Le volume de la monnaie en circulation en Tunisie a atteint un niveau record, dépassant les 26 milliards de dinars. C'est une augmentation de plus de 3 milliards de dinars par rapport à la même période en 2024, ce qui représente 15,6 % du Produit Intérieur Brut. L'analyste financier Moez Hadidan, invité de l'émission Ecomag, a expliqué que cette hausse est due à plusieurs facteurs, dont la nouvelle loi sur les chèques, qui a contribué à l'augmentation de la masse monétaire en circulation. Les prêts de l'Etat font gonfler la masse monétaire M. Hadidan a souligné que l'une des raisons principales est l'augmentation des prêts bancaires de 5 milliards de dinars. Entre le 31 décembre 2024 et le 30 juin 2025, les prêts bancaires globaux ont augmenté de 1 milliard de dinars (soit 1 %) pour atteindre 113 milliards de dinars. Cependant, les prêts bancaires accordés à l'Etat ont, eux, bondi de 16 %, soit environ 5,3 milliards de dinars. Notre interlocuteur a précisé que les prêts, particulièrement ceux destinés à l'Etat, ont grandement contribué à cette hausse. Les prêts de la Banque Centrale à l'Etat ont augmenté de 1,8 milliard de dinars, portant le total net à 11,6 milliards de dinars, soit une hausse de 18 %. De leur côté, les prêts des banques à l'Etat ont augmenté de 3,6 milliards de dinars (15 %), pour atteindre 27,4 milliards de dinars. Le total des prêts accordés à l'Etat s'élève ainsi à 39 milliards de dinars, contre 113 milliards de dinars pour les particuliers et les entreprises. La part de la monnaie en circulation était traditionnellement de 16 % de la masse monétaire totale, mais elle a dépassé les 18 % aujourd'hui, un chiffre élevé comparé à d'autres pays où elle peut ne pas dépasser 1 %, comme dans certains pays scandinaves. Il est donc nécessaire d'agir pour limiter une augmentation future. Les conséquences de cette augmentation Moez Hadidan a expliqué que les conséquences directes de cette situation sont une perte de transparence dans les transactions commerciales, ce qui peut entraîner une diminution des recettes fiscales de l'Etat, ainsi qu'une croissance du marché parallèle.