Sans se montrer très brillante, l'équipe de Tunisie fait parler son réalisme et empoche trois précieux points qui lui donnent (provisoirement) la tête du groupe A. Une marche à pas sûrs vers le Mondial ? Stade Omar-Hamadi d'Alger, soirée douce, pelouse en tartan, public estimé à 4000 spectateurs. Libye-Tunisie (0-1). Score à la mi-temps (0-0). But de Wahbi Khazri 50' sur penalty. Arbitrage de Davies Ogenche Omweno (Kenya), assisté par O'Michael Berhe Tesfagiorghis (Erythrée) et Theogene Ndagijimana (Rwanda). Avertissements: Khenissi 32' et Dhaouadi (Tunisie); Salama 16' (Libye). Expulsion: Salama 48' (Libye) pour 2e avertissement. Tunisie: Mathlouthi, Nagguez, Maâloul, Abdennour, Dhaouadi, Mohsni, Ben Amor, Sassi, Khazri (Bguir 83'), Ben Hatira (Sliti 46')- Khenissi (Harbaoui 90') Libye: Nachnouche, Jemal, Sabou, Abboud, Salama, Amami, Mosrati, Ben Ali (Tobal 60'), Mounir (El Mangouch 74'), Al Masri, Seltou (Zaâbia 62'). Après les vives polémiques de la veillée d'armes, place au jeu. L'enceinte située au nord d'Alger, au quartier de Bologhine juste au bord de la mer, fief de l'USM Alger, résonne des chants des nombreux supporters tunisiens qui ont effectué le déplacement. Aucun avantage de part et d'autre puisque le match se joue sur terrain neutre. Les statistiques sont édifiantes: les nôtres n'ont jamais battu la Libye chez elle, mais là, on ne peut pas vraiment parler d'un match à domicile pour les Libyens qui doivent l'emporter après la déconvenue de Kinshasa (4-0). Kasperczak est fidèle à sa défense avec trois axiaux. Au bout d'un long suspense, Mathlouthi tient finalement sa place dans les bois. La seule petite surprise consiste en la titularisation de Khenissi, préféré à Harbaoui à la pointe de l'attaque. De son côté, Jalel Damja, qui a relevé l'Espagnol Javier Clemente, donne la part belle aux joueurs locaux sur lesquels il s'appuie. Sur la première réelle occasion, la Libye croit ouvrir le score par l'Anglo-Libyen Ahmed Ben Ali, né à Manchester, dont la tête bat largement Mathlouthi, mais l'arbitre kényan Ogenche signale une faute de l'attaquant des chevaliers de la Méditerranée (9'). Une décision qui a étonné le camp libyen. Durant ce premier quart d'heure, le team national se signale tout juste par une tentative de lob des 40m effectuée par Ben Hatira (4'), et un tir dévissé de Khenissi largement hors du cadre (14'). La Libye monte en puissance. La tête de Hamdou Al Masri a failli faire mouche suite à un corner côté gauche. Après un hors-jeu inexistant sifflé contre Maâloul, Nagguez sauve opportunément de justesse devant Seltou qui s'engouffrait dans l'arrière-garde tunisienne (27'). A la demi-heure, Al Mootassem Mosrati adresse une frappe flottante des 30m qui trouve un Mathlouthi, vigilant. Durant cette première demi-heure, isolé et peu sollicité, Khenissi est carrément transparent. Frustré, il commet une faute qui lui coûte le carton jaune. Il n'est pas du reste le seul à être inoffensif puisque Ben Hatira est pris dans le piège du hors-jeu (37'). Les copains de Abdennour souffrent beaucoup pour neutraliser la vivacité et la technique des hommes de Jalel Damja, lequel paraît avoir requinqué un ensemble qui ne jouit pourtant guère d'un crédit immense puisqu'il pointe à un bien modeste 76e rang mondial, et une non moins insignifiante 20e place africaine. A la toute dernière minute de ce premier half plutôt décevant quant à la production des Aigles, Maâloul adresse une belle ouverture pour Dhaouadi qui, seul au premier poteau, manque une remise facile pour Khenissi. Khenissi finalement décisif L'équipe de Tunisie allait-elle finalement se relâcher et mettre de la percussion et du mordant après le repos ? La réponse n'allait pas tarder. Une belle ouverture de Ben Amor trouve Khenissi qui accélère plein axe et met dans le vent Ali Salama, contraint de commettre l'irréparable. Carton jaune, son deuxième pour Salama synonyme d'expulsion, et penalty que se charge de transformer Wahbi Khazri, le keeper libyen Mohamed Nachnouch voyant le cuir lui passer sous les bras (50'). Les Aigles gèrent la partie devant un adversaire évoluant en infériorité numérique et qui commence à se ressentir du manque de compétition de la plupart de ses joueurs. La partie somnole un gros quart d'heure avant que Al Masri ne parte côté gauche et n'adresse une frappe sur le petit filet. Naïm Selliti, entré en jeu dès la reprise, lui répond en s'ouvrant l'axe du but et en décochant une frappe qui — le rebond sur un tartan oblige — met Nachnouche en difficulté (77'). Les latéraux, notamment Maâloul, continuent d'abattre un travail colossal dans l'organisation à trois axiaux de Kasperczak. Sliti, l'attaquant de Lille, obtient un coup franc plein axe qu'il tire lui-même, Nachnouch réussit un petit exploit (84'). Dans la minute qui suit, Khenissi a failli faire parler son efficacité de la tête. Avec la rentrée de Bguir, Sliti prend le couloir droit. Grosse frayeur à la 87' quand Zaâbia loge le ballon dans les filets de Mathlouthi, mais le drapeau de l'assistant avait signalé une position indiscutable de hors-jeu. Les Aigles gèrent tranquillement une fin de match qui a vu leur adversaire, essoufflé, tirer la langue. Rendez-vous au mois d'août prochain, le tournant consistera alors en la réception de la République démocratique du Congo qui se déplacera demain à Conakry pour croiser le fer avec la Guinée.