Trois jours nous séparent de la fête de la fin d'année. Chacun prépare à sa façon pour célébrer ce rendez-vous annuel. Tous les bons plans d'une soirée pour un réveillon sont planifiés dans les esprits de tout un chacun à la veille de cette dernière soirée de l'année. Mais comment les Tunisiens se sont-ils préparés à cette fête ? Sont-ils chauds pour aller s'éclater le 31 décembre ? Comment s'annonce le booking dans nos hôtels à quelques jours de cette fête ? Les Tunisiens ont déjà commencé à réfléchir à leur prochaine fête d'année. Ils consultent les agences, fouillent dans les journaux et les sites pour programmer leur réveillon. Chacun selon sa bourse. Une question se pose: les Tunisiens seront-ils aussi nombreux cette année que les années passées, ou la raison économique l'emportera finalement. Les avis diffèrent, entre ceux qui souhaitent aller passer une belle soirée dans un restaurant ou dans un hôtel et ceux qui préfèrent réveillonner chez eux. Si certains ont déjà réservé, d'autres ne sont pas si pressés pour aller s'éclater à Hammamet ou à Sousse voire même à l'étranger. Et la réservation ? Crise oblige, le réveillon se révèle difficile pour les professionnels du tourisme et les consommateurs. Plusieurs Tunisiens se montrent particulièrement économes pour les plaisirs de la table et les séjours dans les hôtels. Pourtant, les hôteliers et les agents de voyages ont anticipé la crise depuis quelques mois, en faisant des efforts de promotions et de baisses de prix. Les promotions importantes, jusqu'à 30 à 40% de baisse sur les séjours se sont ainsi multipliées ces dernières semaines, tout comme les facilités de paiement et la gratuité pour les enfants. Mais pour l'heure, et de l'avis de ces mêmes professionnels, il n'y a pas d'affluence au niveau des réservations. « Nous avons fait baissé nos prix ces derniers jours. Les touristes européens ne seront pas nombreux. Les réservations étaient assez timides la semaine dernière. Nous attendons les last minute car le Tunisien se décide tard « nous explique un hôtelier de Hammamet. Il est vrai que plusieurs consommateurs passent davantage de temps à comparer les prix, surfent dans les sites des agences pour se décider enfin. Ils sont moins exigeants sur le standing préférant les espaces accessibles à des prix abordables. « La fréquentation s'est améliorée ces derniers jours, mais nous sommes loin de l'année dernière. L'arrivée des Algériens nous a permis de respirer. Il est vrai que la neige a freiné les départs des vacanciers vers la Tunisie. Noël a accusé une baisse. Les intentions de départ des Européens ne sont pas encore visibles. Elles sont à ce jour en retrait voire en baisse. Le booking est timide. Certaines unités sont vides. Il est cependant important de souligner que plusieurs Français déclarent être indécis. Les réservations se faisant de plus en plus à la dernière minute », nous précise un agent de voyage de Nabeul. Il s'agit d'un bouleversement pour l'industrie touristique et nos hôteliers devront atteindre ces ventes de dernières minutes pour remplir leurs unités. Faute de clients étrangers, ils opteront pour les clients locaux. Ils guettent le client par tous les moyens. Mais, malgré cette conjoncture difficile, certains hôteliers restent confiants et considèrent qu'il n'y a pas péril en la demeure. Ils tablent précisément sur les fêtes de fin d'année pour terminer 2010 sur une note plus optimiste. Les Tunisiens se serrent la ceinture ! Les Tunisiens commencent à changer leurs modes de consommation et préfèrent passer ce réveillon chez eux ou chez des amis. Le nouveau consommateur dépense moins dans les sorties. Il se montre économe en raison de la baisse de son pouvoir d'achat. La crise a profondément touché son portefeuille. Ainsi, il se serre la ceinture faute de moyens. « Les réservations dans les hôtels et les restaurants pour le réveillon du Nouvel An sont moins nombreuses qu'espérées par les professionnels. Beaucoup de Tunisiens se réapproprient cette fête en l'adaptant aux usages et à la gastronomie tunisienne. « Aller dans un restaurant s'avère trop cher. Beaucoup de gens vont faire eux-mêmes la cuisine à la maison, en famille ou entre amis », avoue Hédia, une mère de trois enfants qui ajoute « j'ai préféré fêter le réveillon chez mes amis. C'est trop cher pour moi. Depuis trois ans, on l'organise ensemble et ça se passe à merveille ». Le réveillon est plutôt l'occasion de se retrouver, certes entre amis. « Personnellement j'invite toutes mes filles à passer cette soirée chez moi. On se régale bien surtout en cette période très froide. On se retrouvait à 14 parfois autour de la table. C'est sympa comme ambiance » L'essentiel c'est de passer une agréable soirée. On n'est pas là pour frimer. Ce qui compte dans ce genre de soirées, c'est la convivialité, le plaisir de se retrouver, de faire la fête » estime Nadia. Naceur invite chaque année ses voisins. « Chacun apporte des plats et des gâteaux. Avec trois musiciens, nous passons un réveillon convivial et rythmé », nous dit-il. Et Sami ajoute, « le réveillon a un goût particulier pour moi. On mange abondamment, on se raconte des blagues. Ça nous change du menu quotidien ». Bref, cette fête de fin d'année est sacrée pour le Tunisien. Peu importe la bourse, ce rituel festif est célébré avec faste car l'essentiel c'est d'aborder la nouvelle année en bonne humeur et avec optimisme.