Dans son livre « Petit manuel de désobéissance civile », l'avocat William Bourdon explique que l'origine du mot « lanceur d'alerte » provient, au fait, de la notion américaine dewhistleblower qui signifie littéralement dénonciateur. « C'est donc aux Etats-Unis qu'a été évoquée pour la première fois la possibilité de protéger celui qui dénonce des illégalités », peut-on lire dans le livre. D'après la législation américaine « le whistleblower est un employé ou un agent public qui révèle à sa hiérarchie, aux autorités ou aux médias, l'immoralité d'un comportement, la corruption, l'atteinte aux libertés ou à la santé ». Mais c'est au Canada que le terme prend vraiment sens et les whistleblowers canadiens sont beaucoup plus protégés que ceux des Etats-Unis, même si, explique Bourdon, ces dernières années les choses ont évolué, notamment pour protéger les « dénonciateurs » des scandales financiers. L'expression « lanceur d'alerte », elle, voit le jour en France en 1996, lorsqu'elle est utilisée par Francis Chateauraynaud, alors directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociale. « Le succès de cette dernière est le résultat d'un long processus la rendant de plus en plus vertueuse », a-t-il expliqué. L'un des plus célèbres « lanceurs d'alertes » n'est autre qua Edward Snowden, ex-employé de la NSA (National Security Agency) qui a révélé au monde entier le 6 juin 2013 les pratiques de l'agence de sécurité, notamment la collecte des métadonnées. Surveillance mondiale d'internet, des téléphones portables et autres moyens de communication, tout y passe. En quelques jours, il est devenu le héros de l'antisystème mais l'ennemi numéro 1 des Etats Unis. Chelsea (ou Bradley) Manning et un autre lanceur d'alerte très célèbre. Officier de l'armée américaine travaillant comme analyste militaire, il (elle) dévoile à Wikileaks des centaines de milliers de documents top-secret autour des activités de l'armée américaine dont certains, archivant des bavures. Il (elle) sera condamné(e) à 35 ans de prison. Si tout le monde se souvient du film « Erin Brockovich », peu savent que c'est en fait une histoire vraie. Employée dans un cabinet d'avocats, cette autodidacte réussit à démontrer que l'eau potable de la ville de Hinkley en Californie est en fait infectée par du « chrome hexavalent ».