• Impérieuse nécessité de surmonter les obstacles qui pourraient entraver la promotion des échanges commerciaux et le renforcement des investissements communs • Créer une commission commune de suivi de l'exécution des accords communs • Accroître le volume des échanges commerciaux pour atteindre 600 millions de dollars par an • Volonté commune de dynamiser et de renforcer l'action arabe commune dans tous les domaines • Attachement des deux parties à la promotion du partenariat euroméditerranéen La 14e session de la haute commission mixte tuniso-égyptienne a entamé, hier après-midi, ses travaux, au Caire, sous la présidence de MM Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, et Ahmed Nadhif, président du Conseil des ministres égyptien, en présence des délégations des deux pays. A cette occasion, M. Mohamed Ghannouchi a mis l'accent sur l'importance de cette rencontre qui, a-t-il dit, constitue une occasion renouvelée pour consacrer la tradition de concertation, faire le point de l'évolution des excellentes relations établies entre les deux pays frères, dresser le bilan de la coopération bilatérale et identifier les meilleurs moyens à même de hisser cette coopération au niveau de la volonté politique qui anime le Président Zine El Abidine Ben Ali et son frère le Président Mohamed Hosni Moubarak. Les liens étroits unissant la Tunisie et l'Egypte, leurs dénominateurs communs, la similitude de leurs orientations de développement et la nature des enjeux et défis auxquels elles sont confrontées, a-t-il relevé, sont autant de facteurs favorables à l'instauration d'une plate-forme appropriée en vue d'aller de l'avant sur la voie de la consolidation des liens de rapprochement et de complémentarité entre les deux pays. Le Premier ministre a réaffirmé la volonté des deux parties de concrétiser les recommandations et programmes issus de la dernière session de la haute commission mixte tenue à Tunis, dans la perspective d'impulser la coopération bilatérale, conformément à une démarche aux contours et objectifs clairs, l'objectif ultime étant de jeter les fondements d'un partenariat durable et efficace à même de permettre de mobiliser les énergies et les potentialités disponibles, au service des intérêts mutuels des deux pays. Les mutations accélérées que connaît la scène régionale et internationale, a-t-il ajouté, sont venues amplifier la crise financière et économique mondiale, ce qui commande, plus que jamais, d'engager une action commune tous azimuts pour aplanir les difficultés et relever, avec aptitude, les défis qui se posent. Il a, dans ce contexte, souligné l'impérieuse nécessité de surmonter les obstacles qui pourraient entraver la promotion des échanges commerciaux et le renforcement des investissements communs, citant, à cet égard, la facilitation de la reconnaissance mutuelle des certificats de conformité, l'harmonisation des normes régissant les marchandises échangées et le renforcement de la coopération et de la coordination entre les centres de promotion des exportations dans les deux pays. Il s'agit également, a-t-il ajouté, de créer une structure commune chargée du suivi de l'exécution des accords communs, et de proposer des solutions pratiques pour aplanir les éventuelles difficultés dans les meilleurs délais. Le Premier ministre a souligné l'importance du rôle dévolu au secteur privé dans l'impulsion de cette démarche et dans la mise à contribution optimale des conventions conclues entre les deux pays, à travers la multiplication des contacts et des rencontres entre les hommes d'affaires des deux pays, l'échange d'informations et d'expertises, la participation active aux foires et manifestations économiques et commerciales et la prospection d'opportunités de lancement de projets communs. M. Mohamed Ghannouchi a, dans ce contexte, mis l'accent sur la nécessité de redoubler d'effort, en vue d'accroître le volume des échanges commerciaux, afin qu'il atteigne l'objectif fixé, soit 600 millions de dollars par an. La réalisation de cet objectif exige, a-t-il dit, de mettre l'accent sur plusieurs secteurs prometteurs et à haute valeur ajoutée, tels que l'industrie des médicaments, les technologies de l'information et de la communication (TIC), les énergies renouvelables et les services, parallèlement au développement de la coopération et de l'échange d'expertises dans d'autres secteurs tels que la santé, l'agriculture, les industries agroalimentaires et le textile. Un nouveau départ de la coopération Le Premier ministre a indiqué que la coopération dans le domaine des ressources humaines fait partie des priorités qui nécessitent l'exploitation optimale de l'ensemble des moyens disponibles pour développer ce domaine, compte tenu, a-t-il précisé, de l'importance majeure accordée à l'élément humain dans les deux pays, dans la mesure où l'individu demeure le moyen et la finalité de toute œuvre de développement. Il a, à ce propos, formé l'espoir que les documents juridiques soumis à l'examen de la quatorzième session de la haute commission mixte baliseront la voie pour un nouveau départ de la coopération entre les deux pays frères dans les différents secteurs stratégiques et renforceront ainsi la complémentarité et l'interdépendance des intérêts. Le Premier ministre a, par ailleurs, fait part de sa satisfaction de la volonté commune des deux pays de dynamiser et de renforcer l'action arabe commune dans tous les domaines, notamment les volets économique et social, ce qui est de nature, a-t-il dit, à servir les intérêts des peuples arabes, à répondre à leurs aspirations à un surcroît de progrès et de développement et à soutenir leurs causes vitales, au premier rang desquelles la juste cause palestinienne. M. Ghannouchi a, dans ce contexte, mis en valeur le soutien constant de la Tunisie au peuple palestinien frère dans sa lutte pour le recouvrement de ses droits nationaux légitimes et l'édification de son Etat indépendant, dans le cadre d'un règlement global, juste et durable du conflit du Moyen-Orient, sur la base des résolutions de la légalité internationale et de l'initiative arabe de paix. Il a réitéré la ferme condamnation de la Tunisie de l'agression israélienne perpétrée dans les eaux internationales contre la flottille d'aides humanitaires pour la bande de Gaza, qualifiant cette agression de violation flagrante de toutes les chartes et conventions internationales et humanitaires. Le Premier ministre a, également, appelé à lever le blocus injuste imposé au peuple palestinien et à cesser toute forme de punition collective. M. Mohamed Ghannouchi a, aussi, appelé la communauté internationale, notamment les forces influentes, à assumer la responsabilité qui leur revient pour amener Israël à stopper ses pratiques provocatrices et à respecter ses engagements, afin de relancer le processus de paix et de mettre un terme à l'état de tension qui prévaut dans la région. Intégrité territoriale de l'Irak Il a, également, formé l'espoir que le peuple irakien parviendra à parachever son processus politique dans un cadre de consensus et de concorde, préservant, ainsi, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Irak frère. Le Premier ministre a affirmé que l'attachement de la Tunisie et de l'Egypte à la promotion du partenariat euroméditerranéen pour réaliser un développement solidaire et garantir la sécurité et la stabilité dans le monde est le meilleur stimulant pour coordonner davantage les positions et approches en vue de dynamiser l'Union pour la Méditerranée (UPM), et de parachever l'édification de ses institutions, l'objectif étant de servir les intérêts communs et mutuellement profitables des peuples de la région. Il a ajouté que l'adhésion de la Tunisie et de l'Egypte à la convention d'Agadir implique d'œuvrer, de concert, à concrétiser la teneur et les objectifs de cette convention et de la mettre en valeur pour bénéficier au mieux des avantages qu'elle offre. Poursuite de la concertation De son côté, M. Ahmed Nadhif a affirmé le souci de voir la haute commission mixte tuniso-égyptienne se tenir de manière périodique afin d'impulser les excellentes relations tuniso-égyptiennes, au service de leurs intérêts communs. Il a, dans ce contexte, relevé l'importance de la poursuite de la concertation et de la coordination entre les pays arabes, à la lumière des défis auxquels ils sont confrontés aujourd'hui et des menaces incessantes du gouvernement israélien qui rejette toute opportunité de réaliser une paix globale et juste dans la région. Il a ajouté qu'il n'est nullement possible de faire preuve de mutisme face à l'intransigeance d'Israël, s'agissant notamment de la privation du peuple palestinien de son droit à l'édification de son Etat indépendant, soulignant l'attachement de son pays à déployer davantage d'effort avec les différentes parties concernées afin de lancer un nouveau processus de paix permettant d'aboutir à l'édification d'un Etat palestinien indépendant. Le président du Conseil des ministres égyptien a salué la pertinence des approches et des positions tunisiennes concernant les développements de la situation dans la région arabe et sur la scène internationale, mettant en valeur le traitement constructif et rationnel réservé par l'Egypte et la Tunisie aux différentes questions internationales vitales. Il a, d'autre part, souligné l'importance de l'apport de la haute commission mixte dans la dynamisation des relations bilatérales et le renforcement de la coopération dans les domaines stratégiques et dans les secteurs productifs, qui sont de nature à stimuler les efforts de développement dans les deux pays. Il s'agit notamment, a-t-il indiqué, des industries pétrolières et du gaz et, tout particulièrement, de la prospection, du forage, de la sécurité et de la formation, outre le lancement de projets d'investissements mixtes dans les domaines du prêt-à-porter, de l'industrie automobile et des industries alimentaires, électriques et électroniques. M. Ahmed Nadhif a, par ailleurs, fait remarquer qu'en dépit des répercussions de la crise financière internationale, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a connu, durant le premier trimestre de l'année en cours, une nette évolution, en comparaison de la même période de l'année écoulée. Il s'est, à cet égard, félicité de la coopération active établie entre l'Egypte et la Tunisie dans le domaine culturel, ce qui a permis de conforter les liens de fraternité et de renforcer la communion entre les peuples des deux pays. Le président du Conseil des ministres égyptien a, en conclusion, affirmé que cette session ne manquera pas de favoriser la réalisation de résultats positifs, notamment en termes d'augmentation du volume des échanges commerciaux qui devra atteindre 600 millions de dollars et de garantie des moyens de transport nécessaires à cet effet. Cette session, a-t-il ajouté, permettra aussi de renforcer le rôle des hommes d'affaires dans le développement du commerce et de l'investissement et d'intensifier la participation aux manifestations économiques qui se tiennent dans les deux pays, en plus de la modernisation du cadre juridique régissant les relations de coopération entre l'Egypte et la Tunisie. M. Mohamed Ghannouchi avait eu, auparavant, un entretien avec M. Ahmed Nadhif, président du Conseil des ministres égyptien, qui a porté sur l'ordre du jour des travaux de la 14e session de la haute commission mixte tuniso-égyptienne. L'entretien a également porté sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun.