Le Goncourt, c'est aussi la promesse d'un regard neuf porté sur le monde. Ainsi, la sélection donne la place à une nouvelle génération d'écrivains, jeunes et déterminés à faire entendre leurs voix. Alors que l'automne s'installe doucement, c'est une autre tradition qui rythme la vie culturelle : la révélation de la première sélection du Prix Goncourt. En ce début de semaine, l'Académie a dévoilé les quinze romans en lice, ouvrant ainsi le bal d'une compétition toujours aussi attendue, où s'entremêlent voix établies et nouveaux talents, récits intimes et fresques collectives. Parmi les quinze ouvrages choisis, la présence de Caroline Lamarche, auteure belge, attire immédiatement l'attention. Son roman «Le bel obscur» figure également dans la sélection du prix «Décembre» cette même semaine, soulignant l'écho qu'elle suscite dans le paysage littéraire francophone. Lamarche, dont la prose mêle souvent poésie et gravité, incarne cette écriture à la fois sensible et incisive, qui explore les zones d'ombre de l'âme humaine. Aux côtés de cette voix singulière, la sélection se pare des noms «lourds» du roman contemporain français. Emmanuel Carrère, figure majeure du récit mêlant autobiographie et enquête, revient avec «Kolkhoze», promettant une plongée dans les méandres de l'histoire et de la mémoire collective. Nathacha Appanah, dont la sensibilité aux trajectoires migratoires et aux blessures humaines est reconnue, propose «La nuit au cœur», tandis que Laurent Mauvignier, maître des nuances psychologiques, signe «La maison vide», un titre qui évoque déjà les silences et absences au cœur de la narration. Maria Pourchet avec «Tressaillir et David Diop avec» Où s'adosse le ciel» complètent ce cercle d'auteurs au poids littéraire incontestable, chacun à leur manière interrogeant notre temps avec finesse. Mais le Goncourt, c'est aussi la promesse d'un regard neuf porté sur le monde. Ainsi, la sélection donne la place à une nouvelle génération d'écrivains, jeunes et déterminés à faire entendre leurs voix. Paul Gasnier avec « La collision », Hélène Laurain et son roman «Tambora» et Ghislaine Dunant avec «Un amour infini » s'inscrivent dans cette dynamique de renouveau. Leurs œuvres, portées par une énergie et une inventivité souvent audacieuses, interrogent des thèmes actuels avec un regard affûté, renouvelant la palette des sensibilités littéraires. Par ailleurs, les noms de Yanick Lahens (Passagères de nuit), Charif Majdalani (Le Nom des rois), David Deneufgermain (L'Adieu au visage), Alfred de Montesquiou (Le crépuscule des hommes), Guillaume Poix (Perpétuité) et David Thomas (Un frère) viennent enrichir cette liste hétéroclite, véritable kaléidoscope des écritures contemporaines. Ces auteurs, parfois moins connus du grand public, représentent la vitalité et la diversité d'une littérature toujours en mouvement, capable de faire résonner des histoires venues de tous horizons. Le parcours de cette sélection est jalonné de dates importantes : le 7 octobre, le jury réduira le nombre de romans à huit, avant de dévoiler les quatre finalistes le 28 octobre. L'épilogue se jouera le 4 novembre, lors de l'annonce du lauréat. L'an passé, c'est le contesté et polémique « Houris» de Kamel Daoud qui avait remporté les faveurs du jury. À l'heure où le roman francophone navigue entre quête d'identité, mémoire collective et enjeux contemporains, cette première sélection du Goncourt 2025 s'annonce comme un reflet de notre époque plurielle, complexe, parfois troublante, mais toujours riche d'histoires à raconter.