Le débat sur le projet du budget de l'Etat de 2017 a démarré, vendredi, tambour battant dans l'hémicycle de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP). Des députés ont, tour à tour, pris la parole pour exprimer leurs attentes et appréhensions face à un budget qui a fait couler beaucoup d'encre. Trois volets semblent avoir tracassé les députés: Gel des majorations salariales, marasme économique et réhabilitation de la valeur travail. A entendre le député Karim Hellali (Afek Tounes), le budget de 2017 est «ambitieux» et vient décréter une batterie de mesures à caractère social qu'il importe de ne pas omettre, citant à ce titre le «Contrat dignité» qui profitera à 25 mille jeunes et un train de mesures au profit du logement social. Plutôt pragmatique, le député a affirmé que la Tunisie ne peut pas poursuivre la politique de majoration salariale empruntée il y a cinq ans, dénonçant un manque de visibilité politique sur nombre de dossiers nationaux et l'absence d'une vision globale autour des caisses sociales. Il a, à ce titre, défendu la décision du gouvernement de geler les majorations salariales en attendant d'élaborer une stratégie claire de ces dossiers nationaux, estimant que ce choix est «responsable» et se déclarant pour un dialogue avec les partenaires sociaux du gouvernement. Dans la même ligne d'idées, le député Hatem Fergani (Nida Tounès) a appelé les Tunisiens à faire preuve de responsabilité en temps de crise, imputant la détérioration de la situation économique à la sur-revendication, à la régression de la production et à l'hypertrophie de la masse salariale qui s'élève à 62% du PIB». Il a appelé à cet égard la diaspora tunisienne à contribuer massivement à la relance économique, dès lors qu'elle est le deuxième pourvoyeur de devises après le secteur touristique. En contrepartie, le député Jilani Hammami (Front populaire) a indiqué que face à la montée de la contestation sociale et la dépréciation du pouvoir d'achat du citoyen, le gouvernement semble enrôler dans la logique de «la fuite en avant». Ce budget, a-t-il dit, va creuser la crise. En guise d'alternatives, le député Ghazi Chaouachi (Bloc démocratique) a plaidé pour un dialogue socioéconomique de sortie de crise. Préalable nécessaire, redorer les valeurs de travail pour atteindre l'objectif de 2,5% prévu au titre de 2017, a préconisé Olfa Sokri Cherif, députée indépendante. Levée à 13h avant de reprendre à 15h, la séance du débat s'est poursuivie jusqu'à 21h30.