La mise en place de la police environnementale sera faite sur trois étapes, dont la première ciblera les zones à forte concentration démographique et concernera 34 municipalités dans le Grand-Tunis. Malgré les efforts déployés par les agents municipaux pour préserver la propreté de la Ville de Tunis, on constate encore dans plusieurs zones une pollution importante. Cette situation concerne, en réalité, les zones du Grand-Tunis et même celles d'autres grandes villes. Dans certains quartiers, faute de bennes municipales, les riverains sont obligés de jeter leurs déchets ménagers près des arbres, ce qui constitue des points noirs dégageant des odeurs nauséabondes. Les vendeurs ambulants oublient, de leur côté, d'enlever les cartons d'étalage quand ils terminent leur activité ou quand ils fuient la police qui veut saisir leurs produits. Même les conducteurs de voitures n'hésitent pas à vider leur cendrier et à jeter leurs déchets en pleine chaussée, faisant fi de la réglementation en vigueur en matière de propreté. Il est nécessaire de fournir les corbeilles en nombre suffisant dans les principales artères pour que les piétons et les automobilistes puissent jeter leurs déchets. Après l'information et la sensibilisation, on doit passer à la dissuasion par l'application stricte de la loi et du principe pollueur-payeur. En effet, les autorités publiques ont décidé de verbaliser toute personne qui pollue la cité conformément à la loi en vigueur. Une police environnementale est mobilisée pour détecter tous les pollueurs et les rappeler à l'ordre. Municipalités prioritaires La police environnementale devait entrer en fonction à partir du 2 janvier 2017 dans 74 municipalités prioritaires. Cette structure fait, donc, partie des collectivités locales qui sont le plus proches des besoins des habitants. Les municipalités prioritaires sont celles qui sont situées dans des villes polluées et comportant des administrations, une densité d'habitations et un grand trafic de voitures. A titre d'exemple, une ville touristique devrait être propre tout au long de l'année pour attirer les touristes et leur donner une belle image de la Tunisie. La préservation de la propreté contribue aussi à fournir un cadre de vie décent et avenant pour les citoyens qui ont toujours exigé des villes propres. La mise en place de la police environnementale se fera en trois étapes . La première ciblera les zones à forte concentration démographique et concernera 34 municipalités dans le Grand-Tunis, 20 municipalités dans les chefs-lieux des gouvernorats et 20 autres municipalités à forte densité de population et à vocation touristique, soit au total 74 municipalités. La deuxième étape concernera, durant l'année 2017, 190 municipalités. Cette opération sera enfin généralisée aux 86 autres municipalités, en 2018. A terme, toutes les communes auront leur police qui agira sur le terrain en vue de lutter contre la pollution des villes. La lutte contre la pollution est devenue une priorité pour les municipalités qui veulent impliquer les citoyens à cette action de propreté en évitant, au moins, de ne pas jeter les déchets n'importe où. Des uniformes avant la fin de l'année Dans une première étape, 578 agents de la police environnementale sont formés pour agir d'une façon efficace sur le terrain. Des sessions de formation au profit des agents en question seront également organisées entre le 24 octobre et le 12 novembre 2017. Avant la fin de cette année, il est prévu de doter les agents de la police environnementale des municipalités concernées d'uniformes officiels, de cartes professionnelles et de véhicules équipés. L'agent qui interpelle les citoyens fautifs doit présenter sa carte, rappeler à ceux-ci les fautes commises avant d'être verbalisés. Mais, concrètement, comment la police environnementale va-t-elle procéder pour verbaliser les contrevenants ? Il s'agit tout simplement de détecter les dépassements, comme le fait de jeter des déchets sur la chaussée ou dans les places publiques. Se débarrasser des matériaux de construction en pleine nature peut faire l'objet également de sanctions à l'égard du contrevenant qui doit payer une amende. L'amende varie de 30 à 60 dinars selon l'ampleur de la pollution et le lieu choisi. Un plan de suivi et d'évaluation de l'intervention de la police environnementale permettra, une année après l'entrée en vigueur, d'identifier les points forts et faibles de cette expérience, et ce, pour améliorer les interventions. La police environnementale ne vise pas uniquement à dissuader les citoyens, mais surtout à les habituer à préserver la propreté de la ville et pourquoi pas à contribuer à l'aspect esthétique. C'est une culture à enraciner dans l'esprit de la population pour la perpétuer d'une génération à une autre. La police environnementale, qui sera créée conformément à la loi n° 2016-30 du 5 avril 2016, modifiant et complétant la loi n° 2006-59 du 14 août 2006, relative à l'infraction aux règlements d'hygiène dans les zones relevant des collectivités locales, n'est pas suffisante, à elle seule, pour lutter contre la pollution rampante. Toutes les parties prenantes, y compris les citoyens et les entreprises, ont une grande part de responsabilité dans la propreté de la ville qui reflète le degré de civisme et du respect de la nature.