Malgré la modernisation de la société et l'adoption de nouveaux modes de vie, beaucoup de citoyens refusent de fêter le réveillon. L'année 2016 vient de s'écouler avec ses hauts et ses bas, ses bonheurs et ses malheurs. Et les préparatifs de festins célébrant la nouvelle année administrative 2017 vont bon train à Kairouan où les grandes surfaces et autres commerces sont pris d'assaut par des citoyens désireux de préparer des plats spéciaux avec l'achat notamment de poulets, d'amuse-gueules, de fruits secs, de friandises, de dindons, de fruits et de salades, sans oublier les cadeaux à offrir aux êtres chers. D'autres, plus aisés, passent des commandes auprès des pâtisseries pour l'achat de salé et de sucré et prennent rendez-vous avec les coiffeurs et les esthéticiennes afin d'aborder la nouvelle année avec un nouveau look en étant «chic et fashion». Outre l'achat de tenues spéciales de soirée et d'accessoires féminins, on se fait plaisir en achetant des sacs à la mode et des chaussures. Rabâa Skik, universitaire, nous confie dans ce contexte : «Pour la soirée du 31 décembre, chacun procède selon ses moyens et ses convictions. En fait, c'est une occasion de voir ses proches et ses amis autour d'un dîner copieux. Personnellement, je dîne d'abord en famille puis je vais dans un salon de thé avec mes copains et copines. C'est alors une occasion d'évoquer des souvenirs de fac et d'échafauder des projets d'avenir». Mme Wided Amara, professeur de français et mère de deux filles, renchérit : «Le réveillon du 31 décembre fait partie de nos habitudes et je tiens à faire partie des fêtards avec tous les membres de ma famille car les manifestations d'allégresse et l'échange de vœux renforcent les liens familiaux et sociaux. C'est aussi une occasion pour rendre visite aux parents et aux connaissances qu'on n'a pas tellement l'occasion de rencontrer les autres mois de l'année». Le réveillon passe inaperçu Malgré la modernité de la société et l'adoption de nouveaux modes de vie, beaucoup de citoyens refusent de fêter le réveillon du 31 décembre et ne s'intéressent pas à la nouvelle année administrative. Leïla Oueslati, cadre dans une usine de confection, nous parle de ses convictions : «Pour toute ma famille et moi-même, le réveillon du 31 décembre passe totalement inaperçu car c'est une fête symbolique des chrétiens puisqu'elle symbolise la circoncision de Jésus. Est-ce que les occidentaux célèbrent les fêtes musulmanes ? Alors, on a beau être tolérant, je trouve hors jeu le comportement de certains citoyens qui imitent les autres et ce en fêtant la Saint-Valentin, Noël et le réveillon du 31 décembre». Samira Mtiri, mère de deux enfants, renchérit : «Depuis ma petite enfance, j'ai vécu dans une famille où on célèbre avec faste les fêtes du Mouled, les deux Aïds et le nouvel an de l'hégire qui rappellent des événements historiques faits de combats, de sacrifices et de succès. Et jusqu'à présent, j'ai perpétué ces traditions où l'art culinaire est présent avec force avec notamment le qadid et la mloukhia !». Attention aux abus ! Notons que si beaucoup de citoyens optent pour les soirées familiales dans l'intimité, d'autres choisissent les boîtes de nuit dans les villes côtières avec la consommation abusive d'alcool comme s'ils voulaient enterrer une fois pour toutes l'année qui s'achève. Alors attention aux abus et bonne année à tous !