La chambre criminelle près la Cour d'appel de Tunis a confirmé, mercredi, le jugement de première instance condamnant à dix ans de prison Noureddine B'hiri, dirigeant du mouvement Ennahdha et ancien ministre de la Justice. Il est poursuivi pour des faits liés à une publication sur les réseaux sociaux, qualifiés d'« attentat ayant pour but de changer la forme de l'Etat et d'incitation des citoyens à s'armer les uns contre les autres », a déclaré mardi à l'agence TAP, Habib Torkhani, porte-parole de la Cour d'appel. L'examen de cette affaire avait été reporté à l'audience de mardi, a-t-il précisé, ajoutant que B'hiri est accusé de complot contre la sûreté de l'Etat et d'incitation à la violence armée entre citoyens. Pour rappel, la condamnation à dix ans de prison a été prononcée en première instance, en vertu de l'article 72 du Code pénal tunisien. Les accusations reposent sur une publication sur Facebook attribuée à Noureddine B'hiri, diffusée à la suite d'un mouvement de protestation organisé en janvier 2023 par le Front de salut national, une coalition de l'opposition. Cette publication aurait été jugée menaçante pour la sécurité de l'Etat. Toutefois, le collectif de défense de Noureddine B'hiri conteste l'existence même de cette publication, la qualifiant de « falsifiée, inexistante et absente de tous les comptes personnels » de leur client. Noureddine B'hiri est en détention depuis février 2023 dans le cadre de l'affaire dite du « complot contre la sûreté de l'Etat ». Il est également impliqué dans plusieurs autres affaires, notamment celle relative au décès de l'homme d'affaires et ancien député Jilani Dabboussi.