Intensification des opérations de contrôle sanitaire Les agents de la direction de l'environnement et de l'hygiène du milieu relevant du ministère de la Santé ont multiplié les opérations de contrôle sanitaire au cours de ces deux dernières semaines dans les usines de production de matières premières et les ateliers de pâtisserie. Dans certains de ces ateliers qui ressemblent à de véritables ruches d'abeille, on travaille pendant toute la journée sans relâche, avec une pause d'une heure ou deux pour pouvoir honorer les commandes des clients, à l'approche de l'Aïd. Les agents de la direction de l'environnement ont effectué une tournée, cette semaine, pour contrôler la qualité des matières premières et les conditions d'hygiène dans les ateliers de fabrication des gâteaux et les pâtisseries. Une équipe composée d'un médecin vétérinaire et d'une technicienne de santé ont effectué une descente dans une des pâtisseries « réputées » de la capitale située dans un des quartiers de Bab El Assal. Les clients ont commencé à affluer, dès le matin, dans les deux grandes pâtisseries ayant pignon sur rue, et portant le nom d'une prestigieuse marque de gâteaux traditionnels. A quelques mètres, une grande porte métallique donne accès à l'atelier de fabrication des gâteaux. A l'intérieur, le local est vétuste. Un membre du personnel, vêtu d'un tablier sale et taché d'huile, surpris, jette un regard circonspect à l'équipe. Occupé à pétrir une pâte à base de poudre de poichiche, ce dernier a découpé des petits bâtonnets qu'il a assemblés dans un plateau pour les faire cuire au four. Pas de trace d'ustensile alimentaire dans ce local sombre, peu aéré, aux murs sales. Les fruits secs servant à la préparation des gâteaux ont été empilés dans des baignoires en plastique aux abords sales posées à même le sol. Dans un grand récipient en aluminium, un sirop, servant à imbiber les baklawas, refroidit. Aucun couvercle n'a été posé sur l'ustensile pour le protéger des insectes. Ceci n'échappe pas au médecin vétérinaire contrôleur qui tance le chef d'atelier. «Les normes d'hygiène ne sont pas respectées dans cet atelier. Les fenêtres ne sont pas équipées de moustiquaires pour éviter que les insectes ne pénètrent dans le local. Les ustensiles sont en aluminium alors qu'ils devraient être en inox. Ce n'est pas normal que le sol soit jonché de mégots de cigarette. Fumer doit être strictement interdit dans cet atelier», poursuit le médecin. La visite va se poursuivre. Le médecin contrôleur demande à contrôler le second étage du local. Celle-ci remarque qu'il n'y a non seulement pas de lave-main mais qu'il n'existe pas non plus de savon dans les toilettes. Au second étage, les ustensiles sales s'entassent sur le sol recouvert de poussière et sur lequel des plateaux remplis de petits gâteaux ont été déposés pour refroidir. Mécontente, de l'irrespect des normes d'hygiène, le médecin contrôleur avertit le chef d'atelier qu'il dispose d'un mois pour changer les ustensiles et entreprendre les travaux nécessaires afin d'améliorer l'hygiène de l'établissement. L'équipe se rend, par la suite, dans l'entrepôt, se trouvant au fond de la rue et dans lequel sont entreposées les matières premières servant à la fabrication des gâteaux traditionnels. Des infractions vont être également relevées dans ce local. Alors qu'ils devraient être déposés dans un espace aéré pour qu'ils ne moisissent pas, de gros sacs de farine s'entassent dans un coin de l'entrepôt, près d'un puit contenant de l'eau, «et qui constitue une source d'humidité, relève le médecin contrôleur. Les sacs de farine doivent être impérativement déposés dans un endroit sec pour préserver leur qualité». Alors que cet entrepôt doit servir uniquement pour le stockage des matières premières, des pâtissières apprenties, installées près des blocs sanitaires, s'activent et fabriquent à la hâte de petits gâteaux qu'elles rangent dans des gestes rapides et précis dans des contenants en plastique. Le médecin contrôleur demande à l'une d'elle d'ôter son bracelet afin de ne pas contaminer la préparation culinaire et lance, avant de quitter les lieux, un avertissement au chef d'entrepôt, en lui demandant de faire preuve davantage de rigueur quant au respect des règles d'hygiène dans le local. «Nous accordons généralement un délai d'un mois afin de permettre aux responsables de se conformer aux règles en vigueur en matière d'hygiène, de stockage, de fabrication des produits alimentaires.....Nous effectuons un second contrôle et si nous relevons qu'aucune mesure n'a été prise, nous prenons les dispositions nécessaires pouvant aller jusqu' la fermeture du local», conclut le médecin contrôleur.