L'ingénieur en environnement et expert en climat, Hamdi Hachad, a tiré la sonnette d'alarme ce jeudi au sujet de la dégradation inquiétante du littoral tunisien, pointant du doigt le rejet direct d'eaux usées ou partiellement traitées dans la mer, en raison de la saturation des stations d'épuration. Lors de son passage sur Jawhara FM, Hachad a expliqué que « la principale cause de la pollution des eaux marines est le déversement des eaux usées, ou des eaux traitées de manière insuffisante, en mer, alors que les capacités des stations d'épuration sont dépassées ». Il a cité en exemple une station conçue pour traiter 13 000 mètres cubes par jour, qui en traite actuellement plus de 30 000, provoquant ainsi l'écoulement en mer de grandes quantités d'eau contenant des substances chimiques. L'expert a en outre dénoncé « la présence d'installations industrielles tout au long du littoral de Monastir qui ne respectent pas les normes environnementales », ainsi que « les activités de pisciculture qui contribuent à des déséquilibres écologiques ». Il a appelé à l'élaboration urgente d'une feuille de route nationale claire, incluant des priorités, des interventions immédiates et l'application stricte des normes tunisiennes en matière de rejets industriels et sanitaires. « La protection de l'environnement ne relève pas uniquement de la responsabilité des citoyens. Les institutions de l'Etat et les industriels doivent également assumer leur part et limiter l'impact écologique de leurs activités », a-t-il souligné. Selon lui, cette dégradation ne se limite pas à Monastir, mais touche également d'autres régions comme Sousse et Ben Arous, où la situation est encore plus critique en raison de la présence de complexes énergétiques et pétroliers. Une approche nationale intégrée et approfondie est, selon lui, indispensable pour faire face à cette crise environnementale croissante.