Les jeunes élites sont vite mis à l'écart. «Il est de plus en plus difficile de former des jeunes qui arrivent à percer en équipe senior. Les élites supposés être l'antichambre pour pouvoir relever leurs aînés éprouvent des difficultés à s'imposer avec les seniors. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de talents mais plutôt la politique générale qui est menée est défaillante ces dernières années. La responsabilité revient au premier responsable et à l'entraîneur. Tout le monde veut des résultats immédiats. On ne prend pas son temps pour accompagner les jeunes dans la catégorie élites durant 2 à 3 ans. Et quand un entraîneur désire effectuer un travail sérieux au cours duquel on ne brûle pas les étapes et que les résultats ne suivent pas, on l'écarte sous la pression du public. C'est le cas de Mondher Kbaïer, il y a à peine deux ans. Et pourtant, il a fait du beau travail dans ce sens. On a vu Machani, Saïdani, Rjaïbi, Zoubeïr Darragi émerger. Mais sa mission n'était pas achevée et il a dû quitter le CAB. Avec Youssef Zouaoui qui est venu avec un programme, cela a capoté en cours de route. Dans les années 80, le même Youssef Zouaoui a réussi à remporter des titres car il a pu mettre en application son projet de formation grâce à la forte personnalité du président Mhamed Belhadj. Les jeunes talents de l'époque, Mondher Mokrani, Salah Chellouf, Hosni Zouaoui, Yassine Dziri, Hmaïed Romdhana, Turki, et Mourad Gharbi, ont été lancés dans le grand bain, encadrés par Ben Saïd, Mahaouachi, Larbi Baratli, Mohamed Salah Kchok, sans oublier les joueurs d'exception que sont Ben Doulet, Mohsen Gharbi, Mansour Shaïek et nous en oublions. Et les titres ne se sont pas fait attendre. Aujourd'hui, outre l'infrastructure qui n'est pas adéquate, c'est l'utilisation des jeunes dans la préparation qui laisse à désirer. Les jeunes qui accèdent en équipe senior ne sont pas utilisés à bon escient. Il y a à peine quelques semaines, Rouahi Chaker, Ben Zitoun, Maruissi Abderahmen, Mahmoud Nahdi, Bilel Mechergui jouaient en amical, lors de la préparation d'avant-saison avec des étrangers et des locaux qui étaient venus au CAB pour des tests. Tous ces jeunes censés être dans le groupe retenu pour débuter la saison se retrouvent mis à la marge, perdant du coup leurs repères. Chaque technicien qui débarque au CAB pense à recruter. Celui-ci aimerait voir se renforcer de deux attaquants, celui-là de deux latéraux. On fait venir 8 à 10 joueurs, on perd du temps et la cohésion du groupe et donc les automatismes assimilés de l'exercice précédent. Nos espoirs sont bons à l'image de Sandouk, Slim Jendoubi, Mhedhebi Béchir, un jeune du SAMB et bien d'autres. Il suffit de bien les encadrer ! Il ne faut pas être pressé dans la formation des jeunes. Il faut savoir patienter, notamment quand on n'a pas beaucoup de moyens. Enfin, nous pensons qu'il est plus que temps d'investir dans la formation des jeunes. Et surtout donner à chacun d'eux sa chance».