La cheffe du gouvernement, Sara Zaâfrani Zenzeri, a déclaré aujourd'hui, jeudi, lors de la 18e session du Haut Comité mixte tuniso-égyptien au Caire, qu'elle aspirait à ce que le volume des échanges commerciaux entre la Tunisie et l'Egypte atteigne 1 milliard de dollars au cours des cinq prochaines années. Elle coprésidait cette session avec son homologue égyptien Mustafa Kamel Madbouly dans la nouvelle capitale administrative. Un objectif commercial ambitieux Mme Zaâfrani Zenzeri a souligné l'importance d'accélérer la mise en place d'un mécanisme pour le protocole d'accord sur la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité. Elle a exprimé l'espoir que la prochaine réunion du groupe de travail mixte, prévue pour novembre de cette année en Tunisie, sera l'occasion de finaliser ce mécanisme. Elle a noté que le volume des investissements entre les deux pays reste en deçà des attentes. Les investissements égyptiens en Tunisie ne dépassent pas 3,45 millions de dollars, tandis que les investissements tunisiens en Egypte avoisinent les 156 millions de dollars. Ces chiffres sont jugés modestes au vu des avantages offerts par les deux pays. La cheffe du gouvernement a rappelé que le total des échanges commerciaux n'a pas dépassé 450 millions de dollars en 2024 et s'élève à seulement 245 millions de dollars pour les sept premiers mois de l'année en cours. Selon elle, ces chiffres ne reflètent pas les opportunités disponibles. Pour atteindre les objectifs souhaités, elle a insisté sur la nécessité de surmonter les obstacles et de mettre en œuvre un plan d'action précis, impliquant tous les secteurs et les acteurs économiques des deux pays. Elle a appelé à l'exécution des recommandations des commissions techniques et sectorielles, notamment celles sur le transport maritime, l'industrie, l'électricité, l'agriculture, les ressources en eau, l'environnement, l'enseignement supérieur et la recherche scientifique. Un rôle accru pour le secteur privé Mme Zaâfrani Zenzeri a également mis en avant le rôle du secteur privé dans le renforcement de la coopération économique et des relations d'investissement. Elle a encouragé l'intensification des visites, des échanges d'expériences et des investissements dans des secteurs à forte valeur ajoutée et à fort potentiel d'emploi, comme les énergies renouvelables, l'industrie textile, l'industrie pharmaceutique et l'intelligence artificielle. Elle a estimé que l'appartenance commune aux zones économiques de la COMESA et de la ZLECAf crée des opportunités pour lancer des projets conjoints en Afrique dans des domaines tels que l'agriculture, l'industrie agroalimentaire et le textile. Un engagement commun pour la cause palestinienne La cheffe du gouvernement a souligné qu'il ne peut y avoir de paix dans la région sans un règlement juste et durable de la question palestinienne, qui mettrait fin à l'occupation. Elle a réitéré la position inébranlable de la Tunisie en faveur du droit du peuple palestinien à récupérer ses terres et à établir son Etat indépendant avec Jérusalem comme capitale. Elle a affirmé que, conformément à la vision du président Kaïs Saïed, la Tunisie croit en l'aube d'une nouvelle ère de légitimité humanitaire où la justice prévaudra et les droits seront rendus à leurs propriétaires, en particulier au peuple palestinien. Elle a salué le rôle de l'Egypte pour la cause palestinienne et a souligné l'importance de mettre en œuvre le plan égyptien de reconstruction de la bande de Gaza. La position de l'Egypte De son côté, le Premier ministre égyptien, Mustafa Madbouly, a insisté sur l'importance de développer les investissements conjoints et d'encourager les hommes d'affaires des deux pays à établir des partenariats stratégiques dans des secteurs prometteurs. Il a salué les progrès récents de l'économie tunisienne et a exprimé le souhait de voir la Tunisie atteindre de nouveaux niveaux de développement, en ligne avec les aspirations de son peuple.