur le banc des remplaçants».
Un coach au caractère acide mais protecteur
Le personnage de Habacha est indissociable, qu'il soit joueur ou entraîneur, puisque il a avait continué à véhiculer les mêmes valeurs d'amour pour le club, de solidarité et de l'effort chez tous les joueurs qu'il a eus sous sa coupe. Un parcours de coach jalonné de succès avec à la clé deux coupes remportées en 80-81 et 82-83. «J'ai été très sévère avec les joueurs, certes, mais je cherchais en permanence à créer un groupe solidaire et ayant le sens des sacrifices. Chaque samedi, je réunissais les joueurs chez moi autour d'un gâteau pour joindre l'utile à l'agréable : partager des moments familiaux et visionner nos adversaires».
Le personnage de Habacha ne peut laisser personne indifférent et ne peut susciter que l'admiration, compte tenu de ses qualités humaines et footballistiques unanimement reconnues par ses coéquipiers et amis. Abdesselem Adhouma en premier qui est un véritable alter ego pour l'emblématique n°5 de l'ESS «C'était un défenseur exceptionnel, avec de surcroît un don de buteur puisqu'il marquait chaque saison entre 7 à 8 buts. J'avis beaucoup de complicité avec lui sur le terrain et je cherchais toujours par des renversements de jeu à lui offrir les meilleures situations pour marquer. Il est sévère, mais c'est un grand homme. C'est un frère».
L'autre compagnon de route de «Hba» n'est autre que l'une des figures de proue et tout aussi emblématique de l'Histoire de l'Etoile, à savoir Raouf Ben Amor qui n'a pas tari d'éloges sur l'ex-tour de contrôle. «Mohsen a plein de qualités footballistiques et humaines. Avec son gabarit, son aura, il a porté haut les couleurs de l'Etoile. De plus, il a toujours le cœur sur la main. Il a un cœur en or. Il aurait pu être respecté et valorisé par son club, l'Etoile, d'une manière plus accrue».
Quand on côtoie des personnages d'une telle envergure, d'une pareille profondeur morale et psychologique, on ne peut que mesurer davantage la médiocrité des temps qui courent !


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