La municipalité de Jumilla, dans la région de Murcie en Espagne, a décidé d'interdire toutes les célébrations religieuses musulmanes dans ses bâtiments municipaux et espaces publics, provoquant une forte polémique et une vague d'indignation. Cette décision, adoptée par le conseil local, vise particulièrement les festivités du Ramadan et de l'Aïd al-Adha. Le vote, soutenu par le Parti populaire (PP) et le parti d'extrême droite Vox, marque une première en Espagne au niveau local. Juan Agustín Navarro, conseiller municipal pour Vox, a affirmé espérer que cette interdiction « empêchera à l'avenir toute célébration de la fin du Ramadan ou de l'Aïd ici ». Cette mesure soulève de nombreuses critiques, notamment pour son possible non-respect de l'article 16.1 de la Constitution espagnole, qui garantit la liberté religieuse et idéologique, sauf en cas de menace pour l'ordre public. Face aux accusations, Navarro a justifié la décision en qualifiant les célébrations musulmanes de « coutumes étrangères » qu'il accuse la gauche de vouloir imposer à l'identité espagnole. Le Parti socialiste espagnol (PSOE) a vivement condamné cette interdiction. Juan Antonio González Gómarez, membre du conseil, a déclaré « avoir honte de l'adoption d'une telle loi », tandis que Juana Guardiola, porte-parole socialiste, a dénoncé un « acte sectaire et xénophobe » visant une communauté vivant pleinement en tant que citoyens espagnols. Cette décision s'inscrit dans un contexte tendu en Espagne concernant les droits des musulmans. Récemment, en Catalogne, la maire de Ripoll, Silvia Orriols, a interdit le port du burkini dans les piscines publiques de Barcelone, au nom de « raisons de sécurité », une mesure également critiquée pour restreindre la liberté d'expression religieuse.