Des Cabistes épatants ont renversé les Etoilés Il est des matches où l'enjeu pèse énormément sur les jambes des joueurs et le spectacle en pâtit. Bien qu'acculés à la victoire, les Cabistes ont livré une de leurs plus belles prestations de ces dernières saisons. Sûrs d'eux, ils n'ont, à aucun moment du match, douté de leur bonne étoile devant l'Etoile. Le CAB a, en effet, surpris tous les présents par son engagement, son organisation sur le terrain et surtout par la qualité de ses joueurs. Concrètement, l'expérience de Kasraoui, Darragi et Youssofa, notamment, a été très bénéfique aux jeunes Mohamed Habib Yaken, Bilel Saïdani et Jassem Hamdouni. Des talents qui se confirment de match en match. Contre l'ESS, ils ont sorti le grand jeu devant les colosses Neguez, Jmel, Natar puis Bédoui et Salto en cours de jeu. Nullement impressionnés, ils ont fait de leurs siennes 90 minutes durant comme s'ils avaient de nombreuses années de Ligue 1 derrière eux : l'un, Yaken, par sa vélocité et sa rapidité d'exécution, l'autre, Saïdani par son omniprésence à l'entrejeu faisant l'essuie-glace, et le 3e, Hamdouni, n'a pas arrêté de harceler son ange-gardien, Ghazi Abderrazak, au point que l'Etoilé s'est blessé et a cédé sa place à Bédoui. Puis ce fut au tour de Jmel de subir la loi de l'excellent attaquant «jaune et noir». En somme, un panachage de jeunes étoiles montantes et de vieux briscards dans le bon sens du terme a permis au CAB de redevenir cette équipe redoutable. Les défaites subies à l'aller dans les conditions qu'on sait (changement d'entraîneur, mauvais arbitrage, instabilité...) sont désormais partie de l'histoire ancienne. «Nous progressons de match en match. On sait que le CAB possède un effectif suffisamment riche et on attend de l'étoffer pour pouvoir faire encore mieux. On ne panique pas : on ne se soucie pas du long terme. On prépare match par match comme si, à chaque fois, il s'agissait d'un match de coupe», affirme Maher Kanzari au terme de la rencontre. Et concernant cette victoire, il ajoute : «C'est un beau succès. On a vu le résultat et la manière. Mes joueurs ont maîtrisé le jeu jusqu'au bout et auraient pu aspirer à mieux si la chance ne leur avait tourné le dos, surtout en 2e mi-temps». Il est incontestable que les Cabistes ont largement mérité de gagner vu le volume de jeu qu'ils ont développé. Il n'y a rien à redire! Kanzari a vu juste ! Plus on multiplie les matches et plus l'équipe se stabilise et le jeu se consolide. Le staff technique commence à voir plus clair dans la stratégie à appliquer. On a pris l'habitude de voir Darragi et Youssofa jouer côte à côte, tantôt l'un en position avancée, tantôt l'autre. Ils se complétaient, ils se relayaient. Cette fois-ci face à l'ESS, Kanzari a fait décaler Youssofa un peu plus à gauche pour bloquer Naguez, le privant de remontées offensives et surtout de le mettre en difficulté quand il est en position défensive. On sait là aussi que la perle noire du CAB a une bonne couverture du ballon, possède une vision de jeu exceptionnelle et peut se déjouer facilement de son adversaire, laissant ainsi plus de liberté à Darragi. Sur le côté opposé, à droite, Habib Yaken et Jassem Hamdouni ont étouffé Zouheïr Dhaouadi et Ghazi Abderrazak grâce à leur fraîcheur physique et leurs dribbles déroutants, acculant ainsi, à chaque intervention, leurs vis-à-vis à la faute. Dès qu'ils sont en possession du ballon, le danger devant les bois de Mathlouthi est imminent. Quelle omniprésence! Le CAB a retrouvé quelque peu des couleurs en comparaison avec la phase aller. Maintenant avec les départs de Youssofa et Prince Ibara au Qatar, le CAB continuera-t-il à être aussi performant? On comprend que ce sont deux éléments clés dans le dispositif du staff technique, mais nul n'est irremplaçable, sommes-nous tentés de dire. Nous ne pouvons que leur souhaiter bonne chance dans leur nouvelle expérience et les remercier pour les services rendus au CAB. «Les responsables bizertins ne pouvaient décliner l'offre qatarie. Youssofa et Ibara sont deux bons joueurs, on aurait préféré qu'ils restent, mais c'est ça le professionnalisme. Mais le CAB a d'autres talents qui peuvent prendre la relève. On pense à Sow, Ben Ameur, Abdelkhalek Yeken, Dhakouani... On espère également réussir l'opération recrutement», nous dit Kanzari. Voilà de quoi sera fait l'avenir du CAB. Maintenant il va falloir bien gérer la situation. Le travail sérieux donnera, ensuite, des résultats.