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Quand la diversité se fait dynamique
Exposition — Lieux saints partagés
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 11 - 2016

Là où les traditions se pénètrent, fait signe un patrimoine de coexistence qui appelle le visiteur à faire mémoire.
L'exposition qui a lieu actuellement dans les murs du musée du Bardo — Lieux saints partagés — est le fruit d'une collaboration entre le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem, Marseille) et l'Institut national du patrimoine. Cette collaboration a sans doute permis de donner une dimension plus locale, plus tunisienne, à un message dont le souci est de rappeler au visiteur que les traditions religieuses en Méditerranée n'ont pas toujours vécu sous le signe d'une stricte séparation. Autour de tel lieu, de tel saint ou de tel personnage prophétique, les fidèles des trois religions monothéistes se mêlent parfois en un seul mouvement d'adoration... C'est ainsi par exemple que musulmans et chrétiens se retrouvent dans la Basilique de la Nativité, à Bethléem (Palestine) ou dans la Grotte d'Elie, au Mont Carmel, où ils sont rejoints par les juifs et les druzes. Le prophète Elie, Elyès dans le Coran, est au centre d'une vénération qui rassemble les représentants des trois religions : «Nous, les Bédouins, nous l'appelons le Verdoyant...», précise un Palestinien d'âge mûr dans une vidéo qui tourne en boucle sur un écran disposé, avec d'autres, parmi divers objets à caractère religieux.
Le choix du musée du Bardo, comme on a eu l'occasion de le souligner lors de l'inauguration de l'exposition le 18 novembre dernier, est lié aux événements dont il a été le théâtre le 18 mars 2015, quand deux jeunes terroristes embrigadés par l'EI ont ouvert le feu sur des touristes. Une façon de montrer qu'à travers un tel lieu, et malgré ou à cause de ce qu'il a subi, le pays réaffirme sa vocation à l'ouverture sur l'autre, à l'accueil de sa différence et à la célébration d'une amitié qui traverse la cloison des traditions... Mais le musée du Bardo a bien sûr d'autres arguments pour lui, moins tragiques : il expose à longueur d'années une multitude d'objets dont la plupart rappelle au visiteur que la terre de Tunisie a abrité dans le passé des cultes divers. A ce propos, on regrettera d'ailleurs que le fameux baptistère ait aujourd'hui l'air un peu poussiéreux et que l'on ne puisse le voir qu'à une distance de plusieurs mètres : cette précaution n'est-elle pas excessive ? Non loin de cet objet qui évoque le passé chrétien se trouve une petite salle dédiée à l'antique synagogue de Hammam-Lif, autrefois appelée Naro... Là encore, on pourrait trouver à redire : on pourrait en particulier déplorer une certaine parcimonie, une impression de vide. Passons !
L'exposition, qui se poursuit jusqu'au 12 février prochain, a cependant l'avantage de mettre en présence et de mettre ensemble ce qui est habituellement séparé par des salles distinctes : on évoque par exemple des cas de «visites croisées» entre musulmans et juifs autour de deux lieux : la Ghriba de Djerba et le mausolée de Sidi Mehrez dans la médina de Tunis... Une vidéo nous présente une femme musulmane prenant part au pèlerinage de la Ghriba : elle explique son attachement au rite par le fait que les vœux qu'elle adresse dans ce lieu sont toujours exaucés. Sans doute faut-il souligner que ces visites croisées ont connu dans le passé une plus grande assiduité. Mais la chose méritait d'être connue. Ailleurs, un autel dédié à Marie en provenance de l'ouest de Carthage (Mahrine) fait écho au rappel de la place faite à ce personnage dans le texte coranique. Plus loin encore trône une statue de la «déesse mère», datant du 1e siècle ap. JC et trouvée à Bir Bou Regba : témoin d'un passé polythéiste qui ne fait pas moins partie de l'héritage commun.
Bref, à la différence des objets exposés en permanence par le musée du Bardo, il y a avec cette exposition temporaire une dynamique. Comme si la diversité des objets et des images, ainsi que des cultes auxquels ils renvoient, racontaient l'épopée religieuse d'une terre et nous appelaient à la faire nôtre... On aimerait que ce message soit retenu par les administrateurs du musée, afin qu'ils insufflent plus de vie dans ce qu'ils présentent à la curiosité du visiteur. De l'audace, s'il vous plaît !


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