La Tunisie figure parmi les pays enregistrant les taux les plus élevés de consommation excessive d'antibiotiques, a alerté ce samedi Dr Hala Antit, médecin généraliste et présidente de l'Association de formation continue des médecins de Ben Arous. Cette déclaration a été faite à l'ouverture du congrès scientifique annuel de l'association, qui se tient à Tunis les 27 et 28 septembre. Dr Antit a souligné que le recours massif et souvent injustifié aux antibiotiques constitue une menace croissante pour la santé publique, en raison de la montée de la résistance bactérienne. Elle a appelé à un changement de mentalité tant chez les médecins que chez les patients, et à l'adoption d'une culture de prescription raisonnée, dénonçant l'achat courant de ces médicaments sans ordonnance. Le congrès, qui réunit des médecins généralistes, dentistes, pharmaciens et spécialistes de la santé venus de plusieurs régions, met l'accent sur la rationalisation de l'usage des antibiotiques, la prévention des infections respiratoires saisonnières, et la santé mentale. Des ateliers pratiques sont également prévus pour renforcer les compétences cliniques des médecins de première ligne. Parmi les autres thématiques abordées figurent l'impact des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes, les infections bucco-dentaires, les nouvelles données sur la cigarette électronique, les compléments alimentaires, ainsi que les dernières recommandations en matière de prise en charge des maladies chroniques comme l'hypertension et les troubles lipidiques. Organisé chaque année depuis 2013, ce congrès vise à renforcer la formation continue des professionnels de santé, à favoriser le partage d'expériences entre praticiens et à diffuser les avancées scientifiques récentes dans les pratiques médicales courantes. Un espace d'exposition en marge de l'événement a permis aux participants de découvrir les dernières innovations pharmaceutiques et médicales, présentées par des laboratoires et entreprises du secteur. Pour le Dr Farhat Zehmoul, médecin généraliste participant au congrès, ces rencontres offrent une opportunité essentielle pour actualiser les connaissances, renforcer la coopération interdisciplinaire et améliorer la qualité des soins, notamment en santé mentale, un domaine souvent négligé malgré les pressions sociales et économiques croissantes.