La récente onde d'arrestations et d'intimidations qui balaye notre pays semble réussir à semer la terreur parmi certains, à réduire au silence les voix dissidentes, et à décourager bien des esprits. Avocats, journalistes, activistes, nul n'est à l'abri. Il est donc légitime de se demander : Où va ce pays? La terreur.. Dans un accès de folie meurtrière, le régime autoritaire et putschiste n'admet désormais aucune opposition à sa "politique" conspirationniste et populiste. Ce bulldozer mis en marche depuis quelques années semble, comme tout corps en chute libre à la fin de sa trajectoire, connaître l'apogée de sa vitesse avec une fréquence d'arrestations sans précédent. Certains pourraient penser à tort que le moment de se rétracter est venu, sauf qu'au contraire il faut rester inébranlable. Si la libre expression a le pouvoir de tant perturber les despotes, c'est une affirmation supplémentaire de sa capacité à défier et à déstabiliser les fondements même de leur autorité tyrannique. Malgré les intimidations, les journalistes en premier lieu ne doivent en aucun cas fléchir. La noblesse de leur profession réside dans leur capacité à s'exprimer librement et à défier tous les régimes pour révéler la vérité. Aujourd'hui, plus que jamais, les plateaux de télévision et de radio ont le devoir de s'engager dans des discussions politiques et de dénoncer ouvertement la censure, la violation des droits fondamentaux et les décrets liberticides. C'est le moment de prendre la parole, sinon de se taire à jamais...
Ce peuple vaut-il la peine de se battre ? Tous les peuples, quelle que soit leur culture ou leur degré de conscience valent la peine de se battre pour leurs droits et libertés. Il n'a jamais été du ressort de monsieur tout le monde de militer pour des changements d'envergure. Depuis des temps immémoriaux, ce fardeau a reposé sur des groupes minoritaires d'élite. Bien que le terme "élite" puisse être sensible en raison de la distinction qu'il implique, il est utilisé ici pour désigner ceux qui, penseurs et activistes, parviennent à influencer les civilisations. Le peuple tunisien a été longtemps sous le joug d'un régime oppressif, et comme tout individu affecté par le syndrome de Stockholm, une partie de ce peuple trouve difficilement du réconfort en dehors d'un régime tyrannique et despotique. Bien que les rares individus qui résistent encore et s'opposent à cette dérive autoritaire ne bénéficient pas d'une immense popularité auprès de la population, l'Histoire retiendra leurs noms et témoignera de leur honneur. C'est un honneur et une fierté que leurs enfants hériteront, tandis que d'autres hériteront du déshonneur et de l'avilissement. Bien que l'équation puisse sembler déséquilibrée, avec les concessions consenties par certaines personnes et leurs familles profitant à d'autres qui procrastinaient et ne montraient aucune appréciation, il est nécessaire d'agir par amour pour la patrie, par amour pour la liberté ou encore par mépris pour la servilité…
Dans ce combat contre l'oppression et la tyrannie, il est vital de garder espoir et de se donner corps et âme pour ce petit pays qui apprend la démocratie. Malgré les obstacles et les dangers, restons fermes dans notre engagement envers la vérité et la justice. Alors que nous affrontons les défis du présent, gardons à l'esprit que nous luttons pour les générations futures.
Vive la Tunisie… Vive la liberté… À bas l'injustice…