Les Nordistes craignent aujourd'hui que la mauvaise passe ne s'éternise On fait ce qu'on peut, est-on tenté de dire! Ce que le CAB est en train d'endurer est le résultat de deux années mal gérées, ou plutôt gérées à la façon de quelqu'un qui ne se soucie pas de l'intérêt suprême du CAB. Contre l'ESS, la défaite est on ne peut plus logique, mais c'est la manière avec laquelle elle a été consommée qui dérange. On ne va pas nous faire croire qu'avec un tel effectif, les Cabistes étaient capables de vaincre le champion sortant, à Sousse même. Face à l'USBG, ce n'était pas vraiment une surprise non plus. Déjà, la saison passée, le CAB avait laissé des plumes devant ce même adversaire avec comme entraîneur un certain Sofiène Hidoussi. Et c'est sur le même score de 1 à 0 que les Nordistes ont été défaits, alors que la qualité du groupe était bien meilleure. Certes, le CAB a gagné deux matches en ce début d'exercice et fait un résultat de parité contre l'USTataouine, récoltant 7 points en 3 rencontres. Seulement, l'Etoile à Sousse et l'USBG à Ben Guerdane sont plus difficiles à jouer que la JSK d'aujourd'hui à Kairouan et l'Olympique de Sidi Bouzid au Stade 15-Octobre. Il faut donc se rendre à l'évidence et ne pas laisser les sentiments prendre le dessus. Le problème du CAB se situe ailleurs que dans les résultats. Ceux-ci ne sont en fait que la conséquence logique et attendue de la politique menée depuis des années au sein du club : négliger la formation des jeunes, laisser filer les meilleurs éléments vers d'autres clubs, certes, contre des sommes faramineuses, recruter un grand nombre de joueurs pas obligatoirement du calibre du CAB au point que l'équipe «jaune et noir» devient méconnaissable et accuse un déficit jamais égalé dans l'histoire du club nordiste. Ce lourd héritage, entériné lors de l'assemblée générale évaluative par une poignée d'adhérents tous acquis à la cause de l'ancien comité directeur, et laissé au nouveau président, Abdessalem Saïdani, sera pratiquement impossible à combler dans le court et le moyen terme. Dans de telles conditions, comment peut-on travailler l'esprit tranquille ? Pourtant, il ne faudrait pas être sorcier ou visionnaire pour comprendre que le CAB est dans de mauvais draps. C'était tout simplement prévisible. La preuve est qu'on ne s'est pas bousculé au portillon pour relayer l'ancien président. Personne dans la grande famille cabiste n'est dupe, à cet égard ! Les fans bizertins essaient de trouver des solutions pour sauver le club de toute désagréable surprise en fin de saison. La situation financière est tellement catastrophique qu'on ne voit pas une sortie sans dégâts. Les résultats ne peuvent pas être autrement avec une équipe composée essentiellement de joueurs très moyens. Il est utopique de penser qu'un entraîneur possède une baguette magique pour maintenir le CAB parmi les meilleurs. Ce sont plutôt les bons joueurs qui font un bon entraîneur. Et personne ne désire se mouiller pour laver le linge des autres, surtout quand il est sale !