Kebaier met l'accent sur les difficultés d'adaptation tactique aux différentes situations éprouvées par l'équipe de Tunisie. «Nous ne devons pas rester prisonniers d'une seule organisation», martèle-t-il. «L'objectif est atteint. Il ne faut pas faire la fine bouche: le plus important, ce sont les trois points. La dernière phase des éliminatoires n'est pas très longue : tout juste six matches, chacun valant son pesant d'or, une finale à part. Quand on dit que chaque point compte double, ce n'est point gratuit ou exagérer l'importance de l'enjeu dans ce cas de figure. Pour ce qui est des retrouvailles tuniso-libyennes de vendredi dernier à Alger, naturellement, compte tenu du fait qu'il s'agit d'un derby, chacun effectue la meilleure préparation possible. Au premier half, les Aigles de Carthage ont éprouvé énormément de difficultés à installer leur jeu et imposer leur suprématie. En face, vifs et rapides, les hommes de Jalel Damja ont récupéré beaucoup de ballons, permuté sur les ailes, assuré la mainmise au milieu et même inscrit un but refusé par l'arbitre. Heureusement que le début de la seconde période a enregistré un tournant décisif: non seulement le penalty qui nous donnera la victoire, mais également l'exclusion d'un joueur libyen. A partir de ce moment, on aurait bien aimé voir les nôtres conforter leur avance au score par un autre but. Mais la Libye continuait à lutter, y compris à dix. Le gâchis a consisté à aligner quatre défenseurs pour un seul attaquant adverse. Il aurait fallu que nous témoignions d'une certaine flexibilité tactique afin de ne pas rester prisonniers d'un seul schéma tactique ou d'une même organisation. Je demeure convaincu que cette faculté d'adaptation sera la clé de la réussite dans le reste du parcours mondialiste. N'ayons pas la mémoire courte: malgré la victoire (2-0), le match inaugural devant la Guinée a trahi beaucoup de lacunes, la chance ne nous a pas lâchés et on a gagné. Rebelote face à la Libye où nous avons risqué le pire. Devant la République Démocratique du Congo, cela risque de ne pas pardonner. Il y a danger si l'on compte encore une fois sur le même scénario. Nos adversaires visionnent parfaitement nos rencontres et étudient à fond notre jeu. Alors, attention: les trois points du succès ne doivent pas cacher les lacunes ou nous anesthésier. Il reste encore beaucoup de travail à faire. Heureusement qu'il reste presque un an avant le match décisif face à la RDC. Grave perte d'équilibre Le sélectionneur national connaît mieux que quiconque les lacunes sur lesquelles il doit travailler. On a un jeu rapide qui s'appuie sur un Khenissi très important dans le dispositif. Il peut nous valoir des satisfactions. En possession du ballon, on sait faire mal à l'adversaire. Toutefois, il reste à travailler les situations où nous perdons le ballon, surtout dans notre moitié de terrain. Là, nous ne sommes plus en équilibre, on s'expose dangereusement à la manœuvre adverse. Vous savez, la moitié des erreurs commises devant la Libye risquent d'être payées cash dans le match de vérité contre la RDC. Elles ne nous laisseraient aucune chance face aux véloces et puissants attaquants congolais».