Préparés deux mois à l'avance pour être vendus le jour du Nouvel An, 37 kg de gâteaux ont été saisis par les agents du contrôle sanitaire de l'Ariana L'arnaque et la tricherie constituent des pratiques courantes dans certaines pâtisseries que nous avons visitées avec l'équipe sanitaire de l'Ariana. Des pratiques d'autant plus aberrantes qu'elles touchent à la santé du consommateur à l'occasion de la fin d'année; et là on est en plein dans la fraude. Pourtant, le quartier luxueux se pare de ses meilleurs atours, attrait et ambiance de fin d'année exigent. Les pâtisseries qui y sont implantées sont toujours bien achalandées. Les chefs-pâtissiers y mettent de leur art et de leur technique pour décorer leurs vitrines et attirer une clientèle clairsemée et hésitante. Mais les prix pratiqués rebutent plus d'un. Certaines pièces de gâteaux sont proposées à des prix qui varient entre 30 et 80 dinars. A 11 heures du matin, après une inspection de quelques pâtisseries, qui s'est déroulée sans qu'aucune infraction ne soit relevée, la tournée nous a menés à une autre pâtisserie à Ennasr I, où les inspecteurs vont découvrir le pot aux roses. Des gâteaux non conservés dans des vitrines réfrigérées, exposés à la poussière et survolés par des mouches irritent ce client qui estime que «l'absence d'hygiène est due à l'absence de contrôle ». Il considère que la fraude est devenue monnaie courante. Quelques mètres plus loin, une cliente essaye de calmer son petit fils, qui la tire par la main, criant « maman, maman, je veux un gâteau délicieux ». Pointant du doigt la mauvaise qualité des pièces exposées, elle rechigne à satisfaire la demande de l'enfant. «Il n'y a aucun rapport entre la qualité et le prix », explique-t-elle. « Je ne peux pas acheter à mes enfants des pièces douteuses. Je suis obligée de préparer mes gâteaux à la maison», assène-t-elle. Huile végétale utilisée plus d'une fois La tournée a permis de relever aussi qu'un pâtissier fabrique ses gâteaux à partir de la farine et de la levure impropres à la consommation. En outre, l'huile subventionnée, qui est destinée aux particuliers, est utilisée pour la préparation des gâteaux plus que deux fois. L'équipe du contrôle sanitaire a remarqué que certaines génoises présentent des traces de moisissure. La crème dont ont été nappées ces gourmandises avait, par ailleurs, changé de couleur. En outre, elle a saisi des pâtes congelées dans des sacs non alimentaires. Après avoir contrôlé les conditions de conservation et de stockage des préparations alimentaires utilisées dans la fabrication des gâteaux, les inspecteurs ont exigé la vérification des factures d'achat de la farine, afin de vérifier si le propriétaire de la pâtisserie utilisait ou non de la farine subventionnée dans la préparation de son gâteau. Pire encore, la farine utilisée est d'une couleur presque noire et une grande partie du matériel de fabrication est en panne. Des nuées d'insectes courent sur les pâtes, elle est devenue verdâtre et flétrie. L'huile a perdu sa couleur brillante. On respire de mauvaises odeurs partout. Quel monde infernal ! M. Arbi Labadi, le directeur régional de la protection sanitaire de la municipalité de l'Ariana, a indiqué que l'équipe économique a relevé 37 infractions, au cours de cette période lors des campagnes de contrôle des pâtisseries. Cette équipe a effectué 80 visites de contrôle dans la région. «Au cours de ces visites, plusieurs infractions ont été enregistrées dans divers secteurs, dont les légumes (5 kg), les volailles (5 kg), les viandes rouges (3 kg), et les produits alimentaires (13). D'autre part, Ameni Zeyed, technicien supérieur du contrôle sanitaire, a souligné qu'il faudra examiner la situation pour améliorer la situation du commerce et instaurer les bases fondamentales pour la réorganisation de ce secteur. Consommateurs, si vous saviez ce qui tombe, en fin de course, dans votre assiette !