• Le 8 octobre En 1992 et dans le cadre du projet présidentiel d'aménagement et de mise en valeur du parc national de Carthage-Sidi Bou Saïd, et suite à la signature d'une convention de concession avec un promoteur culturel, la cathédrale Saint Louis, après de longues années de fermeture, est transformée en un temple voué aux différentes expressions artistiques. Peinture, photo, design, mode, musique, danse... l'espace, restauré, ses murs rafraîchis et ses toitures consolidée, s'adapte à toutes formes de création. Dans ce lieu surplombant la mythique colline de Byrsa, désormais rebaptisé Acropolium de Carthage par Mustapha Okbi, le nouveau maître des lieux, retentissent depuis seize ans, à chaque arrivée de l'automne, les sons des violons, des harpes, des pianos, l'écho de mélodies classiques, de sonates aériennes, de lieds romantiques et de langoureux chants lyriques. L'Octobre musical, qui s'est imposé très vite dans notre paysage culturel, n'a pas arrêté de rallier à ses rangs de nouveaux adeptes toujours plus nombreux et de passionnés mélomanes toujours fidèles à ce rendez-vous automnal mis sous le signe de la grenade. De son bureau à l'Acropolium couvert d'affiches des différentes sessions de l'Octobre musical, Mustapha Okbi met les dernières touches au programme de cette saison. Il affirme : " N'est-il pas naturel de s'habituer au goût des bonnes choses ? La musique classique n'est pas une musique contre-nature, elle a de tout temps été appréciée, que vous soyez tunisien, américain, ivoirien. Mozart, Chopin ou Beethoven font partie de la culture universelle. De la même manière que la littérature française, russe ou arabe circulent dans un fonds culturel appartenant à tous ". En 2010, la moisson prévoit beaucoup de solos de piano, à côté de spectacles de chant, de duos d'instrumentistes, de trios, de quatuors qui interpréteront des pièces musicales tirées des répertoires de grands compositeurs baroques, romantiques, contemporains. Alia Sellami et Ibrahim Maalouf : le concert inédit Dix-sept concerts en tout, offrant plusieurs clous dont la soirée d'ouverture (le 8 octobre), qui présentera " Les voix de l'Opéra de Tunis ". Cette formation de quarante voix sera celle qui investira les murs de la prochaine Cité de la culture. Le 19 octobre, et à la suite de deux journées de résidence de création dans l'ancienne basilique, Ibrahim Maalouf, Alia Sellami et quatre membres de l'Ensemble Aloès qu'elle dirige depuis quatre ans présenteront un concert inédit mêlant solo de trompette et chant a cappella. Lui est franco-libanais, agité par une musique à la fois orientale, jazz, rock et électro. Elle est franco-tunisienne, chanteuse et musicienne, voyageant avec beaucoup d'assurance et de talent d'un registre à l'autre, jazz, opéra, chant spirituel…La rencontre entre ces deux artistes, conçue sous le signe des identités multiples, promet d'être heureuse. En cette année 2010, célébrant le 200e anniversaire de la naissance de Chopin en Pologne, sa terre natale, où s'élevèrent partout les notes composées par ce musicien de grand génie, il était normal que l'Octobre musical programme une soirée Chopin. L'instrument roi y sera le piano qui, sous les doigts de la Tuniso-Belge Roberte Mamou, fera retentir des polonaises, préludes, nocturnes, valses imprégnés de cet sensibilité romantique et passionnée qui font de Chopin un artiste universel. L'Italie, le Brésil, le Japon, l'Allemagne, la France, la Hongrie et bien d'autres pays encore seront au rendez-vous de la nouvelle saison classique de l'Acropolium. L'œil pétillant, comme à son habitude, et le sourire aux lèvres, Mustapha Okbi confie : " Malgré des coupes sérieuses dans les budgets culturels, la plupart de nos partenaires de la coopération internationale ont maintenu leur participation à l'Octobre musical ". L'esprit de constance de la manifestation a fini par gagner...