Avec ce film, Asghar Farhadi se révèle maître de la composition.. Son film représentera l'Iran aux Oscars 2017 et a déjà réussi un passage glorieux au dernier Festival de Cannes en remportant les prix du scénario et de l'interprétation pour son acteur Shahab Hosseïni. «Le Client» d'Asghar Farhadi raconte l'histoire d'un jeune couple de la classe moyenne mis à l'épreuve. Une chronique aussi bien théâtrale que cinématographique sur la société iranienne. Ce film magistralement réalisé est sorti mercredi 9 novembre en France. Des cris, des regards effrayés, des locataires qui courent dans tous les sens pour se mettre à l'abri. L'immeuble semble s'écrouler. D'une seconde à l'autre, Emad (Shahab Hosseini), professeur et comédien de théâtre, et sa femme Rana (Taraneh Alidoosti) doivent évacuer leur appartement du centre de Téhéran. Le propriétaire de leur appartement étant insolvable, ils se retrouvent pratiquement à la rue. Un collègue de leur troupe de théâtre leur loue alors un appartement qui vient d'être libéré. Hélas, le coup de chance se transforme rapidement en cauchemar. Rana vient d'être agressée par un inconnu, à l'intérieur de leur nouvel appartement. Traumatisée, elle ne peut plus rester seule dans l'appartement. La symbolique d'un immeuble fissuré Depuis le 11 septembre, on connaît la puissance symbolique d'une tour effondrée. Dans «Le Client», Asghar Farhadi se contente d'un immeuble fissuré. Ce déménagement forcé brise le bonheur du jeune couple et met en lumière plein de points sensibles de la société iranienne. Dans le film, hors de question pour Rana de porter plainte à la police. Elle craint le regard des autres et sait que dans cette société, la faute morale retomberait inévitablement sur elle. N'était-ce pas elle qui avait laissé la porte ouverte ? Et personne ne critiquera que leur «ami» eût «oublié» de signaler que l'appartement a été longtemps habité par une femme avec des mœurs très légères. Est-ce un ancien client qui l'avait surprise sous la douche ?