Penauds, les copains d'un Khazri nerveux sont passés à côté de leur sujet. Ils ont rendu hier une copie absolument à revoir Stade olympique de Gabès, temps couvert, pelouse moyenne, public nombreux (près de 10 mille spectateurs) Tunisie et Mauritanie (0-0) en amical. Arbitrage de Samir Kezzaz assisté par Abdallah Filali et Yahia Naouali (Maroc). 4e arbitre Mohamed Said Kordi. Avertissement: Ali Maâloul 90+6' (Tunisie). Expulsions: Wahbi Khazri 58' (Tunisie) et Mustapha Diaw 58' (Mauritanie) Tunisie: Jeridi, Mathlouthi, Maâloul, Ben Youssef, Dhaouadi, Abdennour, Ben Amor, Azouni (Oueslati 70'), Sliti (Beguir 70'), Khazri, Harbaoui (Touzghar 68') Mauritanie: Mohamed Salaheddine Boubaker, Mustapha Diaw, Sally Sarr (Yalli Diarra 69'), Abdoul Ba, Harouna Cissé (Ali Aïd 28'), Khassa Camara, Diallo Guidiley, Mohamed Dellahi, El Id, Baguili Babacar, Ismael Diakité. Et maintenant, on fait match nul à domicile contre la Mauritanie, 119e mondial ! Tout le monde craignait d'une certaine façon que ce derby maghrébin arrivant quatre jours après un autre devant la Libye à Alger ne soit le match de trop. Ces appréhensions se sont avérées fondées, les Aigles s'enfonçant hier dans un jeu décousu, sans idées directrices, emprunté et lent, bref, donnant franchement l'impression d'une corvée à accomplir. Finalement, il s'avère que personne ne voulait de ce match-test, pas même les remplaçants dont on pensait qu'ils chercheraient à marquer des points. Tout le monde n'avait qu'une pensée: revenir sain et sauf dans son club en vue de la reprise des championnats. Soit tout à fait le contraire de la Mauritanie, certes éliminée de la coupe d'Afrique 2017 de justesse dans une poule où le Cameroun était passé, mais qui pense d'ores et déjà à la prochaine édition. Le sélectionneur Corentin Martins, l'ancien feu follet d'Auxerre, peut se montrer satisfait. Ses hommes ont parfaitement honoré leur contrat. Ceux de Kasperczak ne peuvent pas en dire autant. Ils réussirent même l'exploit de se mettre sur le dos le public de Gabès, pourtant venu nombreux et tout à son plaisir d'accueillir l'équipe nationale pour la première fois de son histoire. Au milieu du second half, face au festival affligeant de maladresses des siens: passes répétées à l'adversaire, actions désordonnées et imprudences incroyables que lui proposaient ses favoris, il prit même fait et cause en faveur des Mourabitoune. D'autant que ceux-ci respectaient leurs couleurs et leur boulot en prenant au sérieux cette partie et en faisant le spectacle. A l'image d'un Ismael Diakité qui fit des misères à l'arrière-garde tunisienne, partant de loin dans le dos de Mathlouthi, côté gauche, et semant la panique au cœur de la défense de Rami Jeridi, condamné à l'exploit, soit une parade extraordinaire à la cinquième minute du temps additionnel alors que tout le monde croyait au but. Le même attaquant marsois s'était procuré l'autre occasion très nette de ce match à la 68e minute quand il prit de vitesse la défense tunisienne et adressa un tir croisé sur le montant de Jeridi. Khazri perd les pédales La manœuvre tunisienne fut a contrario laborieuse, à l'image d'un Khazri qui parut fatigué et un Sliti qui ne réédita jamais sa seconde mi-temps d'Alger. Tout juste retiendra-t-on quelques tentatives pas très tranchantes: Sliti (5'), Harbaoui (11' et 31'), Khazri (48', tir repoussé sur la ligne de but), Maâloul (62', son coup franc passe devant Harbaoui, le rebond met en difficulté le keeper visiteur Salaheddine Boubakar), Abdennour (88' tête au-dessus), Mathlouthi (90+3', il aurait pu bénéficier d'un penalty). Les Aigles rentrèrent à la mi-temps dans les vestiaires sous les sifflets. Leur second half ne fut pas d'une meilleure qualité. Le vilain geste de Wahbi Khazri qui lui valut l'expulsion, lui et Mustapha Diaw à la demi-heure, démontre amplement le manque de concentration des copains d'Abdennour, nerveux et fébriles pratiquement dans tout ce qu'ils entreprenaient. Pour sacrifier à la fameuse formule, un match à oublier au plus vite. Par contre, ce qu'il faudra vraiment retenir, c'est la consolidation de l'infrastructure à Gabès qui avait hier rendez-vous avec le team national pour la première fois. Le public sudiste a répondu présent. On ne peut malheureusement en dire de même de ses favoris. Quoiqu'il en soit, des travaux vont être engagés dès cette semaine au stade olympique de la ville du henné qui va bénéficier de l'éclairage et d'un tableau lumineux. Il y a au moins cela de gagné ! Heureusement que ce n'était qu'un simple match amical. Car avec cet esprit-là et ce jeu tristounet, l'équipe de Tunisie a évité hier tout simplement le naufrage.