L'apparition soudaine d'une eau jaunâtre et la découverte de poissons morts sur la plage de Soliman, dans le gouvernorat de Nabeul, ont provoqué stupeur et colère parmi les habitants et les estivants. Réputée pour la propreté de ses eaux et très prisée pendant la saison estivale, cette plage du nord-est tunisien a présenté, vendredi 19 septembre, un visage méconnaissable. Selon les témoignages recueillis sur place, la mer a changé de couleur en l'espace de quelques heures, suscitant de vives inquiétudes quant à une possible pollution marine d'origine inconnue pour le moment. Face à la gravité de la situation, une délégation officielle conduite par le ministre de l'Environnement s'est rendue sur place dimanche 21 septembre. Il était accompagné du Directeur général de l'Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral, ainsi que de responsables régionaux en charge de l'assainissement et du littoral, pour inspecter la zone affectée et constater de visu les dégâts, selon les informations recueillies. La veille, samedi 20 septembre, une commission composée de représentants de la sûreté nationale, de la garde nationale, de la municipalité de Soliman, de la direction régionale de la santé, de l'Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), ainsi que de l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement (ANPE), s'était déjà rendue sur les lieux pour effectuer les premiers constats. Les membres de la commission ont inspecté trois points critiques du littoral, précisément au niveau des embouchures des oueds Seltène, El Bey et Bzikh. Des échantillons d'eau douce et d'eau de mer, de sable, ainsi que des spécimens de poissons morts, ont été prélevés pour analyses. L'INSTM et l'ANPE ont été chargés d'effectuer les examens nécessaires pour identifier l'origine exacte de cette pollution. Parallèlement, les services municipaux ont procédé à la collecte et à l'enfouissement des poissons morts, conformément aux normes environnementales en vigueur. D'après les premières indications, toutes les embouchures des oueds seraient actuellement fermées, écartant ainsi une pollution directe provenant de ces cours d'eau. Les autorités penchent plutôt pour une contamination en provenance de la banlieue sud de Tunis, transportée vers les côtes de Soliman par les vents marins. Les autorités locales et nationales restent mobilisées et assurent suivre la situation de très près. Les résultats des analyses sont désormais attendus avec urgence, alors que les riverains demandent des explications et des mesures immédiates pour protéger leur littoral.