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Le mal et la thérapie
EST — Quand chaque jour est un combat
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 10 - 2016

Entre la manière d'alterner temps de jeu, formules et raisonnement, l'impératif de remise en cause, de mobilisation et d'évolution pointe à l'horizon de l'équipe espérantiste...
Un paradoxe : avec un effectif plus que jamais étoffé, l'Espérance ne parvient pas à s'élever et à se dresser à une certaine hauteur. Plus que les résultats acquis, la manière de jouer de l'équipe, le rendement et le comportement des joueurs sur le terrain ne semblent pas favoriser un véritable projet de jeu, et encore moins la pérennité du système. La réalité est là : l'Espérance ne saura évoluer qu'avec les arguments et le moyens susceptibles de valoriser le jeu de l'équipe et lui donner une plus grande dimension, les initiatives et les prises de risque. Aussi ciblés soient-ils, les recrutements et les renforts devraient s'inscrire dans l'optique de déroger à la règle. La prestation sur le terrain ne devrait en aucun cas être celle d'une équipe ordinaire. Equipe à battre dans pratiquement tous les matches, elle est souvent appelée à faire face à tous les aléas. Ici et là, elle devrait assurer quelque chose de qualité optimale qui permettra aux joueurs de progresser, tant individuellement que collectivement. Cela peut même défier le bon sens de la logique, mais surtout appuyer l'idée d'un football sensible à la solidarité, à la solidité et à la détermination.
Le dernier match nul concédé contre le CSHL est une belle leçon à retenir. Il devrait être en définitive encore plus bénéfique pour les réactions qu'il suscite que pour les défaillances et les manquements à combler. Un dérapage qui témoigne de rétrécissement et de formes inarticulées de jeu. Surtout lorsque l'équipe se permet de présenter un modèle qui n'est pas le sien.
On serait tenté d'en dire encore plus sur une équipe appelée à relever les défis, à se valoriser, à accéder à un palier supérieur. Au-delà des résultats, c'est la vocation d'un ensemble qui, une fois sur le terrain, devrait savoir gérer ses matches et apprendre à contenir la pression.
Plus qu'un constat, c'est une évidence : en football, il y a et il y aura toujours la dictature du court terme. Tout est remis en question à chaque match. A chaque instant. Dans sa tendance de soulèvement, accentuée notamment par le renforcement de l'effectif, la formation espérantiste aurait plus que jamais besoin d'assurer une véritable corrélation entre le niveau de jeu et ses les contraintes de résultats.
On ne se résout jamais à parler de résultat sans se soucier de cette impression forte destinée à valoriser la possession et l'utilisation de la balle, les choix tactiques et les différentes appréhensions. Forcément, l'équipe n'a plus le droit de perdre des points, et encore moins se résigner dans un football de bas étage. Il y en a de ces matches et de ces épreuves qu'elle n'a point le droit de rater, ou encore de gâcher.
Aussi étrange que cela puisse paraître, il nous semble qu'il manque encore du vécu à certains joueurs, même s'ils donnent des fois l'impression d'en avoir accumulé surtout dans la difficulté.
Pour une meilleure expression collective
L'éducation footballistique est la plupart du temps accompagnée d'une belle leçon de réalisme. De par son statut, son passé et son histoire, mais aussi et surtout la place qu'elle occupe dans le football tunisien, l'EST ne peut pas continuer à faire, à travers son staff technique et la prestation de ses joueurs, un mauvais usage des notions footballistiques, et encore moins oublier ses repères et ses fondamentaux.
La priorité serait une bien meilleure expression d'ensemble et la multiplication des phases de jeu abouties. Rendre aussi les choses à leur juste valeur et à leur place réelle en commençant par les détacher de tout ce qui est de nature à compromettre la vocation de l'équipe, ou encore la conditionner outre mesure.
Parfois, les difficultés permettent d'avancer, mais l'Espérance ne devrait en aucun cas céder aux aléas d'un football dénaturé. Entre la manière d'alterner temps de jeu, formules et raisonnement, l'impératif de remise en cause, de mobilisation et d'évolution pointe aujourd'hui à l'horizon...
Les joueurs espérantistes ont besoin d'avancer tous dans le même sens, dans la même direction. Cela implique des valeurs, une ligne de conduite, une culture de jeu et de la gagne. Cela veut dire plus de régularité dans le rendement. Cela veut dire aussi avoir les dispositions nécessaires pour jouer les premiers rôles. Mais surtout le mental pour le faire.


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