"Dans leur silence, une douleur criante... protégeons ceux qui ne peuvent se défendre". Ce message bouleversant résume la réalité tragique de la maltraitance animale en Tunisie, où les animaux domestiques et errants subissent quotidiennement violences et cruauté. Ce phénomène grandissant choque la société tunisienne et interpelle sur la nécessité d'un profond changement de mentalité. Chiens, chats et autres animaux sont victimes de divers sévices : coups violents, mutilations, empoisonnements, abandons dans des conditions insupportables. Ces actes sont souvent filmés puis largement diffusés sur les réseaux sociaux, provoquant une indignation collective, mais aussi le sentiment d'une impuissance face à la répétition de ces violences. Un exemple récent à Sousse illustre cette détresse : un chien a été frappé violemment à la tête avec un outil tranchant, causant des blessures graves dont une paralysie partielle. Pris en charge par l'association Rahma et des vétérinaires, l'animal lutte pour sa survie. Le suspect, un berger de la région, a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête judiciaire. Ce cas n'est malheureusement pas isolé. Partout en Tunisie, la maltraitance animale s'installe comme une violence silencieuse, symptomatique d'un malaise sociétal plus profond. "Qui ne respecte pas les êtres vulnérables, comment peut-il respecter son prochain ?" souligne Jamila Ramadhani, présidente de l'association Rahma, rappelant que le respect des animaux est un indicateur fondamental des valeurs humaines. Sur le plan légal, la Tunisie dispose d'un cadre pour protéger les animaux, notamment l'article 317 du Code pénal qui sanctionne les actes de cruauté. Cependant, le manque d'application rigoureuse de ces lois ainsi qu'une faible sensibilisation freinent les progrès. En 2024, une proposition de loi plus ambitieuse a été déposée au Parlement pour renforcer cette protection, mais son adoption tarde encore. Les associations de défense des animaux redoublent d'efforts en matière de sensibilisation, appelant à une mobilisation générale. Elles insistent sur la nécessité d'une éducation dès le plus jeune âge pour rétablir un rapport de respect envers toutes les formes de vie, socle d'une société plus humaine et apaisée. Ceci pour dire que la maltraitance animale est bien plus qu'un problème individuel : elle est le reflet des valeurs d'une société et appelle à une remise en question collective. Ainsi, protéger ces "âmes silencieuses" est un engagement moral essentiel pour construire une Tunisie plus juste, plus solidaire et plus compatissante.